Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 24.04.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 467 fois

GARD À distance et à l’unanimité, le budget des pompiers voté

Lors de la Visio-conférence pour le vote du budget 2020 des pompiers du Gard (Photo : droits réservés)

Dépenses liées au Covid-19, rallonge des crédits du Conseil départemental, report de certains projets… En pleine crise sanitaire, le Conseil d’administration du SDIS* a défini ses dépenses et recettes pour l’année 2020. Les détails avec son président, Alexandre Pissas. 

Objectif Gard : On avait pris de vos nouvelles au début du confinement. Ça fait maintenant cinq semaines. Comment vivez-vous cette crise sanitaire ? 

Alexandre Pissas : Je suis en permanence en visionconférence. C’est le cas pour la Ville de Tresques dont je suis maire, le Conseil département mais également, les pompiers gardois. Je m’entretiens tous les deux jours avec le colonel Langlais (...) À titre personnel, je suis confiné avec mon épouse et notre chien. Très franchement, je ne sais pas si nous sortirons grandis de ce confinement mais grossis, il y a de grandes chances ! Je fais pas mal de petits plats… 

Le conseil d’administration du SDIS a voté, ce jeudi, son budget 2020 dans un contexte particulier. Comment avez-vous procédé ? 

Là-aussi, en visioconférence. Le service informatique du SDIS a fait du très bon travail. Nous étions 20 élus dont les conseillers départementaux d’opposition au Département, membres de notre conseil d’administration. Heureusement, personne n’a demandé de vote à bulletin secret sinon nous n’aurions techniquement pas pu le faire ! Remarquez, nous n’en avons pas eu besoin : en 12 ans de présidence, c’est la première fois qu’un exercice budgétaire est voté à l'unanimité.

Que doit-on retenir de ce budget 2020 ? 

D’abord : 618 000€ de dépenses supplémentaires liées à la crise du Coronavirus. Nous avons dû acheter 350 000 masques chirurgicaux, des blouses, des gants, des machines à laver… Bref, tout le matériel nécessaire pour respecter les conditions d’hygiène drastiques. Côté travail des équipes, nous avons tourné sur des gardes de 24 heures afin d'éviter les croisements et nous avons sanctuarisé les affections dans les centres de secours d’origine. En revanche, nous avons fait des économies (sur le carburant, la réparation de véhicules…) et le Conseil départemental a promis de nous rallonger notre subvention de 3 M€ d’euros en fonctionnement et 5 M€ en investissement. 

Ah bon ? Le Conseil départemental ne devait-il pas geler sa subvention de 42 M€ par an ? Un gage donné à son opposition de Droite qui vous demandez de faire des économies... 

Vous oubliez que nous sommes passés 650 à 694 pompiers professionnels. C’était dans l’accord de sortie de crise de 2017. Nous venons aussi de mettre en service la nouvelle caserne de Saint-Césaire Ça fait pas mal de dépenses ! Notre nouveau directeur, le colonel Langlais, a su mettre la pression sur le Département. Notre ancien colonel ne donnait pas l’impression de faire des économies là où il fallait les faire et d’être en rigueur avec les sapeurs-pompiers comme il fallait l’être.

Des projets ont-ils été reportés ? 

Oui, mais pas en raison de la crise sanitaire. Nous avons étalé certaines autorisations de programme et crédits de paiement. À Alès par exemple, la construction de la caserne ouest a été reportée. Le terrain ciblé fait l’objet d’un litige entre le président de l’Agglo et de la commune de Bagard. Même chose pour Roquemaure : il y a une urgence à faire ce centre de secours mais, pour l’instant, la municipalité n’avait pas identifié de terrain. Peut-être qu’avec la nouvelle équipe, le PLU (Plan local d’urbanisme) sera révisé pour nous permettre de trouver un emplacement. 

Enfin, pouvez-vous nous faire un point de l’état de santé des pompiers ? Il y a deux semaines, 54 d’entre eux étaient en isolement (sur un effectif total de 2 500), après avoir contracté le virus. 

Aujourd’hui, 24 pompiers ont été réellement infectés par le COVI-19. Je les ai tous appelés. Ça va mieux, même si certains n’ont vraiment pas été en forme. Il semble que ces agents n’ont pas été contaminés en exercice opérationnel mais dans les locaux de leur caserne. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

(*)Service départemental d'incendie et de secours. 

Coralie Mollaret

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