Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.12.2019 - franck-chevallier - 2 min  - vu 197 fois

FOURQUES Un colloque pour parler de prostitution, de migration et de confiance

Le colloque s'est tenu à Fourques (photo DR)

C’est l’association ARAP-Rubis qui s’est chargée de l’organisation de ce colloque qui s’est déroulé le vendredi 6 décembre dans l’auditorium des deux Rhônes. Le bilan est très positif puisque ce sont plus de 130 professionnels et futurs professionnels du secteur social et médico-social qui ont fait le déplacement malgré les grèves.

La journée a été ouverte officiellement par Gilles Dumas, maire de Fourques, l’attachée parlementaire d’Annie Chapelier, députée du Gard, et Jean-François Lalanne, secrétaire général qui représentait Didier Lauga, préfet du Gard.

Une journée dense de réflexions autour de la question de la confiance dans la relation d’accompagnement social. Ce colloque a donc été construit autour d’un constat : celui de la difficulté d’établir une relation de confiance.

130 personnes se sont retrouvées dans l'auditorium (photo DR)

Ainsi les intervenants sociaux sont régulièrement interpellés, sur le terrain ou par leurs partenaires, par le fait que la méfiance est au cœur de la relation et qu’elle limite parfois, voire empêche, le travail d’accompagnement social.

Le matin, se sont donc Prune de Montvalon, sociologue, Raphaël Belaïche avocat spécialisé dans le droit des étrangers, et le docteur Cukier, bénévole à la permanence médicale à ARAP-Rubis, qui ont expliqué le contexte social et politique dans lequel est prise la relation d’aide. Pour eux, pas de doute : il est bien celui d’une suspicion vis-à-vis des étrangers, réputés « fraudeurs ou profiteurs du système ». Alors, toute relation d’aide ou de soin s’inscrit dans un contexte politique qui en structure en partie le sens et aussi le déroulement.

Ensuite, les participants du colloque ont pu voir que la méfiance du point de vue des personnes que les intervenants rencontrent peut apparaître comme une stratégie de protection. Mais aussi d’adaptation à un environnement incertain et dangereux. Pour cela, le témoignage à deux voix, d’une assistante sociale, et d’une ex-victime de la traite des êtres humains, a été très apprécié. Il a permis de saisir toute la complexité de ce qui se passe dans la relation d’accompagnement et qui interroge la posture et même la fonction de l’intervenant social.

La compagnie de théâtre l’atelier Florentin a aussi ponctué la journée de lectures inédites de « Migraaaants », donnant une vision décalée par rapport aux politiques de migration.

La confiance a été au cœur des débats (photo DR)

ARAP-Rubis existe depuis 1996, elle est engagée au quotidien aux côtés des prostituées-travailleuses du sexe contre les discriminations, la stigmatisation, les violences, pour l’accès au droit et à la santé, à la formation, et à l’emploi. Elle rappelle qu’une partie des personnes qui sont accompagnées sont étrangères, sans titre de séjour, dans une situation de grande précarité et d’isolement. Certaines sont libres, mais d’autres contraintes à la prostitution par des réseaux mafieux d’exploitation d’êtres humains.

Franck Chevallier

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