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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 09.08.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 478 fois

FAIT DU JOUR La Camargue dévoile sa beauté sauvage au Musée des cultures taurines de Nîmes

"Camargue, la construction d'un rêve 1840-1940". Tel est le nom de l'exposition à voir jusqu'au 15 novembre.
Le mythe de l'Arlésienne et de Mireille (Photo Anthony Maurin).

Des œuvres fixées sur supports multiples (Photo Anthony Maurin).

C'est dans le charmant Musée des cultures taurines - Henriette et Claude Viallat - de Nîmes que cette exposition est à découvrir. Les passionnés de Camargue y découvriront de belles pièces et les autres pourront appréhender de manière simple et ludique ce rude espace naturel.

Dès l'entrée, le portrait de Folco de Baroncelli-Javon, photographié par Georges, impose un certain respect. Du haut de son cheval, de race camarguaise évidemment, l'inventeur des codes camarguais tels qu'on les connaît est d'emblée mis en lumière et semble dévisager de son regard noir le visiteur qui ne le reconnaît pas.

Le trident, la veste de costume en velours noir, les guêtres quadrillées : tout y est déjà. Face à lui, une vieille carte délimite les frontières de ce qui s'appelle alors l'isle de la Camargue et qui n'est autre que l'intérieur du delta du Rhône. Nous sommes au XIXe siècle, la légende se crée.

L'entrée du musée nîmois, à deux pas du Musée de la romanité (Photo Anthony Maurin).

Dans la foulée de l’exposition, l'habitat. Les petits maisons de gardians, blanches pour éviter la chaleur et au toit de chaume pour être dans la logique du milieu. Oui, le roseau est partie prenante du décor et en plus il ne coûte rien car il pousse seul et se coupe facilement. Ces habitations sont typiques de la région et reflètent le caractère des hommes qui les habitent.

Des gravures sont cachées dans une charmante alcôve. Émile Loubon, Gustave Doré ou encore Eugène Bernard font le show. Des huiles, des aquarelles et quelques autres beautés permettent elles aussi de se faire une idée sur ce que pouvait être ce monde oublié quand les touristes ne l'envahissaient pas encore.

La bible camarguaise ? (Photo Anthony Maurin).

Évidemment, les chevaux, outils et amis de ces hommes rugueux, ne sont pas oubliés. Le public apprendra aussi la petite historie de Buffalo Bill et de sa venue camarguaise pour son Wild West Show à l'américaine. Oui, il était ami avec Folco et a lui aussi contribué à la légende de cet îlot sauvage.

Les Saintes-Maries-de-la-Mer, vedettes du littoral, sont placées sur le devant de la scène dès les premières années de la construction du mythe camarguais.

Au fond, Mistral entouré par ses amis (Photo Anthony Maurin).

Le curieux pourra également s’attarder sur des écrits du poète et écrivain Frédéric Mistral que l’on voit même en peinture au côté de ses illustres amis félibriges. Une belle photo de Mistral fait elle aussi partie de l’exposition.

Autre personnalité, plus contemporaine mais terriblement liée à la Camargue, encore liée à Buffalo Bill, c'est Jean Hamman dit Joe Hamman. Vous ne le connaissez pas? Pourtant il a été celui qui a fait la Camargue à l’écran. Il était de tous les tournages de westerns et, chose surprenante, il avait un coup de pinceau des plus réjouissants. Le visiteur verra des huiles magnifiques qui expriment parfaitement son ressenti sur cette Camargue perdue.

Une partie du travail de Joe Hamman (Photo Anthony Maurin).

Dans une autre pièce, des tableaux grands formats mettent en perspective la Camargue de la fin du XIXe siècle. Jeux taurins, solitudes paysagères, villes emblématiques (notamment Aigues-Mortes) ou encore vie du quotidien sont les clés de la compréhension de cet état d’esprit camarguais.

Avec les Saintes-Maries-de-la-mer, la cité fortifiée est une oasis dans ce désert de marais et de sel où le bleu du ciel semble immuable. C’est tout le folklore local qui est doucement balayé par des pièces magnifiés par une muséographie de belle facture.

Des grands formats sur Aigues-Mortes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe (Photo Anthony Maurin).

Le mythe camarguais de l'Arlésienne, Mireille et les autres légendes sont aussi très présents. C'est donc une Camargue sanctuarisée qui est offerte aux yeux des badauds en fin de parcours. Le peuple gitan et son mode de vie évoquent un monde dans un monde. Roulottes et savoir-faire manuels sont de la partie et en disent long sur le secret attachement à ces terres quasi inhabitables de cette population aussi incroyable que le paysage qu'elle occupe.

De belles œuvres d'Auguste Chabaud sont à voir et à revoir car l'artiste était mistralien dans l'âme et savait mieux que d'autres peindre un sentiment plus qu'un paysage. C'est aussi ça la Camargue, tout ne pourrait et ne saurait se décrire, il faut la vivre pour capturer ce qu'elle a de plus précieux.

La Camargue est encore aujourd’hui une source d'inspiration, un lieu à part, un État dans l'État, une île sauvage à côté d'un monde en pleine mutation. Cette exposition révèle le caractère fort de ses habitants et fait comprendre l'histoire de notre région. Ici, vous verrez dans les moindres détails, la Camargue ancestrale (1840-1904), la Camargue inventée (1904-1925), puis sanctuarisée (1925-1940).

(Photo Anthony Maurin).

Exposition ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h au Musée des cultures taurines - Henriette et Claude Viallat -, 6 rue Alexandre-Ducros, tarif plein : 5 euros, réduit, 3 euros.

(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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