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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.09.2020 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 877 fois

LA RÉCAP' "Richelieu" Darmanin, Milady et les Mousquetaires, 50 nuances de rouge, et la Madeleine de Proust

philippe Gavillet de Peney

La délégation nîmoise entoure Gérald Darmanin. (de gauche à droite) Richard Schieven, adjoint à la Sécurité, Françoise Dumas, députée du Gard, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, et Franck Proust, président de Nîmes métropole (Photo DR Objectif Gard)

Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un nouveau rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !

Dites-moi de quoi vous avez besoin, je vous dirai comment vous en passer ! Cela faisait belle lurette que le maire de Nîmes, Jean-Paul fournier, l'appelait de ses vœux pour pouvoir évoquer la problématique de la sécurité (ou de l'insécurité, c'est selon) dans la cité des Antonin. C'est finalement ce mercredi que la rencontre tant attendue avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a eu lieu. On ne sait si c'est inspiré par une fine stratégie d'ouverture démocratique dont il n'est pas coutumier ou pour ouvrir préventivement le parapluie pour s'abriter d'éventuels reproches postérieurs, mais toujours est-il que le maire avait ouvert une large consultation locale auprès de l'opposition municipale et des associations locales afin de noircir le cahier de doléances présenté au ministre. C'est donc la poitrine gonflé d'espoir et avec un enthousiasme de rois mages que les quatre membres de la délégation des mousquetaires nîmois partaient ferrailler avec "Richelieu" Darmanin place Beauvau. Hélas ! "Gros-Jean comme devant" ou presque - ils n'ont obtenu que l'affectation... conditionnelle de 13 policiers supplémentaires -, au sortir du ministériel bureau des pleurs les faux mages de tête (oui, je sais, l'heure n'est pas aux jeux de mots, mais bon !) affichaient des mines plutôt déconfites. Longue comme la liste des décorations d'un général de l'ex-URSS, l'interminable litanie de leurs requêtes (manque d'effectifs de police, leur matériel défectueux, violences faites aux femmes, caillassages de bus...) n'a pas arraché une larme au ministre qui avait lui-même potassé son dossier et n'a pas manqué de renvoyer à 10 mètres le pack Nîmois avec quelques remarques frappées du coin du bon sens. Ce dont s'est fait l'écho, dans le rôle de Milady de Winter, la députée Françoise Dumas (La République en marche), un peu le postérieur entre deux chaises : "Sans sous-estimer le taux de violence élevé sur Nîmes, les trafics de stupéfiant principalement, Gérald Darmanin a rappelé que la première victime collatérale se sont les quartiers défavorisés."  Et le ministre d'inviter la municipalité à se prendre en main en ayant plus souvent recours à des mesures éducatives et à organiser les travaux d'intérêts généraux destinés aux primo-délinquants. Mais aussi à mettre à jour son programme de rénovation urbaine ANRU 2 et le volet social qui l'accompagne avant de réclamer de quoi accentuer la répression. D'autant que la municipalité se targue de posséder 164 policiers municipaux (74 en 2001), le premier effectif de France pour les villes de moins de 200 000 habitants, et un parc de vidéosurveillance de 433 caméras, le deuxième de l'Hexagone ! Presque un aveu d'impuissance, une si grosse "mèche" pour si peu de dynamique ! Mais peu importe : 200, 2 000 ou 5 000, les policiers ne règleront pas à eux-seuls les problèmes d'une société qui de ses maux s'attache prioritairement à combattre les effets tout en s'affranchissant souvent d'en traiter la cause. La charrue avant les bœufs ?

Cinquante nuances de...rouge. Toujours mercredi, après un "mardi glas" qui sonnait la croissance exponentielle du covid-19 et retournait comme une crêpe les précédentes dispositions, le ministre de la Santé (on serait plutôt tenté de dire le ministre de la Maladie par les temps qui courent) annonçait de nouvelles mesures. Encore plus restrictives, il va sans dire. Et depuis, chacun de scruter avec attention son nuancier pour savoir, entre Amarante, Bordeaux, Cerise, Fraise, Grenat, Ocre rouge, Pourpre, dans quelle nuance de rouge se trouve, qui sa ville, qui son département... Car outre l'aspect strictement cosmétique de l'affaire, l'enjeu est de taille. Désormais, dans les zones rouges (où le virus circule activement), trois colorations permettent de prendre en compte le seuil d'alerte. La catégorie "alerte" pour un taux d'incidence supérieur à 50 nouveaux cas pour 100 000 habitants. 69 départements sont concernés... dont le Gard. Les fêtes, les mariages, les tombolas, etc. devront se tenir à moins de 30 participants maximum désormais. Vous imaginez, un loto à 30 ça fout les boules ! Idem pour les mariages, communions, bar-mitsva et autres réunions de famille. Et on ne vous parle même pas d'aller danser au bar, masqué. Mais pour l'instant, rassurez-vous, il est toujours autorisé de se rendre dans les supermarchés bondés où, comme à Tchernobyl en son temps, les autorités nous assurent que le nuage de coronavirus s'arrête à la porte des magasins. Ah, j'oubliais ! la fête foraine débute aujourd'hui à Nîmes et devrait se poursuivre jusqu'au 18 octobre. Au chapitre des droits qu'il vous reste, même si pas forcément réjouissant, le permis de mourir qui vous a été attribué à la naissance est toujours valable et vous pouvez l'utiliser. Ça tombe bien les enterrements sont encore autorisés et comme disait -presque - La Fontaine, l'oraison du plus mort est toujours la meilleure.

Le président Franck Proust entre son vice-président aux Finances, Frédéric Beaume, et son vice-président aux équipements, Frédéric Touzellier (Photo : CM)

La Madeleine de Proust. Lundi, le nouveau président de Nîmes métropole, Franck Proust, a dressé un bilan des finances et de leur gestion par son prédécesseur, Yvan Lachaud. Le nouvel arrivant évoque une "urgence à gérer". Entre l'analyse faite par les uns (Franck Proust et son équipe) et celle dressée par les autres (l'ex-président Yvan Lachaud et son staff) tout est sujet à interprétation et bien qu'on dise que les chiffres sont têtus on parvient souvent à leur faire dire un peu n'importe quoi. Quand ce n'est pas tout et son contraire. Aussi à défaut de nous ériger en arbitre des élégances dans ce conflit de comptable, nous contenterons de constater que cet énième épisode pécuniaire n'est qu'un des multiples prétextes qui sert à faire perdurer la querelle qui oppose le maire de Nîmes et sa garde rapprochée à Yvan Lachaud. Des querelles picrocholines qui prennent depuis trop longtemps en otages les habitants de l'Agglo, victimes collatérales. Il serait bon pour tout le monde que Proust prennent un peu de hauteur et, au fil du temps, ne se sente pas obligé de faire sa Madeleine de cette infertile et nuisible guerre d'égo...

Philippe GAVILLET de PENEY

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