BLAUZAC Au domaine de Malaïgue, planter des arbustes au pied des vignes pour favoriser la biodiversité
Ce jeudi et vendredi, les éco-acteurs de la Réserve de biosphère des gorges du Gardon se sont donnés rendez-vous dans les champs de vigne de François Reboul, viticulteur bio et propriétaire du domaine de Malaïgue, à Blauzac. Au programme : plantation de 750 arbres au pied des cépages pour favoriser la biodiversité.
Pour bien comprendre, il faut remonter en 2015 lorsque le territoire a été désigné par l'Unesco biosphère des gorges du Gardon. Un titre pour tenter de concilier la préservation de la biodiversité et l'activité humaine. Pour se faire, le syndicat mixte des Gorges du Gardon a mis en place un outil qui prend la forme d'un réseau d'éco-acteurs. N'importe quel acteur économique du territoire peut en faire partie à condition de se fixer des objectifs pour diminuer son impact sur l'environnement. "Ça peut être la préservation de la ressource eau, de la ressource énergétique, une meilleure approche dans le développement durable...", développe Bérangère Noguier, présidente du syndicat mixte.
Le but étant que les éco-acteurs échangent ensuite leurs bonnes pratiques et fassent aussi appel à de la formation extérieure. Aujourd'hui, le réseau compte 27 éco-acteurs et huit autres sont en attente. C'est aussi en tant qu'ambassadeurs du territoire que se positionnent les membres de ce réseau.
Créer un véritable écosystème et prémunir des pics de chaleur
Les objectifs sont fixés tous les trois ans et celui de François Reboul au domaine de Malaïgue consiste à planter des essences pour créer des haies, qui aujourd'hui disparaissent progressivement du paysage. C'est plus d'un kilomètre de haies qui est planté au sein de 8 hectares de ses parcelles agricoles. "Ça va favoriser la biodiversité, la plantation de cultures vont attirer diverses espèces animales qui vont créent un véritable écosystème", vulgarise Bérangère Noguier. Dans ces corridors écologiques, oiseaux, chiroptères et reptiles peuvent trouver refuge. Des espèces animales, qui pour certaines, peuvent protéger la vigne des nuisibles.
Cette plantation a pu avoir lieu grâce à l'aide du syndicat mixte mais aussi grâce aux savoir-faire de la SCOP (société coopérative de production) Agroof, basée à Anduze. Daniélé Ori, conseiller et formateur en agroforesterie, a accompagné tout le projet : "Une vingtaine d'essences différentes sont plantées (toutes de provenance locale et sauvage, ndlr). Là, on ne fait que quelques parcelles mais ce n'est qu'une partie du projet global."
Hautes de quelques centimètres pour l'heure, François Reboul espère que ces plantations constitueront une rangée de haies d'ici trois-quatre ans. Les arbustes vont être "tétardisés", une technique pour moduler les frondaisons. Ainsi taillés, la haie sera "diversifiée" et laissera passer le vent sur les vignes et apportera de la fraîcheur. "L'idée, c'est vraiment de préparer les vignes aux changements climatiques. On pense à l'avenir", atteste François Reboul, qui a encore en tête quelques étés caniculaires. Pour l'opération, on est sur un budget d'environ 7 000 € financé à 80% par la Région mais aussi en autofinancement par le domaine de la Malaïgue.
Marie Meunier
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