Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 18.09.2020 - corentin-migoule - 3 min  - vu 722 fois

ALÈS Denis Dumas, président de l'association Partageons la route en Cévennes : "Il n’y a toujours pas assez de sécurité"

Présent ce vendredi au village "Ales’Y à vélo" à Alès, Denis Dumas, président de l’association Partageons la route en Cévennes, insiste sur l’importance des mobilités vertes et esquisse les aménagements nécessaires à son développement.
Denis Dumas, président de Partageons la route en Cévennes. Il est aussi membre du bureau de l'association Cyclo Rando Alès, présente à Ales'Y. (Photo Corentin Migoule)

Mobilisé ce vendredi au village "Ales’Y à vélo" implanté place des Martyrs à Alès, Denis Dumas, président de l’association "Partageons la route en Cévennes", insiste sur l’importance des mobilités vertes et esquisse les aménagements nécessaires à son développement.

Denis, quel est l’objet de votre présence au village Ales’Y à l’occasion de la semaine européenne de la mobilité ?

On tient un stand de "remise en selle" avec un parcours similaire à celui qu’on apprend aux enfants lorsqu’on intervient dans les écoles. Nous avons aussi un stand dédié au gravage des vélos puisque nous sommes officiellement un opérateur de marquage des vélos. En quoi ça consiste ? Une machine grave sur le vélo un numéro par micro-percussion. Ce sont des numéros qui nous sont confiés par la fédération française des usagers de la bicyclette, avec des petites cartes qui sont équivalentes à la carte grise d’une voiture et qui comportent tous les renseignements concernant le vélo. Le tout est enregistré sur un fichier national consultable par la police et la gendarmerie, ce qui permet d’identifier à qui appartient le vélo. Ça peut être utile dans le cas d’un vélo volé ou abandonné.

Le vélo est ressorti comme l’un des grands gagnants du confinement à l’échelle nationale. Le constat se vérifie-t-il sur Alès ?

Le problème que je ressens actuellement c’est que les gens éprouvent un réel intérêt pour le vélo mais ils trouvent que sur le bassin alésien, il n’y a toujours pas assez de sécurité. Pourquoi ? Ce n’est pas compliqué, c’est simplement que nous avons des bribes de voies cyclables. Il n’y a pas de continuité des unes avec les autres, ce qui freine un peu l’usager.

Ces dernières années, la ville d’Alès a pourtant œuvré à la mise en service de plusieurs kilomètres de voies vertes. C’est encore insuffisant ?

Il faut reconnaître que techniquement il y a des endroits où ce n’est pas possible de faire la continuité entre ces voies. J’espère qu’à l’avenir on aura la chance d’avoir un « monsieur vélo » à l’Agglo. Ça permettrait de connecter les communes les unes aux autres, car les maires ont tout intérêt à se concerter sur ce dossier. Monsieur Rivenq (Christophe, récent président d'Alès Agglomération et premier adjoint à la mairie d'Alès) en a pris note. Ce qui me réjouit, c’est que lui est justement un utilisateur du vélo puisqu’on peut le voir très régulièrement faire ses déplacements à bicyclette. Il peut donc se rendre compte par lui-même des difficultés que peuvent rencontrer les cyclistes alésiens et ça c’est très important. Le vélo n’est considéré qu’à partir du moment où un élu le pratique.

Regrettez-vous la présence très limitée des jeunes à l’événement ce matin ?

Il ne faut pas se voiler la face. À Alès, les cyclistes sont essentiellement des gens qui sont en pré-retraite ou qui sont à la retraite. Il y a très peu de jeunes et il faut y remédier, en inculquant aux enfants dès le plus jeune âge la culture du vélo. Pour cela, il faut multiplier les actions dans les écoles.

Le rejet du vélo exprimé par certains peut-il s’expliquer en partie par la crainte d’une cohabitation parfois houleuse avec les automobilistes ?

Pas forcément car je reconnais que depuis trois ou quatre ans, la mentalité des automobilistes a énormément changé. Quand on utilise la voie verte, plusieurs passages nécessitent de traverser la route pour rejoindre la portion suivante. Aujourd'hui, les automobilistes s’arrêtent pour nous laisser passer alors qu’à l’époque on nous laissait à peine traverser un passage clouté.

Comment l’expliquez-vous ?

Il y a de plus en plus de voies cyclables. Le vélo est en train de rentrer dans les mœurs. La signalétique spécifique au vélo est de plus en plus efficace, avec à la fois une signalisation aérienne et une signalisation au sol. Autre amélioration notable qui est favorable au développement des mobilités vertes, c’est la création de parkings à vélo. Il y en a de plus en plus à proximité des bâtiments administratifs, sportifs et culturels. Maintenant, il manque à développer des parkings souterrains comme on en trouve pour les voitures, car par temps de pluie, ce n'est jamais agréable de devoir s’installer sur une selle trempée.

Propos recueillis par Corentin Migoule.

La semaine de la mobilité se poursuit jusqu'au 22 septembre. Le programme complet est à retrouver sur le site du nouveau transport en commun cévenol. 

Corentin Migoule

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