Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.10.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 645 fois

SAMEDI TOROS La jeunesse prend les commandes

Parejo (Photo Anthony Maurin).

Ici en 2016, le Nîmois El Rafi est passé par les arènes de Bouillargues (Photo Anthony Maurin).

Samedi 12 octobre à 16h30 aux arènes de Bouillargues, novillada sans picador de six ganaderias françaises pour Christian Parejo, Tristan et Nino Julian. À l'organisation, la peña taurine La Embestida.

À l’heure où certains balancent leur intérêt pour une interdiction de la corrida aux mineurs, d’autres se préoccupent de terminer la saison en beauté. La novillada sans picador de Bouillargues est un rendez-vous local ancré dans le paysage culturel nîmois.

Cette année encore, le village de Nîmes Métropole donne la possibilité à trois jeunes apprentis toreros de tester leurs connaissances en habit de lumières, face à du bétail bravo et un public qui sera là pour les soutenir.

On sait évidemment que la tauromachie n’est pas une science exacte, qu’une corrida peut être parfaite sur le papier et devenir une catastrophe industrielle une fois la réalité posée sur le sable chaud de la piste.

Ici, un becerro de Durand à Alès cette année (Photo Anthony Maurin)

La corrida est un spectacle vivant aux paramètres infinis. Elle n’est jamais prise à la légère par les toreros, qu’ils soient novilleros, matadors de toros ou simples subalternes. Elle n’est jamais prise à la légère non plus par le public qui vient assister à un spectacle, certes, mais qui vient surtout voir un combat, une dualité, une opposition.

Pour cette novillada sans picador, comme son nom l’indique, il n’y aura pas de picador. Pourquoi ? La tauromachie est composée de plusieurs sas à franchir. Des caps qui permettent d’écrémer, de sélectionner les futurs matadors de toros. Les jeunes débutent en capeas, avec des vaches ou des veaux. Une fois ce premier niveau franchit, ils passent à la novillada sans picador. En costume, dans une arène formelle, avec du bétail âgé de plus de deux ans (mais de moins de trois).

Qui dit sans picador ne veut pas dire sans banderille, au contraire, les bâtonnets sont les seuls véritables tests pour la bravoure pure du becerro. Oui, becerro, c’est le nom que l’on donne à ce genre de bestiaux ! Un an de plus et ils sont novillos, à partir de quatre ans, ils deviennent des toros.

Christian Parejo exécute un pecho à un becerro de Sainte-Cécile lors du troisième Trophée Sébastien Castella à Bellegarde (Photo Anthony Maurin).

Samedi prochain, le public friand de ces dernières courses de la saison européenne viendra saluer la venue de six exemplaires estampillés des fers de six ganaderias françaises, locales même. Yonnet, Concha y Sierra, François André, A. Tardieu, Le Laget et Fernay. Six becerros de hautes lignées, six enjeux cruciaux pour six élevages qui auront leur mot à dire sur l’arbitrage des trois piétons en lice.

Parlons d’eux un peu. Le premier, Christian Parejo, est âgé de 18 ans même si son visage ressemble à celui d’un poupon. Les fins limiers le connaissent déjà et les plus fervents ont pu le voir récemment au Trophée Castella de Bellegarde où il remplaçait au pied levé un certain Tristan qui s’était blessé. Il avait alors montré de belles qualités, une planta torera assurée et des gestes soyeux comme on aime les voir. Apodéré par le maestro Tomas Cerqueira, le jeune a rejoint l’école taurine de Béziers et semble s’implanter en France plus qu’en Espagne.

Renaud Ripart, joueur du Nîmes Olympique à gauche, Raphaël Coulomb, organisateur, à droite et Tristan Espigue au milieu.

Tristan sera bien là ! Le petit français Tristan Espigue, remis de sa blessure (fin août) à Bayonne alors qu’il mettait à mort son opposant, assurera un de ses ultimes rendez-vous nationaux. L’Arlésien de 18 ans est en pleine bourre. Il vient de marquer le coup dans le sud-ouest où les novilladas sont aussi importantes que les corridas et espère en faire de même dans sa région. De ses sept à ses onze ans, il n’a pas eu la possibilité de toréer, depuis, il s’est rattrapé avec un certain panache ! L’an passé, il était déjà au cartel et peu avant, il avait remporté le second Trophée Castella de Bellegarde. En 2020, il devrait sans aucun doute passer dans la catégorie supérieure.

Passe droitière un brin forcée pour Nino Julian sur le dernier de la course (Photo Anthony Maurin).

Enfin, le moins ancien de tous (et cela ne veut pas toujours dire le plus jeune) : Nino Julian est une pépite du Centre Français de Tauromachie de Nîmes. Cette année, il partageait d’ailleurs l’affiche de la finale des NSP à Dax en compagnie d’une certain Christian Parejo ! Le jeune nîmois est un attaquant au toreo agressif. Il est dans la compétition celui qui prendra le plus gros risque. Il aime recevoir à genoux ses adversaires qui sortent du toril, il pose les banderilles et met du sel dans une course manquant de relief. L’avoir au cartel ne saurait déplaire aux amateurs de l’esprit novilleril qui fait souvent défaut dans la catégorie.

Cette petite information risque de faire grincer quelques dents bien trop modernes mais l’entrée générale est à 13 euros, gratuite pour les -16 ans accompagnés ! De plus, à la salle de la Bergerie, en centre-village, une exposition d’Eliot et de JotaC est à voir.

Anthony Maurin

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