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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.10.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 156 fois

NÎMES Le mois du film documentaire approche

(Photo Anthony Maurin)

Au cinéma le Sémaphore à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)

En ces temps de couvre-feu, les horloges de la vie culturelle et des sorties s'adaptent à cela et le mois du film documentaire sera lancé le 6 novembre prochain dans cet esprit. 

Cette année, il est question de rythme ! Une évidence ? Cette période singulière nous impose d’interroger nos rythmes de vie, notre rapport au mouvement et, in fine, le sens de nos actes. Ce contexte inédit justifierait ainsi à lui seul la thématique de cette XXIè siècle édition du mois du film documentaire, mais ces notions rythmiques ne sont-elles pas l’essence même du cinéma ? En particulier, le cinéma documentaire permet de faire un pas de côté et offre une distance vis-à-vis des images du réel qui nous sont habituellement données à voir.

Les films proposés durant ce mois de novembre en sont une parfaite illustration car ils adoptent une cadence singulière, se distinguent par un mouvement original. Certains posent un regard empreint de poésie quand d'autres s’attardent sur des situations et des personnalités surprenantes. En un mot, ils tentent de contenir un instant la frénésie du monde contemporain.

La découverte de ces films sera accompagnée par des rencontres avec des personnalités du cinéma, de la musique, de la poésie et des sciences. Et comme chaque année, les bibliothèques de la ville se sont entourées de leurs fidèles partenaires tels que le Sémaphore, le Musée d’art contemporain du Carré d’art, l’association Anima, l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Nîmes, l’association Ecrans Britanniques, Occitanie films et Occitanie livre et lecture.

Le 6 novembre au Sémaphore, le rendez-vous est donné avec une soirée d’ouverture en ciné-concert du film Paris qui dort de René Clair (1925, 67 min). Premier film de René Clair qu’il réalise à 25 ans. Le scénario, écrit en une nuit est tourné en pleine rue, sans truquages ni décors en trompe-l’oeil, en utilisant parfois des bancs-titres de photographies d’Atget, le tout en une vingtaine de jours pendant l’été 1923. D’inspiration fantastique, ce film muet mêle poésie et burlesque. René Clair met en scène un Paris figé, dans lequel le gardien de la Tour Eiffel se réveille un matin dans une ville déserte. Seules cinq personnes, arrivées en avion, ont échappé à l'endormissement et déambulent dans la capitale, figée. Un savant fou a inventé un rayon mystérieux qui a immobilisé êtres et objets… La musique sera de Naïri Badal, pianiste concertiste, elle forme depuis 2007 avec Adélaïde Panaget le Duo Jateko.

Carré d'Art (Photo Archives Anthony Maurin).

Le lendemain à Carré d'Art, Jean-Daniel Pollet et Jean-Paul Fargier se rencontrent à l’occasion de la restauration et de la ressortie en salle cette année des films de Jean-Daniel Pollet, et de l’actualité éditoriale. Jean-Paul Fargier, cinéaste, journaliste critique d’art et de cinéma, sera avec vous lors de plusieurs séances pour vous présenter le travail de Jean-Daniel Pollet, dont il était très proche. Cinéaste trop peu connu, Jean-Daniel Pollet fait pourtant partie des plus grands, de ceux qui laissent une trace et qui inspirent, de ceux qui inventent.

À 16h, place à la lecture. Emmanuel Laugier sélectionnera quelques poèmes de son dernier ouvrage dont il nous fera la lecture " Chant tacite, Emmanuel Laugier, Editions Nous, 2020. " Chant tacite est un journal en poèmes, élaboré à partir de l’ordre des jours et de leur succession sur toute l’étendue d’une année civile. Les expériences sensibles, issues de la traversée de lieux, de saisons, de voyages, y sont tissées dans une durée spécifique, sans hiérarchie aucune. Le livre, intense, varie ses approches et ses matériaux : micro-récits, lectures, rêveries et rêves d’écriture, réflexions et divagations sur la photographie, le cinéma, la peinture, sur l’Histoire. Le regard porté sur l’art, ainsi que sur les choses les plus ordinaires (impressions, descriptions, constats), y constitue le « sentiment de l’existence ».

À 17h, c'est la projection de " Jour après jour " de Jean-Daniel Pollet et Jean-Paul Fargier (2006, 65 min).

Il habite le monde comme sa maison : immobile. Il ne peut plus parcourir le monde : il le contemple jour après jour depuis sa maison. Il est cinéaste. Il imagine faire un film avec toutes ses images fixes, se ranimant par conjonction, juxtaposition, succession. Il en isolerait, dans le lot innombrable, ce qu’il en faut pour voir une année s’écouler, quatre saisons, jour après jour. Une toute petite année parmi les milliards d’années du monde. La séance suivie d’une rencontre avec Jean-Paul Fargier et Emmanuel Laugier, et d’une signature des deux ouvrages.

La suite du programme est à découvrir ici.

Anthony Maurin

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