Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 09.12.2020 - marie-meunier - 3 min  - vu 289 fois

BAGNOLS/CÈZE Les hospitalisations covid baissent mais la crainte d'un pic en janvier se fait jour

Le directeur du centre hospitalier de Bagnols, Jean-Philippe Sajus (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le Centre hospitalier de Bagnols (DR)

C'est dans une position délicate et presque contradictoire que se trouve Jean-Philippe Sajus, le directeur du centre hospitalier de Bagnols/Cèze. Il est partagé entre la tendance à la baisse des hospitalisations covid et la crainte d'un nouveau rebond de l'épidémie post fêtes de fin d'année, en janvier.

"On est dans une situation de baisse globale. On a regroupé les deux secteurs covid en un. On n'a plus que 9 lits occupés sur les 29", déclare le directeur du centre hospitalier. Une baisse drastique quand on voit que la semaine dernière encore, 25 des 29 lits étaient occupés. Quant aux six lits en réanimation, ils sont tous vides.

Les indicateurs dans le Gard rhodanien sont également encourageants. Le taux d'incidence est de 73,9 (soit le nombre de contaminations en une semaine pour 100 000 habitants) quand il était de 114,3 il y a deux semaines. Le taux de positivité est de 8,6 % (taux de personnes qui vont se faire tester et reviennent positives) au lieu de 16,7% 15 jours en arrière.

Le plan blanc est redescendu du niveau 2 au niveau 1. "La doctrine régionale est passée du niveau 3 au niveau 4 ce qui rend possible de reprogrammer de façon prudente l'activité chirurgicale", poursuit Jean-Philippe Sajus. Pour l'heure, le centre hospitalier assurait seulement les opérations urgentes ainsi que celles relevant de la cancérologie. "Là, on se projette la reprogrammation à début janvier, on commence à appeler les familles", précise-t-il. Trois blocs seront en fonction sur les quatre en période normale. Le personnel de ce dernier est dédié aux cas covid.

La quasi-certitude d'un nouveau pic des contaminations en janvier

Malgré toutes ces données positives, la prudence est plus que jamais de mise : "À l'aune de ce qu'il s'est passé dans l'hémisphère Nord et aux États-Unis, le taux de reproduction est à nouveau fort et le nombre de décès à la hausse." Même si la contamination en Europe semble avoir atteint un plateau, le directeur craint et même croit avec pragmatisme à un "nouveau pic" de l'épidémie en janvier, après les fêtes quand qu'il sera à nouveau possiblement autorisé de circuler d'un département à l'autre. Vaguelette ou véritable 3e vague ? Il l'ignore encore. Mais toute la question est comment s'organiser en ce moment d'entre-deux ? "Il faut qu'on dispose d'assez de lits de réanimation quand ça repart... On danse sur deux pieds. En terme de gestion, c'est très compliqué."

En tout cas, il met un point d'orgue à ce que les professionnels de santé disposent de congés à Noël. Grâce au renfort apportés par l'intérim, les internes ou encore les élèves de l'IFSI en tant qu'auxiliaires de vie aux 7 sources, le nombre de personnels "a toujours été sur le fil du rasoir, mais on a tenu le coup". Travailler en milieu hospitalier agit comme un "étau psychique".

Ajoutez à cela une vie sociale contrainte, sans voir sa famille, sans restaurant, sans cinéma, sans exutoire plus généralement, et les conditions peuvent vite devenir compliquées. Alors la période des fêtes est vraiment un moment pour souffler. Il ne faut pas oublier qu'au plus fort de la 2e vague, ce sont 44 résidents qui été positifs au virus aux 7 sources.

Des tests concernant des professionnels reviennent positifs encore actuellement. Généralement, au bout de sept jours, ils sont vite remis sur pied. Mais difficile d'évaluer d'où viennent les contaminations ? De l'intérieur, de l'extérieur ? Des discussions sont en cours pour faire tester les professionnels à leur retour de congés "pour protéger les patients."

Les 120 résidents de l'Ehpad des 7 sources devraient être vaccinés contre le virus dès janvier

Actuellement, une petite dizaine de tests est réalisée chaque jour sur des professionnels. On en compte une bonne trentaine sur la soixantaine de personnes transitant chaque jour par les urgences de Bagnols. À aussi été abordée en cellule de crise la question de la vaccination contre le covid-19. Selon le calendrier, les 120 résidents de l'Ehpad et les professionnels à risque ou présentant des co-morbidités pourraient être les premiers à bénéficier du vaccin mi-janvier. Si la piqûre n'est pas obligatoire, Jean-Philippe Sajus tient à ce que tout le monde l'accepte. Lors de la première vague, les 7 sources avaient déploré le décès de huit de ses résidents des suites du virus.

"Est-ce que si on a été contaminé, on a besoin ou pas de se faire vacciner ? Est-ce qu'on a développé des anticorps ? Est-ce qu'ils restent dans le corps ? Ce sont des questions ouvertes auxquelles on attend des réponses", ponctue tout de même Jean-Philippe Sajus. Pour le personnel hospitalier, il faudrait attendre la 3e phase de vaccination autour d'avril-mai pour se faire vacciner.

Marie Meunier

Marie Meunier

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio