FAIT DU JOUR Halte SNCF de Beaucaire : les travaux sur de bons rails

Ne plus se contenter de regarder passer les trains. Tel était le combat du maire (RN) de Beaucaire, Julien Sanchez, depuis le début de son premier mandat, lequel n'a pas hésité à entamer un bras de fer avec la Région Occitanie.
Cinq ans plus tard, les deux collectivités sont finalement main dans la main pour mener le projet de réaménagement de la halte SNCF de Beaucaire, bientôt transformée en Pôle d'échange multimodal (voitures, trains, car liO et navette municipale). Un projet estimé à 2,8 millions d'euros (toutes taxes comprises) co-financé par la Région Occitanie à hauteur d'environ 48%, par la municipalité beaucairoise à 28%. La communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence met également la main à la poche à hauteur de 24%.
Depuis le début de cette année et l'ouverture de la gare TGV de Nîmes-Manduel, la desserte ferroviaire des TER a été presque triplée, avec une trentaine de trains par jour. Un premier pas vers la revalorisation de cette halte longtemps laissée à l'abandon par les usagers. À une desserte insuffisante, s'ajoutent l'absence de distributeur à billets, le manque de signalisation, un accès difficile jusqu'aux quais, un sentiment d'insécurité... Autant d'arguments qui les encourageaient à traverser le Rhône pour grimper dans une rame.
La suite, le lancement de la phase 1 des travaux sur cette halte - sous la maîtrise d'ouvrage de la SNCF et d'un montant de 120 000 euros financé par les trois collectivités précitées - dédiée à l'amélioration de son image. À la fin du mois de novembre, l'abri voyageurs en béton et le muret recouvert de tags - autorisés par une précédente municipalité - ont été démolis.
Ce"point noir" comme le qualifie le maire de Beaucaire, qui cachait la collégiale Notre-Dame-des-Pommiers, le canal et une partie de la ville, n'est désormais plus qu'un souvenir. Ce chantier se poursuivra avec la pose d'un nouvel abri standard de la SNCF, moins imposant que le précédent. Un distributeur à billets fera son apparition très prochainement.
La deuxième tranche devrait quant à elle démarrer en juillet 2021. "Il faudra compter quasiment un an de travaux", précise le premier édile. Le plus gros du chantier sera concentré sur l'accessibilité au quai des deux côtés de la voie ferrée. Tout l'espace urbain sera réorganisé. Le projet comprend notamment la réfection de la voirie, la création d'escaliers métalliques pour accéder aux quais, d'un ascenseur, d'une ombrière métallique végétalisée. Le parking qui longe l'avenue Lesh-Walesa à 50 mètres de la halte sera réhabilité et comptera 40 places, un autre sera réalisé d'une capacité 31 places. Le petit plus, une salle d'exposition municipale devrait être créée à l'intérieur de l'arche fermée, si la SNCF donne son accord. Au-delà du fait - pas si simple - de renaître de ses cendres, cette halte représente, selon Julien Sanchez, un atout majeur pour le développement du quartier Sud Canal.
15 minutes en train pour rejoindre Nîmes ou Avignon
Un autre projet engagé par la municipalité beaucairoise sur une surface de quatre hectares et qui prévoit, dans un premier temps, la création d'une résidence pour les personnes âgées non médicalisées en lieu est place de l'ancienne capitainerie démolie au mois d'octobre. La mairie attend d'ici le début d'année 2021 les résultats des fouilles pyrotechniques et archéologiques, des études environnementales, ainsi que la validation du permis de construire, pour démarrer la construction du bâtiment qui comptera un peu plus de 90 logements et pour lequel le promoteur immobilier, Pitch Promotion, s'est porté acquéreur pour plus d'1,3 million d'euros.
Dans un second temps et dans le cadre d'une ZAC (Zone d'aménagement concerté), 300 logements ainsi qu'un hôtel sortiront de terre. Ce quartier sera situé à cinq minutes à pied de la halte SNCF : "Une aubaine pour les personnes qui travaillent à Nîmes ou Avignon mais ne peuvent pas se permettre de se loger dans ces villes et qui préfèrent s'orienter vers une ville de taille moyenne comme Beaucaire. Il ne leur faudra que 15 minutes en train pour rejoindre le centre-ville de Nîmes ou d'Avignon."
Stéphanie Marin
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