Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.06.2020 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 1789 fois

FAIT DU JOUR Nîmes métropole : six maires restent à élire

L'Agglomération de Nîmes Métropole se compose au total de 39 communes (Droits : Adrien Fenniche/Objectif Gard)

Nîmes, Marguerittes, Manduel, Milhaud, Caveirac et Saint-Dionisy : les électeurs de six communes de l'Agglo sont appelés aux urnes pour le second tour des Municipales le 28 juin prochain. 

À Nîmes métropole, la vie démocratique reprend ses droits. Démarré en mars, le scrutin a été bouleversé par l’épidémie de covid-19. Dans les grandes villes, l'abstention a tutoyé des sommets. À Nîmes au premier tour, 68% des électeurs ont boudé les urnes. Dans les villages, c'est moins le cas, Marguerittes et Manduel affichant un taux de participation de 43%. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces chiffres, comme la proximité plus grande avec les élus ou la crise sanitaire moins redoutée dans les zones rurales.

Quoi qu'il en soit aujourd'hui, les compteurs sont remis à zéro. Sur les 39 communes de Nîmes métropole, six maires doivent être élus au second tour. Sont d'abord concernées Nîmes, Marguerittes, Milhaud, Manduel et Caveirac. Cinq localités dans le top 10 des communes les plus peuplées de l'Agglo. Reste enfin Saint-Dionisy, composé d'un petit millier d'habitants. Des scrutins à enjeux où nul n'est à l'abri de quelques surprises...

À Nîmes, un quatrième mandat pour Jean-Paul Fournier  ?

Le maire sortant Les Républicains Jean-Paul Fournier a réalisé 34,3% des voix au premier tour (Photo Anthony Maurin).

Nos yeux se tournent d’abord vers la ville centre où quatre candidats sont sur la ligne de départ. Avec 34,3% récoltés le 15 mars, Jean-Paul Fournier, part favori. Élu depuis 2001, le maire sortant pourrait décrocher un quatrième mandat. Espérant creuser l'écart, l'édile "républicain" compte sur sa gestion de la crise sanitaire et espère aussi que l'appel à voter en sa faveur du candidat du premier tour David Tebib sera entendu.

Toutefois ses rivaux n'ont pas dit leur dernier mot. Son frère ennemi, le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, a lui aussi géré l'épidémie. De plus, le centriste a rallié à lui Daniel Richard, espérant additionner son score de 15,7% aux 12,1% de l'écologiste. Sauf que les mathématiques en politique, c'est pas automatique. Ex-alliés de Daniel Richard, le Parti socialiste, la France insoumise et EELV se sont opposés au mariage. Ils ont d'ailleurs appelé à voter Vincent Bouget, seul candidat de Gauche de ce second tour nîmois.

Le communiste espère a minima arriver en deuxième position et se retrouver à la tête du premier groupe d'opposition au maire. Pour compléter cette quadrangulaire, le candidat Rassemblement national, Yoann Gillet, va essayer de se refaire. Avec 14,3% récoltés le 15 mars, le frontiste est loin des 21,7% engrangés en 2014.

À Marguerittes, la fin du règne Portal ? 

William Portal, maire de Marguerittes, troisième commune de Nîmes métropole. Le centriste est aussi vice-président de Nîmes métropole et conseiller départemental (Photo : Coralie Mollaret)

Si à la lecture des résultats du premier tour à Nîmes les électeurs semblent opter pour la continuité, à Marguerittes, c'est l'inverse. Maire depuis 31 ans, le centriste William Portal est en mauvaise posture. Il n'a récolté que 21% des voix au premier tour. Il est donc loin derrière le candidat Rémi Nicolas, arrivé premier avec 41,4%. « On sent bien la dynamique de changement sur Marguerittes : une ambiance de fin de cycle et l'envie d'un renouveau sur notre commune », se réjouit le candidat divers Gauche.

Un malheur arrivant rarement seul, le maire sortant se retrouve dans une triangulaire avec deux ex-membres de son équipe. Son premier adjoint, Denis Bruyère (18,1%), et son conseiller municipal délégué, Stéphane Guillemin (18,4%), ont décidé de fusionner« Je suis un homme de terrain et lui davantage un stratège politique. Nous sommes absolument complémentaires », s'accordent les deux hommes. William Portal se raccroche alors à la mobilisation des abstentionnistes, lui qui vivrait sa défaite comme un véritable « traumatisme. » .

Milhaud et Manduel : confirmer l'élection de 2014

De gauche à droite : Jean-Luc Descloux, maire sortant de Milhaud, sixième commune la plus peuplée de Nîmes métropole et le maire de Manduel, Jean-Jacques Granat, à la tête de la troisième commune de l'Agglo (Photo : Objectif Gard)

À Manduel et Milhaud, les maires briguent un deuxième mandat. Au soir du premier tour, Jean-Jacques Granat et Jean-Luc Descloux sont arrivés en tête. Le contexte politique manduellois est toutefois moins confortable. Si Jean-Jacques Granat est arrivé en tête avec 42,3%, il se retrouve dans un duel au second tour. Ses opposants, David-Alexandre Roux (30%) et David Guiot (27%), ont fusionné, maximisant leurs chances. « Notre union tombait sous le sens. Nos projets sont similaires, comme la non-urbanisation du secteur Mazoyer », commente David-Alexandre Roux. Le maire, lui, dit ne pas croire dans « les additions mathématiques. Moi, je fais campagne sur mes réalisations et mes idées. Sur Mazoyer, tous les projets se feront en concertation avec les habitants. »

À Milhaud, Jean-Luc Descloux ne se fait pas trop de souci. Le sortant a failli être réélu dès le premier tour : « Il ne m’a manqué que cinq voix ! ». Il aborde « serein » sa triangulaire de second tour puisque son rival Philip Bourrelly, arrivé quatrième avec 14%, a jeté l’éponge. Il ne reste donc plus dans la course que l’ex-maire de Milhaud, Jean-Michel Avellaneda (20,5% au premier tour), et l’élu d’opposition Éric Pellerin (15,1%).

Caveirac et Saint-Dionisy : qui pour prendre la relève ?

De gauche à droite : le maire de caveirac et son homologue de Saint-Dionisy ne sont pas candidats à leur réélection (Photo : droits réservés)

Dans la Vaunage, les maires de Caveirac et Saint-Dionisy n'ont pas souhaité repartir. À Caveirac, Gérard Trauchessec a adoubé son adjointe à la culture, Élisabeth Cres. La candidate est arrivée en deuxième position avec 38,8%, derrière Jean-Luc Chailhan qui récolte 42,4%. La surprise de ce scrutin. « Pour l’instant rien n’est gagné, nous avons seulement à 69 voix d’écart », temporise Jean-Luc Chailhan, fonctionnaire retraité.

« C'est à moi de travailler pour devenir la numéro 1», se motive Élisabeth Cres. Combatifs, ces deux candidats abordent le scrutin flanquée d'une troisième candidate, Catherine Rocco. Vice-présidente de Nîmes métropole, l'élue issue elle-aussi de l'équipe de Gérard Trauchessec s'estime « légitime » pour se présenter. Assurant « défendre l'intérêt général et non les intérêts particuliers de quelques vieilles familles du village », Catherine Rocco joue son va-tout, espérant mobiliser les abstentionnistes.

Ambiance aussi à Saint-Dionisy où la campagne a connu quelques rebondissements. Si au départ le maire, Michel Gabach, n'a plébiscité aucun candidat, il s'est rallié au dernier moment à son adjoint, Jean-Christophe Grégoire. Arrivé en tête du premier tour avec 46,6%, il devance sa rivale, Éline Liron, qui a récolté 36%. Président de l'association TPNA (*), Jean-Christophe Grégoire se pose en rassembleur « car dans un village d'un millier d'habitants, on ne va pas se faire la guerre. »

Pour ce second tour, Éline Liron ne perd pas espoir : « J’ai 57 voix à rattraper », expose la candidate qui compte sur la mobilisation des abstentionnistes mais aussi celle des électeurs de Thierry Combel. Le troisième candidat, crédité de 17% des voix au premier tour, s'est retiré du second, indiquant qu'il ne souhaitait pas la victoire de l'équipe sortante. À Saint-Dionisy comme dans les autres communes de l'Agglo, ce second tour ne manquera pas de saveur...

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

* TPNA : Tous pour notre avenir. Un mouvement politique lancé par l'ancien candidat nîmois aux Municipales, Jean-Paul Boré. 

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