Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.10.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2160 fois

NÎMES Quelques heures au Centre de rétention administrative...

La cour bétonnée et grillagée (Photo Anthony Maurin).

Annie Chapelier et Éric Buisine (Photo Anthony Maurin).

La députée de la 4ème circonscription du Gard, Annie Chapelier, nous a fait ouvrir les portes du Centre de rétention administrative de Nîmes. Après la maison d'arrêt, l'autre " prison de passage " a elle aussi bien des choses à raconter de notre société.

Jour de visite, 59 retenus sont dans les murs du CRA. Retenus, pas détenus. Ici nous ne sommes pas en prison, les "pensionnaires" sont de passage et ne peuvent y rester que 90 jours. Après des années de tempête interne sous des airs de calme apparent, le centre nîmois est mieux préparé que jamais.

(Photo Anthony Maurin).

Éric Buisine, le directeur interdépartemental adjoint de la police aux frontières, responsable des services du Gard, est rassuré. " Nous venons d’avoir le renfort de 46 personnes en septembre, nous sommes à présent 196 tous les effectifs confondus. On dira qu’il ne manque qu’une quinzaine de fonctionnaires pour que l’on soit au complet car le CRA a une capacité d’accueil de 128 places. "

La bagagerie (Photo Anthony Maurin).

Les nombreuses dégradations se font plus rares depuis que le personnel est plus nombreux. La durée moyenne de rétention est de 23 jours et le responsable voit son établissement de manière rationnelle. " Nous sommes des prestataires d’hébergement, ce sont les préfets qui placent les contrevenants en rétention. Le CRA a 11 ans mais il a été pensé il y a quinze ans. On doit s’adapter aux nouvelles migrations. Nous travaillons avec 16 préfectures et nous sommes l’un des six CRA du Sud de la France. "

Une chambre pour hommes (Photo Anthony Maurin).

Seuls les CRA Toulouse et de Nîmes accueillent les femmes, celui de Marseille ayant fermé sa zone dédiée. Ici, les cinq zones sont séparées ce qui permet, en cas de problème, de séparer les retenus par ethnie ou d’isoler un peu les fauteurs de trouble.

Le cheminement d'un arrivant

L’accès au CRA est double. Le premier pour la police et les retenus, le second pour le reste du personnel. Une fois le retenu enregistré dans la salle d’admission, il est dirigé vers la bagagerie où sont laissés ses effets personnels et de valeur. Certains arrivent avec des valises neuves, d’autres n’ont rien sous la main, pas même de vêtements de rechange. Il existe, depuis peu, un pack " indigent " qui est donné avec le kit d’hygiène. " C’est symbolique mais ça peut aider au départ " assure Éric Buisine.

Les visites ont lieu tous les jours matin comme après-midi sans limite de durée au sein des quatre parloirs mis à disposition des retenus. Toutes les zones de vie se ressemblent, il y a une chambre destinée aux personnes à mobilité réduite, des chambres classiques ou les migrants sont à deux. Les portes peuvent rester ouvertes et la circulation est libre et sans entrave.

Une salle de télévision (Photo Anthony Maurin).

Une salle de télévision et une autre plus ludique avec un baby-foot semblent être appréciées des pensionnaires. Le service blanchisserie passe tous les jours pour le linge courant qui est lavé en interne et une société privée vient régulièrement pour les draps et autres linges plus volumineux.

Un soin apporté aux repas

Au détour d'un couloir, deux civils. Des fonctionnaires de police comme les autres mais qui permettent de débloquer ou de désamorcer des situations. Avec l’uniforme ou sans, le regard change, le comportement aussi. Une salle de soins est ouverte et en lien avec le CHU de Nîmes. Une, voire deux infirmières et très prochainement un médecin à temps complet exercent au CRA.

Un psychologue s'y rend de manière récurrente. Au vu du public du jour, on se rend compte que le profil des migrants a changé. Bien plus de personnes sous addictions sont dans les murs de l'État après avoir été prises dans ses filets.

Un réfectoire (Photo Anthony Maurin).

" La France est un pays qui dit se soucier des droits de l’Homme mais ici nous ne sommes pas des Hommes ! ", affirme un retenu. " Niveau hygiène c’est bien mieux qu’au bled ! ", avoue un autre.

La restauration est très surveillée. Les retenus ont droit à une entrée, un plat et un dessert (ou un fruit). Il y a deux réfectoires et les repas sont servis en canon et non au canon. Qualité et quantité sont primordiales pour le CRA qui est très exigeant. Une cuisine centrale se charge de ce travail essentiel dans la vie du centre qui s’adapte (Ramadan, végétariens...). Les prix du plateau repas est plus élevé ici qu’ailleurs dans les collectivités.Il n’y a pas de salle cultuelle, c’est une volonté nationale.

Une chambre pour femmes (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Une salle babyfoot (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Vue du CRA... (Photo Anthony Maurin).

Sous le préau, le sport (Photo Anthony Maurin).

Les associations sont présentes (Photo Anthony Maurin).

Le CRA dispose de quelques parloirs (Photo Anthony Maurin).

Un parloir (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Des migrants, sous bonne surveillance, évoquent leur quotidien dans les murs du CRA (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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