GARD Pompiers agressés : tolérance zéro

Chaque année, une vingtaine de pompiers dépose plainte pour agression.
C’est toujours « un constat insupportable, même si les agressions ne sont pas en progression », introduit le préfet du Gard, Didier Lauga. Depuis 2017, dans notre département, une vingtaine de pompiers dépose plainte par an (27 en 2018 et 28 en 2018). D'ailleurs en 2017, la grève des pompiers, avenue Feuchères, avait démarré après un jet de cocktail molotov sur les soldats du feu.
Par rapport aux autres départements, « nous sommes dans la moyenne haute », poursuit le haut fonctionnaire. Concernant la nature des agressions, « ce sont le plus souvent des menaces de mort, des insultes. Parfois, il y a des actions plus violentes comme des guets-apens », commente le colonel Simonet, fraîchement nommé contrôleur général.
« Un uniforme est une cible »
Ces violences « par le passé, n’avaient pas lieu », reconnaît le préfet. Pour le procureur, Éric Maurel, ce phénomène témoigne « d’un niveau de précarité et de misère caractéristique du Gard. On ne va pas faire de sociologie, mais les gens sont frustrés, à bout. Il y a une dégradation du tissu social et tout ce qui porte un uniforme est une cible. »
Pour endiguer ces violences, les forces de l’ordre et le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) unissent leur force. « Désormais, il est possible qu’un policier ou gendarme monte dans notre véhicule lorsque nous transportons des personnes agitées », relève Christian Simonet. Le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Pierre Sola, insiste sur « la coopération de tous les instants » entre les agents. En attendant, les pompiers se réservent le droit de se doter de caméras-piétons. Une disposition que (malheureusement ou heureusement) la loi leur accorde.
CM