Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 28.11.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1215 fois

NÎMES La rectrice échange avec les parents des CP et CE1

La rectrice, au premier plan à droite, est allée à la rencontre des parents d'élèves à Nîmes (Photo Anthony Maurin)

(Photo Anthony Maurin).

Béatrice Gille, la rectrice de la région académique Occitanie, était à Nîmes pour rencontrer des parents d’élèves à l’occasion de la restitution des évaluations de CP et CE1.

C'était à l’école Édouard-Vaillant que Madame la rectrice a décidé de mettre les mains dans le cambouis. En effet, avec la restitution des évaluations, un moment de dialogue permettant aux enseignants de rencontrer individuellement les parents d’élèves et de partager les résultats des évaluations, était l'instant parfait pour être au plus près des desiderata de chacun.

" Le ministre veut que chaque parent puisse être reçu par l'enseignant de la classe pour ces évaluations. Je viens écouter et échanger avec vous. Comment avez-vous perçu cette restitution ? " demande aux parents d'élèves la rectrice, Béatrice Gille. Nacera, accompagné de son mari, débute : " Nous sommes très contents. J'ai trois enfants dont deux jumeaux qui sont en CE1. Ma fille avait du mal à lire, tout a été fait pour arranger la situation. Mon fils avait aussi des problèmes et la maîtresse a fait également de nombreux efforts. Tout le monde est vraiment content, mes enfants sont heureux ! "

(Photo Anthony Maurin).

Ces évaluations fournissent aux enseignants des points de repères fiables pour chaque élève leur permettant d’organiser leur action pédagogique en conséquence. Elles permettent aussi à chaque professeur d'affiner la connaissance des acquis de ses élèves. Nacera, dès son arrivé d'Algérie dans le quartier (Pissevin), a voulu déménager. L'environnement peut contraindre les parents d'élèves à certaines décisions radicales. Elle s'est finalement ravisée car l'école est la seule bouffée d'air frais.

" L'école est une chose très importante. Les enfants y passent presque plus de temps qu'à la maison ! J'ai obligé le papa à venir car on montre à nos enfants que nous sommes deux parents avec eux. " Le père confirme avec le sourire et avoue que même ses enfants le chambrent s'il ne s'y intéresse pas un peu ! Une voix s'élève : " Moi, il n'est pas là parce qu'il ne parle pas encore bien le français ", regrette une autre maman qui est arrivée en France voilà un peu plus de deux ans et dont les enfants parlent la langue de Molière avec brio.

Beéatrice Gille était accompagné du directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN), du Gard, Laurent Noé, 2e en partant de la gauche (Photo Anthony Maurin)

Et la maman de poursuivre : " Je suis aussi très satisfaite. Mes enfants sont bien mais le petit ne parle pas encore parfaitement parce qu'à la maison on parle arabe. " Une langue qu'il faut aussi savoir garder en l'entretenant. D'autres diffèrent... " Moi, ils ne me répondent même plus en arabe maintenant ! Ils ne parlent que le français ! ", avoue, un peu fière, Nacera.

Les acquis fondamentaux permettent forcément d’ancrer les apprentissages pour l’année qui débute. Cette année, les évaluations CP et CE1 ont concerné près de 60 000 élèves dans l’académie de Montpellier. " C'est important pour nous de savoir tout cela ! Et vos enfants, ils comprennent pourquoi ces évaluations existent ? ", lance Laurent Noé, le directeur académique des services de l'Éducation nationale du Gard. Réponse par l'affirmative. " Vous aimeriez voir la maîtresse plus régulièrement ? ",  questionne la rectrice. Toujours affirmatif.

(Photo Anthony Maurin)

Mais à Édouard-Vaillant, c'est déjà en grande partie le cas. Les parents peuvent assister à quelques heures de classe. En général en matinée, jusqu'à la récréation, ils peuvent se faire une petite idée du comportement de leur progéniture. Des différences émergent, des ressemblances perdurent. Dans ce quartier, c'est surtout le collège qui semble faire peur aux parents.

" Mon fils a un très bon niveau et je pense déjà au collège Condorcet où il devra aller... Je suis inquiète par rapport à l'environnement et les fréquentations ", avoue une maman. " Ma fille y est et les cours y sont très bien ! Il y a beaucoup de bonnes choses mais je lui conseille de ne se faire qu'une ou deux amies, pas plus ", répond une autre mère soucieuse de la bonne marche de son aînée.

Le quartier de Pissevin, à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Les parents se mettent à parler plus aisément, échangent leur expérience, comparent leur mode de vie et leur vision de la pédagogie. En général, en janvier, la principale du collège vient voir les élèves de l'école après une réunion qui permet aux anciens élèves et à leurs parents de rassurer les futurs collégiens. Mais cette réunion ne concerne pour l'heure que les CM2.

Voyant quelques craintes émaner des échanges, la rectrice propose : " On pourrait imaginer une réunion destinée aux élèves de CM1 ou même de CE2. Ça permettrait d'y voir plus clair. " Là aussi, carton plein, tout le monde est d'accord.

(Photo Anthony Maurin).

Enfin, la rectrice et le Dasen ont demandé ce qui pouvait être amélioré dans le quotidien des parents et des enfants. " C'est compliqué, mais la cantine ", suggère Nacera. " Halal, pas Halal : les enfants ne mangent pas la viande et ça fait du gaspillage. Je sais qu'on n'est pas obligés de les mettre à la cantine mais parfois on ne peut pas faire autrement... C'est difficile, j'en suis consciente, mais on aimerait que ça change un petit peu ", relance la mère de famille.

Des discussions franches dans une certaine décontraction. Des petits chocolats, des restitutions positives, des avenirs plus ou moins sereins. Pour le coup, mine de rien, l'Éducation nationale réalise avec ces échanges un réel de tour de force. Tout en douceur.

(Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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