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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.10.2020 - abdel-samari - 3 min  - vu 15860 fois

FAIT DU SOIR Claude Rols (ARS Occitanie) : "On est dans une situation grave"

Claude Rols (Photo Anthony Maurin).

Claude Rols, directeur de la délégation départementale de l'ARS Occitanie, est inquiet voir très inquiet par la situation de l'épidémie du coronavirus dans le Gard. Explosion des hospitalisations ce week-end, gros cluster dans des EHPAD, il est favorable ce soir à des mesures restrictives plus fortes dans le département pour diminuer la pression sur le système de soins.

Objectif Gard : Ces dernières heures, les chiffres sont alarmants en particulier au CHU de Nîmes avec 41 nouvelles hospitalisations. Qu'est-ce qui se passe ?

Claude Rols : Il y a eu une explosion ce week-end, je vous le confirme. Une augmentation forte des hospitalisations conventionnelles. Les chiffres ont plus que doublé en une semaine, ils ont doublé pour les réanimations. C'est très compliqué en particulier pour le CHU de Nîmes. Mais c'est le cas aussi au centre hospitalier d'Alès même si cela reste dans une moindre mesure. La tension est donc très forte, raison pour laquelle les visites familiales sont suspendues. Il y a beaucoup de cas covid, il faut donc éviter que la situation empire, elle est déjà dans un état critique.

C'est également le cas dans les cliniques privées où des clusters se sont formés. Notamment aux Franciscaines à Nîmes ?

Nous avons des cas groupés dans tous les établissements du Gard en réalité. Les hôpitaux ou cliniques privés ne sont pas des endroits à l'abri du covid.

Et dans les EHPAD ?

Nous avons beaucoup de signaux négatifs. On a des formations de clusters répartis sur l'ensemble du département. Personne n'y échappe. On est particulièrement inquiet pour des clusters plus importants notamment dans le Nord du Gard.

Vous semblez très alarmiste ce soir ?

On est dans une situation grave, comment ne pas l'être... Il faut absolument une mobilisation de tous, limiter au maximum les interactions, faire en sorte de rester dans un cercle très resserré avec ses très proches. On va vers une saturation du système de soins gardois dans les deux semaines si on n'agit pas.

Êtes-vous favorable à des mesures plus restrictives que le couvre-feu ?

Elles doivent se durcir indéniablement. Le taux d'incidence (nombre de cas positifs sur 100 000 habitants) a encore grimpé en population générale ces derniers jours. On doit donc s'attendre à une sollicitation extrême du système de soins. Nous allons voir comment le couvre-feu permet d'agir mais c'est trop tôt pour tirer des conclusions, il est en vigueur depuis trois jours. On pourra regarder le phénomène dans les grandes métropoles qui ont appliqué le couvre-feu 10 jours avant nous. Mais en attendant, il faut agir je pense.

Agir par un possible confinement ?

Je ne sais pas si l'on doit parler d'un confinement mais on peut envisager la fermeture de tous les lieux qui accueillent du public, envisager un confinement partiel le week-end, un couvre-feu plus tôt. Plusieurs scénarios sont à l'étude et vont être discutés rapidement. Ce sont en tout cas nos préconisations pour le Gard même si tout cela dépend de décisions nationales. Après, soyons réalistes, les indicateurs montrent une situation grave, on ne peut pas continuer comme cela.

Dans cette situation, comment imaginer la réouverture des écoles lundi prochain ?

C'est un sujet. Même si depuis plus d'une semaine, les établissements scolaires sont fermés et le virus continue à circuler et de plus en plus. Une question se posera : si l'on veut conserver une vie professionnelle, il faudra pouvoir accueillir les enfants à l'école... En attendant, j'encourage une nouvelle fois les Gardois à faire preuve de prudence, adopter plus que jamais les gestes barrières et limiter vos contacts sociaux pour limiter la propagation.

Un mot enfin sur les campagnes de dépistages. À nouveau, on constate des files interminables pour se faire dépister. Pourquoi ?

Je vous confirme qu'il y a beaucoup de monde, depuis plusieurs jours maintenant. Je conseille donc de s'y rendre plutôt en milieu d'après-midi où nous constatons un peu moins de monde. Les capacités de tests sont en forte progression depuis le 14 septembre et plus particulièrement depuis quelques semaines avec à ce stade, 700 prélèvements par jour. C'est énorme. Et pour obtenir des résultats, le Gard fait parti des bons élèves avec un diagnostic dans les 24 heures maximum. J'en profite d'ailleurs pour remercier les biologistes qui font un travail remarquable pour tenir ces délais.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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