Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 13.03.2020 - abdel-samari - 4 min  - vu 437 fois

LE 7h50 de Françoise Dumas : "Face au coronavirus, place à l’union sacrée"

Photo DR Objectif Gard - Patrick GANTZ

La députée Françoise Dumas revient pour Objectif Gard sur les annonces du président de la République : fermeture des établissements scolaires, mesures pour les entreprises, accompagnement des personnes âgées et des plus démunis. L'occasion aussi d'évoquer le cas personnel de la députée confrontée au coronavirus à l'intérieur de l'enceinte de l'Assemblée Nationale où l'on compte déjà 10 cas infectés. Elle est l'invitée du 7h50.

Objectif Gard : Quels enseignements tirez-vous de l’allocution du président de la République ?

Françoise Dumas : Je l’ai trouvé à hauteur de la situation avec une parole lucide. Je trouve que chaque fois que les responsabilités collectives et individuelles sont engagées, la politique en sort grandie. C’était un discours de rassemblement national qui appelle à la fraternité. Les citoyens appartiennent à un collectif qui s’appelle la Nation et dans ces moments-là où on est les meilleurs. Emmanuel Macron a bien fait de rendre hommage à tous les soignants, ce qui est le cas de mon fils. Il faut voir comment ils se mobilisent. Ils n’ont plus de congés et sont extrêmement mobilisés. Je crois que ça peut être un moyen de repositionner ce qu’on veut en Europe, c’est-à-dire une arme contre le nationalisme et l’individualisme qui sont deux dangers contre lesquels nous devons lutter.

Fallait-il fermer les écoles y compris dans le Gard qui est pour l’instant peu touché avec six cas avérés ?

Oui, là aussi il faut faire confiance aux soignants et chercheurs. On a l’expérience des autres pays qui montre que les enfants sont le principal vecteur du virus. Moins il y aura de vecteurs, moins l’épidémie se propagera à l’égard de toute la population même si cela a des incidences sociales. Cela va permettre d’éviter de propager la maladie et de se retrouver avec des gens qui ne peuvent pas être soignés. Nous n’avons pas le choix de prendre des mesures adaptées en ayant le recul de ce qui s’est fait ailleurs et en tirant les leçons des autres pays.

Le message est aussi que les personnes âgées et les plus vulnérables doivent limiter au maximum leurs déplacements...

Chacun d’entre nous doit s’adapter et être vigilant à l’égard des plus vulnérables. Il faut reculer la fin de la trêve hivernale pour maintenir les gens chez eux le plus possible. Être également le plus proche de nos voisins même s’ils ne sont pas de notre famille. D’autant plus auprès des personnes âgées, vulnérables et celles atteintes de graves problèmes de santé. Il faut accepter de se comporter différemment et inventer de nouvelles solidarités. Et on doit tous y participer et prendre notre part de responsabilité. Vous aussi les médias au travers d’une chaîne d’expression et relayer si les gens ont des besoins comme par exemple faire des courses.

Le coronavirus impacte aussi l’Assemblée nationale. Êtes-vous concernée ?

Il y a dix députés atteints aujourd’hui. J’ai été en contact avec eux. Je n’ai pas été dépistée car je n’ai pas de signes. Mais je surveille ma température, je suis très vigilante et je respecte strictement les consignes données de bienséance et de respect des autres. Je n’embrasse plus les gens et je garde la distance obligatoire pour tout le monde. Mes collaborateurs travaillent également à en télétravail. Après, on n’est pas tous égaux devant la maladie avec des formes plus ou moins diffuses.

Êtes-vous surprise que les élections municipales soient maintenues ?

Non je ne suis pas surprise. Je craignais le pire après les rumeurs de l’après-midi. J’ai fait part de mes inquiétudes et donné mon point de vue à Paris. Cela me paraissait imprudent d’arrêter ce processus électoral. Le Président s’est certainement posé la question et a mesuré les conséquences financières juridiques et constitutionnelles. Reporter le premier tour, pas le deuxième, ça aurait été très compliqué. Je ne peux que conseiller aux électeurs de venir avec leur stylo noir au premier tour et stylo bleu au second tour et respecter ce cadre-là.

Un mot concernant les mesures prises envers les entreprises...

J’ai trouvé que sa démarche était pragmatique. Les ministres travaillent depuis plusieurs semaines de manière précise pour développer une nouvelle façon de travailler et anticiper les conséquences économiques. Le Président a pris les bonnes décisions de manière à ce que les entreprises et indépendants ne se retrouvent pas dans les pires situations. La suspension des échéances et la prise en charge du financement partiel permettent de répondre à l’urgence, d'éviter que les choses se dégradent et qu’il y ait des fermetures d’entreprises.  Mon rôle en tant que parlementaire est de voir comment on peut faire remonter les besoins avec les chambres consulaires et que soyons les portes-paroles des entreprises locales. Et voir comment on peut les aider.

C’est aussi dans ces moments que votre fonction de député de la Nation prend tout son sens...

Nous sommes là au quotidien. Je pense qu’il faut que l’on soit à disposition et au service de tous ceux qui nous sollicitent. On se doit de faire remonter les difficultés : comment ça va se passer pour les associations éducations populaires ? Servir de relais à tous nos soignants : généralistes, infirmiers et urgentistes. Place à l’union sacrée. Plus tard on en tirera les leçons et on en sortira gagnant.

Propos recueillis par Corentin Corger et Abdel Samari

Abdel Samari

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