Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 21.01.2021 - abdel-samari - 3 min  - vu 3676 fois

LE 7H50 de Thierry Procida (UDI) : "À ceux qui pensent avoir le monopole du cœur..."

Thierry Procida, élu UDI de la ville de Nîmes et du Département (droits réservés)

Le président du groupe UDI et conseiller départemental, Thierry Procida, fait sa rentrée politique de janvier sur Objectif Gard. L'occasion d'évoquer l'actualité du Département notamment au travers du vote récent du budget 2021. Il est l'invité du 7H50. 

Objectif Gard : Quel regard portrez-vous sur le budget 2021 au Département ?

Thierry Procida : Un budget qui manque d'ambition. Il faudrait une gestion plus rigoureuse qui nous permettrait d'avoir moins de dépenses de fonctionnement et plus de marge pour investir, sans avoir besoin de recourir à une politique d'emprunt dangereuse pour l'avenir des Gardois. En période de crise, il faut prioriser l’investissement au détriment du fonctionnement ce qui permettrait de faire travailler plus nos entreprises locales.

Avez-vous l'occasion d'en parler directement à la nouvelle présidente Françoise Laurent-Perrigot ?

Oui et je veux dire qu'elle a été abordable et cordiale. Lors de notre tête-à-tête, j'ai évoqué l'état de nos routes et notamment le contournement nord (de Nîmes, NDLR), le déploiement du très haut débit (la fibre, NDLR), la politique sociale, la fraude aux prestations sociales et la gestion des mineurs migrants non accompagnés.

Vous avez exprimé un vœu dernièrement devant l’Assemblée départementale...

Oui, nous avons demandé avec nos collègues des Républicains une renationalisation du RSA. Aujourd’hui, il y a un reste à charge de plus de 500 millions d’euros cumulés que doit l’État au Département du Gard. En effet, l’État a confié la compétence aux départements mais ne l’assume pas à l’euro près. Pourtant cela ne l’a pas empêché de revaloriser le RSA à plusieurs reprises, créant ainsi une contrainte budgétaire pour les départements. Dans le Gard, et selon les données du rapport d’orientation budgétaire pour 2021, le reste à charge cumulé sur les aides individuelles sociales représentent 113,5 millions d’euros. Depuis quelques semaines, le Gouvernement a entr'ouvert une porte à l’expérimentation de la renationalisation du RSA avec le département de Seine- Saint-Denis et pourrait l’élargir à d’autres départements volontaires. Nous avons fait cette demande pour que le Gard fasse partie de cette expérimentation.

Et vous regrettez que la Gauche se soit abstenue sur ce vœu...

Nous formulons le souhait d’ouvrir des discussions avec le Gouvernement pour que le Département du Gard intègre l’expérimentation de la renationalisation du RSA et que l’État paie le reste à charge qu’il doit à notre collectivité. Avec une crise sanitaire et économique forte, il est à prévoir hélas un accroissement significatif du nombre de bénéficiaires du RSA. La Gauche ne cesse de se plaindre que l’État nous doit de l’argent. Et quand on présente un vœu qui va dans ce sens, la majorité relative s’abstient. On marche sur la tête. Quel choix aurons-nous ? Continuer de s’endetter toujours plus ? Diminuer nos investissements pour payer ces dépenses sociales non compensées ?

Suite à cela, la présidente est toutefois allée dans votre sens en écrivant un courrier au Premier ministre, Jean Castex ?

Oui, nous avons d'ailleurs amendé ce courrier avec nos collègues Les Républicains.

Un mot sur la fraude sociale. La lutte est un de vos sujets favoris…

Depuis des années au Département je me bats contre les fraudes, car ceux qui trichent nous coûtent des millions que nous ne pourrons donner à ceux qui souffrent. Ce combat je le continuerai car il faut rappeler à ceux qui pensent avoir le monopole du cœur que les poches du contribuable ne sont pas sans fond et que de ne pas lutter contre ce phénomène c'est prendre le risque de faire disparaître la politique sociale. La lutte contre les fraudes et l'amélioration de l'accès aux droits sont les deux jambes d'une politique sociale juste.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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