Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 08.08.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 18464 fois

NÎMES Il vise "l'handicapé en fauteuil roulant" et fracasse la tête du policier

Le prévenu écope de 6 mois de prison ferme, accompagnés d'une incarcération.
La circulation est actuellement bloquée sur le boulevard Amiral Courbet

"Il y avait du bruit en bas de chez moi, je me demandais ce que les voisins allaient penser. J'ai jeté une bouteille souvenir, mon magnum en verre, mais je n'ai pas visé le policier. Je visais l'handicapé en fauteuil roulant. Il fait une misère à ma cousine", estime le prévenu âgé d'une quarantaine d'années. Il comparaît pour des "violences sur une personne dépositaire de l'autorité publique".

Un policier qui a une ITT fixée à plus de 10 jours, mais dont les séquelles précises ne seront connues que dans quelques mois. Il est hospitalisé depuis le 5 août, bien qu'il soit venu à l'audience de comparution immédiate ce jeudi matin au tribunal de Nîmes. Ce soir-là, le 5 août vers 20h, un équipage de police secours est appelé à la rescousse pour une bagarre à hauteur de l'avenue Général Perrier et des Halles de Nîmes. Les pompiers sont sur place et ont pris en charge celui qui est appelé par le prévenu  "l'handicapé". Ce dernier est même dans le véhicule des pompiers... "Vous ne pouviez pas le viser il était dans le véhicule des secours, vous ne pouviez pas l'atteindre", interroge le président du tribunal.

Si la cible a été totalement loupée, le magnum jeté du deuxième étage a terminé sa course sur la tête du malheureux policier qui est atteint de vertiges à l'audience et qui doit écourter son témoignage pour retourner au CHU. Car la bouteille s'est fracassée sur sa tête, il souffre d'un hématome intra-cérébral dont l'évolution est sous étroite surveillance médicale.

"Qu'avez-vous fait après avoir jeté cette bouteille", poursuit le juge? "J'ai regardé la télé et j'ai bu du Pespi", poursuit le prévenu qui n'avait plus fait parler de lui depuis 12 ans, après plusieurs condamnations dans sa jeunesse.

"Cet homme vient raconter n'importe quoi à l'audience, qu'il n'a pas vu les pompiers, la police. Il se moque de nous. Il vient dire qu'il voulait viser l'handicapé alors que ce dernier était dans l'ambulance. La vérité, c'est qu'il a volontairement ciblé le policier qu'il a blessé gravement ", s'offusque maître Jean-François Corral pour la défense du fonctionnaire victime.

" Elle tient à quoi la vie d'un homme, à rien, au hasard. Elle tient à quoi la vie d'un policier à dix fois rien, car ils prennent plus de risque que nous, estime le vice procureur Willy Lubin. Cet homme sait que sous sa fenêtre il y a des secours, des policiers. Peut-on prendre le risque de jeter une bouteille lorsque l'on sait ça", poursuit le représentant du parquet de Nîmes qui réclame 18 mois de prison dont une année ferme accompagnée d'un mandat de dépôt.

"Je trouve les réquisitions sévères pour un homme qui a des difficultés, mais qui prouve qu'il veut s'insérer. Il a jeté la bouteille, c'est incontestable. Mais il n'a jamais voulu viser le policier", glisse maître Marion Touzellier pour le prévenu... L'avocate essaie dans sa plaidoirie de faire tomber la circonstance aggravante découlant de la qualité de policier de la victime.

Le prévenu écope, ce jeudi en début d'après-midi, de 12 mois de prison dont 6 fermes accompagnés d'un mandat de dépôt.

Boris De la Cruz

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