DES NOUVELLES DE… Jean-Michel Perret, maire tout terrain à Saint-Hilaire-de-Brethmas
Avec plus de 1 200 km au compteur depuis le confinement, le maire de la petite commune de Saint-Hilaire aide lui-même ses habitants à traverser cette crise sanitaire.
C’est après avoir coupé la branche d’un arbre, tombée dans la nuit entre Saint-Hillaire et Méjannes, que Jean-Michel Perret décroche son téléphone pour répondre à nos questions. Élu en 2014, prolongé dans ses fonctions en attendant l’organisation du second tour des Municipales, le premier édile n’arrête pas. « Cette crise est une période intense d’activité, un peu comme les inondations. Seulement elle dure plus longtemps et l’ennemi est invisible », commente le maire.
Sur la route où la branche est tombée, le maire de Méjannes-lès-Alès, en voiture, s’arrête. « Il m’a dit que c’était sympa de couper cette branche pour ses habitants qui passent beaucoup plus sur cet axe que nous », rapporte Jean-Michel Perret. Sur les 45 agents de la municipalité, seulement une dizaine sont sur le terrain. « Avec ma policière municipale, Nelly, nous sommes sollicités de toutes parts », note celui qui, depuis le début de la crise, a bien parcouru « 1 200 km et pareil pour ma policière. Des trajets sans quitter la commune ! »
Beaucoup sollicité sur les réseaux sociaux, les interventions sont de tout ordre : « changer une ampoule chez un papi, faire des courses… » Au total, un peu moins de 900 personnes âgées sur ce village de 4 500 habitants ont été répertoriées. Comme dans d’autres communes, la Ville se propose de livrer leurs courses par le biais des commerces locaux ou de l’enseigne Cora « qui joue vraiment le jeu, en nous intercalant dans leurs nombreuses commandes », tient à signifier le maire.
En coopération avec Alès Agglo
Avant le déconfinement du 11 mai, les administrés s'impatientent de recevoir leurs masques. Au village, certains de ses opposants distribuent ceux fabriqués en tissu par une couturière locale. « Si je n’ai rien contre ce travail, je me refuse de distribuer des masques qui ne soient pas homologués de niveau 1 », explique-t-il, « le maire a la responsabilité administrative et pénale de ses habitants. » Les habitants attendront alors jusqu'à la semaine prochaine, sa commune devant recevoir les masques lavables, commandés par Alès Agglo.
Contrairement à Nîmes, « nous avons mis de côté nos rancœurs avec le président Max Roustan pour travailler ensemble. » Jean-Michel Perret s’occupe également de la réouverture de ses écoles accueillant, en temps normal, 450 enfants. « Aujourd’hui le gouvernement a fixé le seuil de 15 élèves dans une salle de 50 mètres carrés », rappelle la mairie qui répertorie ses moyens. Toutefois, « nous savons que la plupart des parents ne remettront pas leurs enfants à l’école, préférant les faire garder chez les grands-parents. »
Entre la désinfection des locaux, l’achat de gel hydroalcoolique, de masques… « Nos dépenses avoisinent les 100 000€ dans cette crise », indique la Ville. Une somme importante, comprenant notamment les aides aux entreprises : « nous allons verser des subventions pour compenser le paiement de la taxe foncière. » Ces dépenses imprévues, « nous arriverons à les combler », assure le maire qui a quand même un coup de gueule : « au sommet de l’État, des généraux nous pondent depuis la Guerre froide des scénarios de guerres bactériologiques… J’hallucine notre manque de préparation. Sans compter qu'ils ont trouvé le moyen de nous foutre en l’air le seul porte-avion que l’on possède ! »
CM
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