ÉDITORIAL Plus de bus, plus de chauffeurs, plus de pierres
Les salariés de Transdev Nîmes Mobilité sont inquiets. Inquiets car depuis plusieurs mois ils sont la cible des petits cons qui, comme une nouvelle mode, balancent des pierres sur les bus qui transportent fort probablement leur famille. Face à ces actes répétés, les réponses se font toujours attendre. Franck Proust, le président de Nîmes métropole en charge des transports dans l'agglomération nîmoise, a fait ce qu'il pouvait dans le cadre des prérogatives qui sont les siennes : faire le tour des quartiers, rencontrer les acteurs et sensibiliser les services de l'État pour agir le plus rapidement possible. Le délégataire de son côté n'a trouvé qu'une seule solution : dévier les bus des quartiers concernés. Malheureusement, le problème demeure. Encore ce week-end, chaque soir, les bus ont été caillassés. Et les premiers qui trinquent, ce sont les habitants. Comment faire ? Mettre un policier dans chaque bus toute la journée ? Rajouter encore plus de caméras ? Des solutions aussi inefficaces les unes que les autres et qui ne résoudront rien. D'abord car le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, ne semble pas disposé à bouger le petit doigt. Il a annoncé l'arrivée de 13 policiers supplémentaires, mais personne n'a de nouvelles depuis. Quant à la vidéosurveillance, elle a son utilité aujourd'hui à l'intérieur des bus. Sauf que les pierres sont balancées de l'extérieur... En attendant, les salariés de Transdev Nîmes Mobilité doivent patienter. Le Titanic coule et les musiciens continuent pourtant à jouer malgré les risques. Jusqu'à quand ? Jusqu'au drame ? La section du syndicat CGT de l'entreprise a sollicité dernièrement sa direction pour une entrevue concernant cette alarme sociale. Les syndicalistes regrettent ce lundi soir que le directeur n'ait pas le temps de les recevoir. Si même la direction de l'entreprise n'a pas le temps d'écouter son équipe... Elle est peut-être occupée à faire les comptes. Entre la covid 19 et le ralentissement de son activité depuis un an, il lui faut rapidement trouver les moyens financiers pour équilibrer le contrat signé avec Nîmes métropole à l'époque où Yvan Lachaud la dirigeait. Un contrat qui permettait de faire une économie de 10 millions par an pour la collectivité. Normal en faisant appel à des intérimaires en nombre, en renégociant les contrats de travail des nouveaux embauchés et en supprimant une bonne partie des médiateurs. La seule solution serait peut-être tout simplement à présent d'arrêter les bus... Plus de bus, plus de chauffeurs, plus de pierres. Et plus de problèmes ?
Abdel Samari
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