MÉJANNES-LES-ALÈS La liberté de la presse au cœur du débat au CFA BTP du Gard
Le journaliste franco-congolais Déo Namujimbo a livré une conférence sur l’histoire de son pays natal et son arrivée en France, étroitement liée à la notion de liberté de la presse, aux élèves du centre de formation des apprentis des métiers du bâtiment et des travaux publics de Méjannes-les-Alès.
« La liberté de la presse est l’affaire de tous ! », martèle d’emblée Aurélia Delord-Bortoluzzi, chargée des relations en entreprises du CFA BTP du Gard. L’établissement, en quête perpétuelle d’ouverture sur le monde pour ses apprentis, participe généralement au festival de photojournalisme à Perpignan. Coronavirus oblige, les responsables du CFA ont changé leur fusil d’épaule : c’est finalement le reporter Déo Namujimbo qui est venu à la rencontre des étudiants, exposant son histoire personnelle au cours de la conférence intitulée Renvoyé spécial.
Né il y a soixante-et-un ans au Congo, le journaliste, qui cumule aussi les casquettes d’écrivain, de traducteur et donc de conférencier, a reçu le statut de réfugié politique en 2009. C’est devant une cinquantaine d’apprentis du CFA que le franco-congolais a conté l’histoire d’un pays qu’il a été contraint de quitter il y a onze ans. « Un pays qui en superficie fait cinq fois la taille de la France. Un pays convoité pour ses richesses et où le génocide a fait plus de 8 millions de morts », expose Déo Namujimbo. Et de poursuivre avec un adage congolais : « En République dite "Démocratique" du Congo, tous les fonctionnaires souffrent du SIDA, non pas la maladie sexuelle, mais le syndrome du salaire impayé. »
L’acronyme employé par le conférencier signifie littéralement : salaire infime difficilement acquis, et fait référence à un phénomène qui rend la vie dure aux fonctionnaires congolais, contribuant à maintenir une forme d’emprise du Gouvernement. Cette même emprise dont a été victime Déo Namujimbo, contraint à l’exil après avoir été menacé de subir les mêmes atrocités que son frère Didace, lui aussi reporter, et assassiné en 2008 dans l’exercice de ses fonctions.
La salvatrice Plume d'or
« Je suis courageux mais on ne peut pas se battre contre un ennemi que l’on ne connaît pas. La mort pouvait arriver de nulle part », admet le conférencier à son auditoire pour justifier, si besoin il y avait, son départ vers la France. Un exil que le journaliste de "Reporters sans frontières" doit à un alignement des planètes d’abord, et à son talent d'écrivain, surtout. Lauréat du prix de la Plume d’or, un concours international qui récompense la maîtrise de la langue française, Déo Namujimbo a été invité par le Sénat français à venir à Paris pour la remise des prix.
Quelques jours après son arrivée au palais du Luxembourg et voyant les menaces de mort s’accentuer (via des mails notamment), le journaliste a demandé l’asile politique qu’il n’a eu aucun mal à obtenir. « Ma femme et mes enfants n’ont même pas eu le temps de vendre nos biens ou de dire au revoir à leurs amis au pays », regrette l’intéressé, qui attendait leur rapatriement avec impatience.
Captivés par plus d’une heure de récit, les apprentis du CFA ont ensuite été invités à échanger avec le conférencier. « Pourquoi n’y a-t-il pas de révolte ou de soulèvement populaire au Congo comme il y a pu y en avoir dans d’autres pays d’Afrique pour s’affranchir de ce passé colonial et de cette corruption ? », a-t-on vu jaillir de la bouche d’un membre de l’assistance. La question n’a pas trouvé de réponse irréfutable mais « la peur de la mort, le renoncement et la facilité » ont été évoqués par Déo Namujimbo.
Corentin Migoule
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