Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.05.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 1090 fois

GARD 1er mai : 1 000 manifestants à Nîmes, 500 à Alès et 200 à Bagnols

Les manifestants se sont regroupés à 10 heures sur la place de la mairie à Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Ce matin, rue de la République à Nîmes (Photo : Coralie Mollaret)

Le 1er mai, jour du muguet et de la journée internationale des travailleurs : comme chaque année, les syndicats, rejoints par certains partis politiques, appellent à manifester dans toute la France, et donc dans le Gard. Avec une nouveauté cette année : la présence des Gilets jaunes.

Une démonstration de force éclatée dans le Gard… C'est le souhait des syndicats qui, cette année, ont organisé trois grands rassemblements, ce mercredi matin, histoire de répartir les troupes sur le territoire.

À Nîmes, certains ont eu quelques frayeurs vers 10 heures, avant de voir arriver des centaines de syndicalistes, militants politiques et associatifs... Sans oublier les Gilets jaunes. D’après la préfecture du Gard, ils étaient environ 150 sur les 1000 manifestants présents.

Au printemps, les mots d’ordre fleurissent… (Photo : CM)

Certains syndicalistes, comme Laurent Alvarès, secrétaire de l’union locale CGT, ont voulu rappeler l’origine de la manifestation : « c'est en mémoire du massacre de salariés de Haymarket Square, à Chicago le 4 mai 1886, pour obtenir la journée de 8 heures. » Si cette bataille a été gagnée, la guerre ne l’a pas été pour autant : « les annonces lors de la conférence de presse d’Emmanuel Macron ne sont pas à la hauteur des exigences portées par les mouvements sociaux. Le patronat et les plus fortunés sont exonérés ! Ils ne sont pas mis à contribution pour une meilleure répartition des richesses »

Rue de la République à Nîmes (Photo : CM)

Alors cette année, « la manifestation prend une dimension supplémentaire avec la destruction des acquis sociaux. On a déjà eu la loi Travail, maintenant c’est la réforme du statut des fonctionnaires, l’allongement de la durée de cotisation avant la retraite… », soupire Vincent Bouget, secrétaire départemental du Parti communiste. « Le 1er mai, c’est l’émancipation de toutes les formes d’exploitation. N'oublions pas que rien n’est acquis ! », scande Régis Mounier, syndiqué Force Ouvrière. 

À Alès, sous un soleil printanier, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées sur le parvis de l’Hôtel de ville, rempli de manifestants de tous les horizons : syndicalistes, gilets jaunes, élus, militants, citoyens, etc. Que ce soit avec des banderoles et panneaux à la main, gilets sur le dos, ou en tenue classique, tous portent les mêmes revendications. Après avoir rappelé l’origine du 1er mai, « qui est la fête internationale des travailleurs et non celle du travail », Aimée pour Force ouvrière a dénoncé « les mesures de répressions inhumaines » décidées par le gouvernement « dans le pays qui compte le plus de milliardaires en Europe. » Elle a également souligné la « nécessaire unité pour la défense des libertés démocratiques » face à un président de la République, Emmanuel Macron, « qui reste sourd et aveugle. »

Le défilé a ensuite pris la route du site de Ladrecht. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Alors pour se faire entendre, les protestataires continuent d’hausser le ton, comme Alain Perrod pour FSU, ou encore Martine Sagit pour l’Union locale CGT d’Alès : « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! », lance-t-elle. Après les prises de paroles, les manifestants ont tranquillement marché jusqu’à l’aire de Ladrecht, où des peintures sur le thème des luttes sociales sont réalisées depuis hier en direct par des artistes venus spécialement pour l’occasion. Sur place également, le groupe de musique Coriandre a animé l’apéritif avant que les manifestants partagent la paella dans la bonne humeur, mais sans oublier pour autant leurs revendications qu’ils clameront à nouveau lors de la prochaine journée de mobilisation du 9 mai.

Ce matin, lors de la manifestation du 1er mai, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, ils étaient « plus de 280 » d’après le secrétaire de l’union locale de la CGT Patrick Lescure, et 200 selon la préfecture. La CGT qui appelait à manifester à Bagnols conjointement avec Force ouvrière et les Gilets jaunes locaux. Une unité saluée par Louise Moulas, de FO : « nous sommes satisfaits de ce rassemblement unis, syndicats, Gilets jaunes, Gilets rouges, Stylos rouges, c’est unis que nous gagnerons nos légitimes revendications. » Le discours des syndicats s’est fait plus revendicatif que jamais, en cette première journée des travailleurs depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Ainsi, FO appellera à « préparer ensemble le blocage du pays, le blocage de l’économie », et la CGT estimera que « ce président nous a déclaré très clairement une guerre de classe. Avec lui, point de discussion, c’est un rapport de force qu’il faut aujourd’hui. »

Les Gilets jaunes ont manifesté dans les rues de Bagnols ce matin (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il faut dire que les syndicats présents n’ont pas goûté les annonces présidentielles, « un sacré numéro d’enfumage », résume Patrick Lescure, qui poursuit : « à part des longues minutes d’autosatisfaction, que dalle, le vide intersidéral. » Patrick Lescure s’en prendra également au député LREM Anthony Cellier, qui a organisé récemment une réunion publique sur les fake news : « nous lui en signalons deux énormes, celle qui dit que les Français travaillent beaucoup moins que la plupart des autres salariés européens, alors que les chiffres du ministère du Travail indiquent exactement le contraire, et celle sur la création d’un organisme chargé de faire l’avance sur les pensions alimentaires non payés, sauf que ça existe depuis 2016, ça s’appelle la CAF. » Les syndicalistes ont terminé leur prise de parole par un appel à manifester le 9 mai avec les fonctionnaires. Puis les Gilets jaunes, qui représentaient environ une soixantaine de personnes ce matin, ont fait un cortège jusqu’au rond-point de l’Europe, où ils ont distribué des tracts.

Coralie Mollaret (à Nîmes), Élodie Boschet (à Alès) et Thierry Allard (à Bagnols)

Thierry Allard

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