Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 22.04.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 3622 fois

FAIT DU JOUR Jean-Louis Hunault : « La France se prive de milliers de tests de dépistage Covid-19 ! »

Jean-Louis Hunault, président du SIMV (Syndicat de l'industrie du médicament et diagnostic vétérinaires.).

Le président du Syndicat de l'industrie du médicament et diagnostic vétérinaires, Jean-Louis Hunault, est agacé. Depuis un mois, il assure au Gouvernement que ses adhérents peuvent fabriquer plus d’un million de tests covid-19. Une proposition qui, pour l’heure, reste sans réponse. 

Le Gard n’est, certes, pas expert en médicament pour les animaux. Toutefois, notre territoire est la terre d’accueil de Jean-Louis Hunault, président du SIMV (Syndicat de l'industrie du médicament et diagnostic vétérinaires). Depuis mars, le chef d’entreprise est confiné dans sa résidence secondaire à Castillon-du-Gard. Chez lui, il est en contact permanent avec ses adhérents et observe avec une pointe d'amertume la gestion de la crise sanitaire par le Gouvernement.

L'expertise vétérinaire en matière de covid 

« Depuis un mois, nous avons mis à disposition de l’État notre capacité de production pour fabriquer des tests. Or, on nous ignore largement », regrette le syndicaliste. À trois semaines du déconfinement, le Gouvernement planche sur une stratégie pour remettre les Français au travail, tout en assurant leur sécurité sanitaire. Pour l’heure, aucun vaccin n’a été élaboré. Place donc à la prévention. En plus des gestes barrières et des masques, le Président Emmanuel Macron, a annoncé la mise en place de tests « massifs » pour le dépistage du covid-19.

L’État veut passer à 500 000 tests par semaine contre 25 000 actuellement. Ces analyses serviront à identifier les personnes contaminées afin de les « isoler », cassant ainsi les chaînes de transmission du virus. « L’industrie vétérinaire a une certaine expérience en la matière », martèle Jean-Louis Hunault. Et d'argumenter : « La moitié des tests de détection pour la grippe porcine africaine, qui sévit particulièrement en Chine, est fabriquée en Occitanie ! (...) Alors c'est dommage, la France se prive de milliers de tests de dépistage Covid-19 ! »

Tests : dans le nez ou dans le sang ?

La crise sanitaire que traverse la France a permis de mettre au grand jour deux types de tests. Le test dit virologique : « Un prélèvement opéré dans le nez via un coton-tige qui contient un réactif pour savoir si le virus est présent dans votre corps ou non. » Et un test dit sérologique, un prélèvement sanguin « pour rechercher si vous avez des anticorps, des traces de lutte contre la maladie. »

Selon Jean-Louis Hunault, « ces deux tests sont complémentaires, pouvant à la fois détecter les personnes infectées et dresser un tableau de celles qui auraient contracté le covid-19 afin de déterminer le degré d’immunité. » À disposition de l’État, trois des sociétés adhérentes au syndicat : Idvet et Idexx à Montpellier et Biosellal à Lyon proposent de livrer 300 000 tests nasopharyngés et un million de tests sérologiques par semaine.

Face à ses propositions, « l'État nous ignore ! », répète le syndicat, « on nous a dit qu’il fallait déposer nos tests auprès de l’institut Pasteur pour avoir l’agrément. C’est chose faite. Les deux entreprises montpelliéraines ont eu l’agrément et la troisième, la lyonnaise, est en passe de l’avoir. » Alors qu’est-ce qui bloque ? Les prix ? « Non », affirme Jean-Louis Hunault, « c’est la loi de Finances qui les fixe et une analyse avoisine les 50€. De plus, on ne vient pas pour faire de l’argent mais pour rendre service et aider à redémarrer notre pays. »

Le député Berta : « Nous avons des milliers de propositions »

Le député gardois Philippe Berta doit auditionner, ce vendredi, l'institut Pasteur. L’élu MoDem vient d’être nommé président de la mission de l’Assemblée nationale sur la recherche autour du covid-19. « Il faudrait que M. Hunault me passe son dossier », propose le parlementaire, expliquant que « nous avons des milliers de propositions de ce type à vérifier et valider. » Enseignant-chercheur, Philippe Berta connaît bien l’entreprise Idvet : « L’évaluation de ces tests n’est pas simple, il faut pouvoir s’assurer de leur précision. »

Le président du SIMV rappelle toutefois que la production de tests est une « course ». « Des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou encore la Belgique nous achètent des tests. D’ailleurs en Italie, les laboratoires vétérinaires ont été réquisitionnés ! » Dans cette course, le Philippe Berta appelle à la prudence : « Des mairies ont acheté des tests chinois qui donnent des réponses correctes dans seulement 20% des cas ! » Un exemple rappelant qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

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