AGRICULTURE Des deux côtés du Rhône, les Camarguais unis face aux enjeux actuels
Le 22 septembre à Arles, accompagnée de Cédric Santucci et Fanny Tamisier, Magali Saumade, la présidente de la Chambre d’agriculture du Gard (CA 30) a rencontré Patrick Lévêque, le président de la CA 13, flanqué de Bertrand Mazel, le président du syndicat des riziculteurs, et de Jacques Mailhan, manadier. L'objectif : débattre collégialement des difficultés et des enjeux communs.
"Des deux côtés du Rhône, les agriculteurs camarguais rencontrent les mêmes problématiques. Raison pour laquelle il nous semble logique avec mon homologue des Bouches-du-Rhôn,e Patrick Lévêque, de défendre ensemble nos dossiers. Notamment le devenir des manadiers et des riziculteurs malmenés par la crise mais aussi par une administration trop déconnectée de la réalité du terrain, explique Magali Saumade. Pour preuve, la remise en cause de la carte des cours d’eau et la pérennisation des réseaux collectifs d’irrigation. Sans une gestion concertée de l’eau, pas d’agriculture camarguaise. Et sans manades ni rizières, plus de Camargue."
Les éleveurs de taureaux et de chevaux Camargue sont particulièrement impactés par la crise du covid-19. En effet contrairement à des exploitations agricoles classiques, la vie économique des manades repose sur les activités culturelles, sportives et touristiques. Selon la Fédération des manadiers, 60% de leur activité ont été en arrêt total pendant le confinement, aucune recette avec des charges fixes maintenues. Les recettes d’une manade sont constituées de 27% de courses camarguaises, spectacles et traditions et 31% du tourisme/hébergement. Le reste repose sur les produits viande et les aides. Soulignons que 64 manades entretiennent 11 000 hectares en Camargue en élevage extensif.
Un rôle crucial contre la salinisation des terres
En étant la seule culture immergée, la riziculture joue un rôle primordial contre la salinisation des terres de Camargue. En 2017, il y avait 200 exploitations rizicoles (2/3 Bouches- du-Rhône, 1/3 Gard) avec 15 000 hectares, 90 000 tonnes de riz, un chiffre d’affaire de 80 M€ et 2 000 emplois directs en amont et aval. Avec 4,5 kg riz blanc consommés par an et par personne, la production française camarguaise ne couvre que le quart de la consommation française.
Les riziculteurs comme les manadiers ont bien compris l’importance d’une agriculture de qualité qui fait vivre les hommes tout en préservant les enjeux environnementaux du territoire. Le riz de Camargue est reconnu par une IGP (Indication géographique protégée) et le taureau de Camargue est devenu en 1996 la première viande bovine française bénéficiant d’une appellation d’origine.
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