Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.07.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 755 fois

BAGNOLS/CÈZE Comment vivre sur Mars en 2058 : deux lycéennes répondent et remportent un concours européen

Cette victoire leur a permis de participer à la finale internationale l'ISSDC
Fatima et Viktoria, toutes deux lycéennes à Albert-Einstein, ont imaginé comment 400 personnes pourraient vivre sur Mars en 2058, dans le cadre du concours EUSDC, qu'elles ont remporté. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Coloniser la planète Mars et y faire vivre 400 Terriens à partir de 2058. C'est la réflexion à laquelle se sont prêtées Fatima Ben Mostefa et Viktoria Kovacs, respectivement 17 et 16 ans, qui vont passer en terminale au lycée Albert-Einstein à la rentrée. L'exercice était demandé dans le cadre d'un concours pour lequel le binôme est arrivé en première position.

Amies depuis l'école élémentaire et qui plus est voisines, les deux jeunes filles se sont lancé un défi un peu fou il y a quelques mois : participer à l'EUSDC (European space design competition) organisée par l'International space university (ISU) installée à Strasbourg et le Centre national d’études spatiales (CNES). C'est Fatima qui a découvert ce concours en surfant sur Tweeter. "J'ai demandé à Viktoria si elle voulait le faire car c'est la mieux placée. On a même fait en 5e la classe astronomie ensemble au collège Gérard-Philipe", raconte Fatima.

C'est la première fois que la compétition était ouverte aux lycéens français. Elle s'adresse aux jeunes âgés entre 15 et 18 ans de toute l'Europe orientale et occidentale. Elle permet aux futurs étudiants de découvrir cet univers en leur faisant vivre une immersion dans le monde de l'industrie aérospatiale.

Un système de monnaie, un modèle de travail, comment se nourrir... sur Mars

Sans en parler à leurs professeurs, Fatima et Viktoria ont constitué un binôme et se sont inscrites à ce concours qui se déroulait du 12 au 28 juin. Après une semaine de documentation et de réflexion intensive, elles ont finalement eu trois-quatre jours pour imaginer un plan de colonisation de la planète Mars de A à Z. Et difficulté supplémentaire : à rédiger entièrement en anglais. Le système des eaux usées, les appartements, la télévision, la nourriture, le travail dans un laboratoire, l'environnement, système de monnaie... Elles ont pensé à tout. La colonie devait être installée dans un ancien tube de lave "pour qu'il y ait le moins de radiations possible."

Pour construire la base, elles ont imaginé ramener de la Terre des structures gonflables consolidées par un ciment nécessitant peu d'eau. "On a même fait attention au bien-être des habitants en imaginant des espaces où ils peuvent rester en contact avec la nature pour ne pas que ça leur fasse un grand choc. Ils peuvent y faire du sport ou s'amuser en famille", explique Viktoria. En gros, elles ont articulé sur papier toute une société à 70 millions de kilomètres de la Terre.

Un jury réuni au Kennedy Space center de la Nasa, en Floride

Pour leur plus grande joie, les deux lycéennes bagnolaises sont arrivées premières ex aequo avec un autre binôme toulousain. Ce classement leur a permis de participer à la finale internationale, qui existe depuis 1986 : l'ISSDC (International space settlement design competition), organisée par la National space society en partenariat avec la Nasa. Le concours a eu lieu ce week-end.

Normalement, elles auraient dû se rendre aux États-Unis, au Kennedy Space center de la Nasa, en Floride, pour le passer. Mais en raison de la crise sanitaire liée au covid-19, le concours s'est déroulé à distance. Le but cette fois-ci était de recréer une entreprise spatiale avec une équipe d'une cinquantaine de participants. "On était avec des personnes canadiennes, jordaniennes, palestiniennes... On ne communiquait qu'en anglais via des groupes sur les réseaux sociaux. On a réussi à se débrouiller même si ce n'était avec facile avec les différents accents. Il y avait aussi le problème du décalage horaire", racontent les deux amies.

Le jury réuni au Kennedy Space center a départagé les quatre groupes dans la nuit de lundi à ce mardi. Pas de victoire cette fois mais les deux Bagnolaises se réjouissent d'avoir tant appris en si peu de temps. Pour Fatima, cette expérience l'a encore plus confortée pour devenir ingénieure aérospatiale. Viktoria, elle, souhaite être ingénieure mécanique mais dans l'Armée. "J'aime beaucoup l'espace mais je préfère sur Terre", plaisante la jeune femme, qui va également attaquer à la rentrée sa deuxième année chez les cadets de la défense. Ce qui est sûr c'est qu'un grand avenir les attend. Sur Terre ou ailleurs.

Marie Meunier

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