Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.12.2020 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 39770 fois

GARD Meurtre : dans un enregistrement retrouvé après sa mort il désigne ses ennemis

Photo illustration : Objectif Gard

Ce mercredi, à Nîmes, la chambre de l'instruction avait à statuer sur le sort d'un homme accusé du meurtre de son père en mars dernier.

"En un demi-siècle d'exercice je n'ai jamais vu ça. Vous avez une victime qui quelques temps avant sa mort révèle dans un enregistrement exceptionnel retrouvé sur son portable par les enquêteurs, les griefs et les conflits qu'il a avec des proches et des membres de sa famille", plaide ce mercredi matin devant le chambre de l'instruction de Nîmes, le bâtonnier Jacques Martin. L'expérimenté pénaliste montpelliérain défend un homme arrêté début juillet de cette année et mis en examen pour le meurtre de son père survenu sur la commune de Calvisson en mars dernier.

Le père de famille, âgé d'une quarantaine d'années, avait été retrouvé agonisant dans le jardin du voisin. La piste criminelle n'a fait aucun doute dès le départ, la victime avait été poignardée et le couteau ayant servi à l'agression avait disparu. En juillet dernier, les enquêteurs de la section de recherches de Nîmes ont procédé à une série d'arrestations dans cette affaire de meurtre.

Au terme des gardes à vue, un certain Pablo* était retenu dans la procédure comme témoin assisté, tandis que le fils du défunt était lui mis en examen et écroué pour la mort de son père. Il demande aujourd'hui sa libération sous contrôle judiciaire. " Le fils n'avait aucun problème avec son père, c'est Pablo* qui en avait et qui d'ailleurs a été pointé du doigt par la victime lorsqu'il a enregistré son message, il y avait un conflit important entre la victime et lui", insiste maître Jacques Martin. Le fils est pourtant mis en examen et détenu depuis cinq mois alors que Pablo lui n'est que témoin assisté. Un fils soupçonné et mis en cause qui clame son innocence en pleurant tout au long de l'audience de ce mercredi 16 décembre : " Je n'ai rien fait, rien. Je suis innocent."

"On est au début de l'instruction, il y a beaucoup d'investigations à réaliser, souligne pour sa part l'avocat général Alexandre Rossi qui refuse d'entendre parler d'un contrôle judiciaire du fils dans ce dossier criminel. La Cour d'Appel rendra sa décision sur l'avenir judiciaire du mis en examen dans les prochaines heures.

*Le prénom a été modifié.

Boris De la Cruz

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