L’INTERVIEW « Un maire seul n’est rien » : Michel Chambelland, candidat à sa succession à Nages

Le maire de Nages-et-Solorgues a été élu en 2020
- Coralie MollaretÉlu maire en 2020, le maire de Nages-et-Solorgues brigue un nouveau mandat aux municipales de 2026. Il évoque aussi les dossiers de l’intercommunalité et les enjeux à venir pour les habitants du territoire.
Objectif Gard : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous rappeler comment vous êtes entré en politique ?
Michel Chambelland : Je suis né à Nîmes. Je me suis installé à Nages en 1983, où j’ai acheté une maison avec ma famille. À l’époque, je travaillais chez Vachaud Distribution, un célèbre grossiste en vaisselle. Je suis entré au conseil municipal en 2001, aux côtés du maire Jean-Claude Lafont. Puis, Jean-Baptiste Estève a pris le relais et m’a demandé d’être son premier adjoint, une fonction que j’ai exercée pendant douze ans. En parallèle, je suis devenu agent à la communauté de communes : je m’occupais des grands travaux.
Votre ancien maire, Jean-Baptiste Estève, avait repris les rênes de la communauté de communes en grande difficulté financière…
Oui. Il était percepteur d’impôts, il avait donc quelques connaissances en finances. Juste après l’installation de l’équipe en 2008, il s’est aperçu de grosses incohérences budgétaires. Du coup, les autres l’ont nommé président à la place de l’ancien maire de Gallargues, René Pourreau. Je l’ai vu travailler jour et nuit pour redresser les comptes. C’est aussi lui qui a lancé les grands projets de l’intercommunalité Rhône Vistre Vidourle, comme le PEM (Pôle d’échange multimodal) de Vergèze. En 2020, Jean-Baptiste Estève ne s’est pas représenté à la mairie ni à l’intercommunalité, il était tombé malade.
Vous l’avez donc remplacé à la tête de la mairie de Nages ?
Oui. J’étais le seul candidat. Je connaissais bien la fonction de l’intérieur. Nous formions un bon binôme : c’était un excellent gestionnaire, et moi, je m’occupais des travaux. J’avais sa confiance.
À l’intercommunalité, quel regard portez-vous sur son successeur, Philippe Gras ?
Il s’est inscrit dans la continuité de Jean-Baptiste Estève en terminant les projets lancés. Je vais parler pour ma délégation, l’enfance. Si au départ Philippe Gras était favorable à une cuisine centrale, il s’est adapté à la réalité du territoire. Nous avons commencé par agrandir les cantines des écoles. Après le Covid, leur fréquentation a explosé : de 1 400 à 2 100 repas en moyenne par jour. Comme le temps méridien est contraint, on ne pouvait pas faire plusieurs services. Il a donc fallu agrandir la capacité de nos cantines. Au total, cela représente 6 M€ d’investissement sur le mandat.
Pourtant, au départ, vous n’étiez pas favorable à la candidature de Philippe Gras. Vous avez voté pour le maire d’Aigues-Vives, Jacky Rey.
C’est vrai. Leur projet était différent. Jacky Rey proposait notamment de mettre en place des fonds de concours afin d’aider financièrement les communes dans l’élaboration de leurs projets. Après, Jacky Rey, qui était premier vice-président dans le précédent mandat, s’est déclaré trop tard.
La présidence de l’intercommunalité, ça ne vous fait pas envie ?
Honnêtement, non. La gestion du village me suffit. Au niveau de l’intercommunalité, c’est plus politique. Il faut forcément sceller des alliances, s’entendre...
Une nouvelle salle polyvalente à 2,5 M€
Quel bilan faites-vous de votre action au sein de la commune de Nages ?
Le début du mandat a été compliqué avec la crise sanitaire... Nous avons aussi subi des inondations. Les dix communes de l’intercommunalité ont été touchées. L’État n’a pas été au rendez-vous. Quand le ciel vous tombe sur la tête, la solidarité doit jouer. (Il sort un document de la préfecture.) Regardez, pour que l’on me donne une aide de 29 000 €, il fallait que je dépense 86 000 €. Si dès le départ la commune n’a pas l’argent, on est coincé… Nages est une petite commune avec un budget de 1,2 M€, dont 48 % consacrés à la masse salariale. Le budget d’investissement tourne autour de 600 000 €. Nous avons dépensé 200 000 € pour panser les plaies des inondations.
Au-delà des travaux liés aux inondations, quel est votre bilan ?
Dans la continuité de M. Estève, nous avons réalisé la traversée du village, refait des routes. Il nous reste encore à terminer la réfection de la route de Langlade, un gros dossier à 900 000 €. Nous avons aménagé un parc et un parcours de santé pour les habitants. Au dernier mandat, nous avons climatisé les écoles. Gros projet à venir : notre salle polyvalente, un projet à 2,5 M€. Cela nous permettra de libérer le foyer qui est à côté des écoles et de la cantine, un emplacement idéal pour permettre à la communauté de communes de créer un centre de loisirs. Aujourd’hui, les enfants sont acceptés uniquement deux jours par semaine et vont à Uchaud. Ce dossier sera l’un des prochains enjeux du mandat.
Avec vos grands projets lancés, vous serez certainement candidat aux prochaines municipales ?
Oui, je ne l’ai pas encore annoncé, mais j’ai envie de poursuivre ces projets. Je tiens toutefois à signaler qu’un maire seul n’est rien. Il a toute une équipe avec lui, son adjoint à l’urbanisme, aux festivités…
Enfin, vous connaissez plutôt bien le sénateur Laurent Burgoa ?
Oui, ses parents sont originaires de Nages. Sa maman est enterrée ici. Chaque année, je l’invite au repas de notre fête votive, une invitation à titre personnel. Ça lui permet de revoir des personnes avec qui il a grandi.
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