Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.05.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 312 fois

GARD RHODANIEN Déchets, musée, piscine : le conseil communautaire et ses marottes

Lundi soir, à Orsan, lors du conseil communautaire de l'Agglo du Gard rhodanien (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Comme les comètes, il est des sujets dont on peut être sûr qu’ils reviendront en conseil communautaire de l’Agglo du Gard rhodanien. Mais à la différence des comètes, ces sujets reviennent (très) souvent.

Très souvent, et donc une fois de plus lundi soir lors du conseil communautaire qui se tenait à Orsan, et au cours duquel on pouvait naïvement penser que le Programme local de l’habitat 2019-2024 serait âprement débattu. Le document structurant du territoire, déjà débattu en décembre, devait être approuvé amendé des modifications demandées par plusieurs communes. Des modifications qui n’auront pas fait l’unanimité : Laurent Nadal (Cavillargues), Didier Bonneaud (Saint-Etienne-des-Sorts) et Alexandre Pissas (Trsques) voteront contre, quand Alain Chenivesse (Aiguèze), René Fabrègue (Saint-Julien-de-Peyrolas) et Muriel Roy-Cros (Laval-Saint-Roman), s’abstiendront. Le tout sans débattre une minute lors du conseil.

« Tout est possible, c’est un problème de coût »

Non, les débats sont revenus sur les marottes habituelles de l’assemblée. la première, et la plus prégnante ces dernières semaines, concernait les déchets. Partant d’une signature de convention de partenariat pour le traitement des petits aluminiums, les capsules de café pour la faire courte, le maire de Saint-Nazaire Gérald Missour, jamais le dernier pour débattre, évoquera la question du traitement des pneus, des bouteilles de gaz et des déchets organiques issus de la chasse aux sangliers. Des déchets qui finissent souvent dans notre (belle) nature. Le président Jean-Christian Rey répondra que pour les pneus et les bouteilles de gaz, « il y a des filières d’évacuation, mais elles sont payantes », renvoyant chacun à ses responsabilités, notamment les professionnels, qui doivent prendre en charge la collecte lors de la vente de nouveaux pneus. L’opposante bagnolaise Claudine Prat demandera s’il était possible de mettre en place une benne dédiée à la collecte des pneus ponctuellement dans une déchetterie, ce à quoi Jean-Christian Rey répondra que « tout est possible, c’est simplement un problème de coût. » Bref, dans le contexte actuel, il ne faut pas trop y compter. Sur les déchets organiques, « une expérience d’une fosse avec de la chaux-vive » est prévue à Bagnols, note le président. La question des déchets verts, qu’il est interdit de brûler chez soi, pour rappel, sera ensuite mise sur la table par le maire de Montclus Benoît Trichot. Jean-Christian Rey apportera des précisions en évoquant une solution : « nous avons un agriculteur vers Goudargues qui a investi dans un gros broyeur, et qui propose de fabriquer du fumier, et il y a déjà un viticulteur intéressé pour acheter tout le fumier. » Comme disait Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. Enfin presque : « ça pourrait créer un emploi », ajoutera le président.

Marotte numéro deux : le projet de musée de l’Agglo à Bagnols. À l’occasion d’une demande de subvention, Gérald Missour fera part du fait qu’il « continue de (s)’interroger sur ce projet », dont il estime qu’il est conduit « à l’envers », sans partir des coûts estimés. Par ailleurs, l’élu proposera, un peu tard, d’intégrer au projet l’Office de tourisme et un espace archéologique, et de créer « un chemin d’art » pour capter les visiteurs dans Bagnols. « La localisation a été pensée dans ce cheminement », répondra le président, quant à l’espace archéologique, « ça a été étudié, mais nous avons décidé de ne pas brouiller le message du musée. » Enfin, sur le coût, Jean-Christian Rey redira qu’il est « de 14 millions d’euros estimés dans le cahier des charges, mais la réalité sortira de l’étude et des financeurs, c’est après qu’on décidera si on le fait ou pas. » Bref, rien de nouveau sous le soleil. Gérald Missour, Alain Chenivesse, Didier Bonneaud et le vice-président de l’Agglo et maire de Cornillon Gérard Castor s’abstiendront.

« Je ne vois pas bien le rapport »

Marotte numéro trois : la piscine de Laudun-l’Ardoise. Aucune délibération ne la concernait, alors Gérald Missour s’est engouffré dans une question concernant le gîte pleine nature de l’Agglo pour poser le sujet sur la table. « Quand je vois le coût de ce projet, je regrette qu’on n’ait pas réfléchi à l’intégration de la piscine de Laudun », lancera-t-il, évoquant les obligations scolaires d’apprendre la natation qui ne peuvent plus être tenues sur le territoire du fait de la fermeture de sa seule piscine couverte. « Je regrette que sur ce sujet on n’ait pas un esprit communautaire », conclura le maire de Saint-Nazaire. Le rapporteur de la délibération en question, le Spiripontain Roger Castillon, après avoir estimé qu’il ne « vo(yait) pas bien le rapport », défendra l’intérêt du gîte. Puis Jean-Christian Rey affirmera que sur la piscine, « je n’ai pas été sollicité, et l’Agglo non plus », et que de toute façon, ça n’aurait pas changé grand-chose : « si on la transférait, ce serait avec les mêmes moyens, je ne vois pas en quoi on serait plus intelligents que la commune. » En clair : même si elle était reprise par l’Agglo, « la piscine resterait fermée », résumera le président. Là aussi, rien de nouveau.

Enfin, marotte bonus : elle n’était pas revenue depuis longtemps, mais cette comète-là a été aperçue hier soir à Orsan. Il s’agit de la question des épiceries rurales initiées puis fermées par l’Agglo en début de mandat, il y a cinq ans. Une question toujours épineuse pour Didier Bonneaud, une des épiceries fermées s’étant trouvée dans son village. Alors lorsque la délibération sur la politique de la ville, et à l’intérieur une subvention pour l’épicerie solidaire de la MAS à Bagnols, est arrivée, le maire de Saint-Etienne a mis le couvert. « Il y a quelques années on a fermé les épiceries en milieu rural, et on les finance en milieu urbain », estimera le maire. « Ça n’a rien à voir, lui rétorquera le président. Les épiceries en milieu rural, c’était pour apporter du service public, là il s’agit d’un accompagnement social, et l’épicerie sociale est ouverte sur dossier. » La programmation 2019 de la politique de la ville sera votée à l’unanimité.

Prochain conseil d’agglo le jeudi 27 juin à Bagnols. Il y sera notamment question du Schéma de cohérence territoriale et de la délégation de service public sur les transports. Et sans doute d’une ou deux marottes habituelles.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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