Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 03.10.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 2311 fois

DISTILLATION Un projet d'alcools et d'eaux de vie made in Laudun-l'Ardoise

Il y a presque deux ans, Arnold Métrot a racheté une vieille bâtisse à Laudun, sur la route de Saint-Victor. Dans la parcelle : une trentaine d'arbres fruitiers et 8 000m² de vignes. (Marie Meunier / Objectif Gard)

La crise sanitaire a accéléré le projet de distillerie artisanale d'Arnold Métrot, directeur artistique de La Moba et dirigeant du labal Patchwork. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le secteur culturel est quasiment à l'arrêt depuis mars. La salle de spectacle La Moba n'est pas épargnée à Bagnols-sur-Cèze. Alors Arnold Métrot, son directeur artistique et aussi dirigeant du label de musique Patchwork, a décidé de lâcher un peu la musique pour mettre les mains dans la terre en créant sa distillerie artisanale. 

Ça faisait quelques temps que l'idée germait dans l'esprit d'Arnold Métrot, 15 ans de métier dans la musique à son actif. Celle de se tourner vers un emploi plus manuel et devenir distillateur. Mais il ne pensait pas que ce projet serait lancé si vite. C'est le crise sanitaire qui a accéléré les choses. Lui qui pensait être libre et un peu "hors système" en vivant de la musique, s'est rendu compte qu'il "était totalement dépendant du système" finalement. "On ne peut toujours pas rouvrir à La Moba alors je cherchais quelque chose qui me donnait envie de me lever le matin en étant plus proche de la nature. Il y avait une opportunité à saisir."

Il y a presque deux ans, Arnold Métrot a racheté une vieille bâtisse à Laudun, sur la route de Saint-Victor. Dans la parcelle : une trentaine d'arbres fruitiers et 8 000m² de vignes. Alors pourquoi ne pas exploiter ces cultures ? Natif de Lorraine, ce passionné de musique de 33 ans se souvient de son grand-père meusien qui faisait de l'eau de vie maison et notamment de la mirabelle. C'est dans ses pas qu'il veut désormais marcher.

Il a suivi une formation cet été à la distillerie Baptiste avec Matthieu Frécon après avoir lu son livre "L'art de la distillation", déclic de sa reconversion. Arnold Métrot, qui n'avait jamais "rien su faire de ses mains", découvre alors la distillation à l'ancienne en maniant un vieil alambic chauffé au bois mais aussi les bases de l'alchimie végétale et la spagyrie. Pleinement convaincu d'avoir trouvé sa voie, il crée alors sa société agricole "La Bastide de la goutte". Pour "vivre plus proche de la nature et essayer à mon échelon de continuer d'améliorer notre qualité de vie et de faire perdurer ce savoir ancestral que l'on m'a transmis".

Une cagnotte pour financer la restauration complète de l'alambic en bois

Sa société comprendrait trois activités : la distillerie artisanale pour produire cinq à dix types d'alcools et eaux de vie à partir de ses grenaches et aussi de l'alcool à la menthe, à la verveine voire du rhum ou du whiskey grâce aux plantes qu'il est en train de semer dans son jardin botanique. Il se lancerait aussi en tant que bouilleur de cru et serait ainsi labelisé pour transformer l'alcool pour les gens qui le souhaitent. Et enfin, il y a le côté alchimie végétale qui lui permettrait de faire de l'élixir, des huiles essentielles et des hydrolats. Un vrai retour aux sources avec de vieilles plantes médicinales.

Mais pas facile de se lancer dans une nouvelle aventure en cette période trouble, alors Arnold Métrot a lancé une cagnotte en ligne sur le site de financement participatif spécialisé dans l'agriculture et la nourriture, MiiMOSA, pour qu'on lui donne un petit coup de pouce. Notamment pour acquérir un alambic en bois. Il vise 3 000 € comme premier palier. Et si les dons vont au-delà, cela permettra de donner un coup d'accélérateur à la restauration de l'alambic, terminer l'installation de la distillerie et le chai de vieillissement.

Arnold Métrot veut s'inscrire dans une démarche durable en proposant aux vignerons locaux d'amener leurs fruits un peu passés, impropres à la consommation ou ne rentrant pas dans le bon calibrage, pour les distiller. "Rien ne se gâche", affirme-t-il. Il profite du calme imposé par la crise sanitaire pour développer ce nouveau projet. Sans songer à abandonner pour autant ses activités dans la musique à l'avenir. Reliant ainsi la culture et la culture, la musique et la nature.

Marie Meunier

Pour donner un coup de pouce à Arnold Métrot, vous pouvez donner sur la cagnotte ici

Marie Meunier

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