Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.10.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 4271 fois

NÎMES Pour Les Grillons, le temps du renouveau est arrivé

Les Grillons (Photo Archives Anthony Maurin).

Sur la gauche, Les Grillons (Photo Archives Anthony Maurin).

C'est un long et vieux dossier qui est à nouveau d'actualité. Après une sacrée bataille la Ville débute le chantier de rénovation des Grillons. Les habitants du quartier s'en félicitent.

" Cela fait 40 ans que nous attendons ce moment ! Disons au moins 30 ans... Nous n'en pouvons plus de cet état d'insalubrité. Ces immeubles pourrissent sur leurs fondations, des gens y habitent et on ne fait rien pour eux depuis des lustres... " s'énerve un riverain. Les choses vient bientôt changer.

C'est une entrée de Nîmes qui demande à être réellement revue en profondeur. En effet, le Mas de Mingue n'est pas ce que l'on pourrait appeler un point d'attractivité de la cité des Antonin. Laissé à l'abandon pendant des décades (il faut dire que le statut des Grillons était privé), le secteur s'apprête cependant à retrouver une nouvelle jeunesse car une de ses copropriétés, celle des Grillons, va faire l’objet d’une vaste Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH).

Cette requalification servira, en plus de l'aspect humain de la chose, à modifier la perception que l'on peut avoir du quartier quand on passe en voiture sur la route dite de Courbessac. De plus, pour les habitants des 82 logements, cette petite zone alliant commerces, logements, une crèche, une mairie-annexe et des garages privatifs constitue un potentiel lieu de vie et de centralité.

Une perspective de la vue après les travaux (Photo Ville de Nîmes)

Pour une voisine de la copropriété, " Les problèmes sont nombreux, les insectes nuisibles, les commerces qui n'en sont plus, le trafic... En fait, ici, vous avez tout le reflet du quartier. On nous a laissé tombé, tout a pourri et maintenant ça coûtera bien plus cher de tout refaire que si chaque année on avait fait quelques travaux déjà nécessaires depuis longtemps. On a perdu du temps, le quartier s'est refermé sur lui et j'espère que cette renaissance permettra au Mas de Mingue d'être moins anxiogène. "

Face à ce constat, un programme d’accompagnement préventif a déjà été conduit par Nîmes Métropole. En 2017, la Ville a engagé une étude pré-opérationnelle menée par l’agence Citémétrie, également missionnée pour le plan de sauvegarde des copropriétés dégradées de Pissevin au profil similaire. En prévision, la Ville a initié le rachat à l’amiable des garages et des commerces appartenant à la copropriété afin de pouvoir agir sur l’aménagement de la future place, une opération confiée à la société publique d’aménagement AGATE.

L’ensemble de ces actions s’inscrit en outre dans le nouveau programme de rénovation urbaine (NPNRU) qui va permettre, grâce aux financements qu’il mobilise, de reconfigurer significativement le visage du quartier dans les prochaines années. Déjà la moitié des garages a pu être acquis (certains pourraient être démolis dès 2021), des commerces pourront être relocalisés sur place ou à l’extérieur du quartier. Les rachats se poursuivent et pourraient se terminer par voie d’expropriation. D’ici 2024, une place végétalisée et de nouveaux logements verront le jour avec des rez-de-chaussées actifs desservis par la ligne 2 du TCSP.

L'Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat Copropriétés Dégradées (OPAH-CD) lancée, la Région, le Département, l’Agglomération, la Ville de Nîmes et le syndic de copropriété, s’engagent à effectuer les travaux d’amélioration (isolation en façade, ventilation, …) après le rachat par la commune de l’emprise foncière de la place, des garages, et des locaux commerciaux.

Cela devrait accompagner la rénovation des parties communes qui nécessitent des travaux urgents, la résorption de l’habitat insalubre, l’amélioration des performances énergétiques, la rénovation des façades, le changement des menuiseries et la résidentialisation de la copropriété pour un total estimé de 3,3 millions d'euros, dont environ trois millions de subventions publiques. Les premières interventions devraient intervenir d’ici un an. Cette convention aura une durée d’existence de cinq ans.

Au loin, les bâtiments qui seront refaits (Photo Archives Anthony Maurin).

Tout cela signifie que, d'ici deux ans, le passage du TCSP pourrait être un levier de valorisation et un outil de désenclavement du quartier. Les travaux démarreront dans un an, avec des trottoirs flambant neufs et des pistes cyclables. La mairie annexe doit intégrer dans le courant de l’année le centre Jean Paulhan qui bénéficiera d’une extension. La crèche des Bégonias sera repositionnée de l’autre côté de la route de Courbessac au sein d’un immeuble mixte avec des logements en étage, d’ici 2023, afin d’élargir son offre sur d’autres quartiers.

En attendant, après la création du collège et du pôle Jean d’Ormesson, l’aménagement de la montée Joachim du Bellay est achevée. La démolition de l’ancien collège, dans la foulée de l’immeuble de la Boule d’Or démonté depuis l’été, est programmée pour cet hiver et sera suivie de l'école Albert Camus. De la terre végétale sera installée pour des projets d’agricultures transitoires et pérennes pour lesquels la Ville espère une labellisation " Jardin fertile ". Parallèlement, le square Montaigne entamera une requalification dans les prochaines semaines.

Anthony Maurin

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