Actualités
Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.01.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1783 fois

FAIT DU SOIR Nîmes manifeste encore et toujours contre la loi de Sécurité globale

(Photo Anthony Maurin).

Dix minutes après l'heure du rendez-vous, la manifestation n'a pas une envergure nationale mais quelques Nîmois sont bel et bien présents pour lutter contre la loi Sécurité globale (Photo Anthony Maurin).

C'était un rassemblement organisé par l'intersyndicale mais tout le monde n'est pas venu devant Carré d'Art ce samedi après-midi.

Quelques adhérents FO, une dizaine de gilets jaunes, une paire de sympathisants communistes et des Nîmois venus de tous horizons mais tous convaincus que cette loi ne doit pas être maintenue en l'état se sont rassemblés devant Carré d'Art. Mieux, ils manifestaient pour le retrait de la loi.

" Comment admettre dans notre pays la surveillance permanente par drones avec reconnaissance faciale et archivage des données ? Comment admettre qu’on octroie aux polices municipales, qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs maires, et même à des polices privées des pouvoirs et des accès aux fichiers de la Police Nationale ? " questionne le tract syndicaliste avant de reprendre, " Comment admettre ce décret 2020-1511 du 2 décembre dernier qui élargit la « Prévention des atteintes à la sécurité publique », non plus à la simple « appartenance » à une organisation syndicale ou politique, mais désormais aux « opinions » syndicales, religieuses ou politiques ? "

Il est certain que la manifestation locale n'avait pas d'énormes ambitions mais avec une centaine de participants tout au plus, c'est un peu court. " Nous sommes contre cette loi. Ce qui m'étonne le plus c'est que nous ne sommes pas très nombreux... Pourtant elle concerne tout le monde ! C'est incroyable comme les gens sont devenus égoïstes ! " avoue Marie-Claude à l'écart du rassemblement. Avec elle, la raison ? " Mais non, c'est le premier samedi des soldes et les gens sont partis à la recherche des bonnes affaires, ils s'en foutent de cette loi. Nous vivons dans deux mondes différents. " La raison se prénomme José et sourit malgré la cuisante désillusion.

" Nos organisations alertent les citoyens et les salariés sur ce qui apparaît comme le tissage d’une toile d’araignée mettant en cause les libertés fondamentales sans lesquelles la démocratie ne pourrait exister.

Au lieu du " floutage " des brutalités policières, au lieu du fichage systématique de nos opinions, au lieu de la privatisation de la Police, au lieu de l’interdiction de manifester dans les universités, nous réclamons le droit de manifester pour nos revendications, pour la défense de l’école, de l’Hôpital, de la Sécurité Sociale et de tous les services publics " expliquent les organisations syndicales qui demandent aussi le retrait de la loi " visant à conforter les principes républicains " (NDLR ex loi sur les "séparatismes", qui, en son article 18, " recyclerait " l'article 24 de la loi Sécurité Globale sur le floutage des policiers.

(Photo Anthony Maurin).

La jeunesse devait prendre la parole mais en regardant autour des manifestants, peu de jeunes, très peu, se sont déplacés. " Oui, c'est très décevant car nous nous battons pour eux ! Notre vie est derrière nous mais nous avons eu la chance de connaître la liberté. Les années 1960-1970, le plein emploi, l'amour partout, le rêve pour l'Humanité. Aujourd'hui tout est morose, on prend les jeunes pour des cons, on les endort avec la télévision et les smartphones mais un jour ou l'autre, à leur réveil, je pense que le pays va basculer radicalement dans la haine " redoute Marc.

En surplomb du rassemblement des jeunes sont tranquillement en train de regarder le manège sur les marches de la Maison Carrée. " Je ne me sens ni oppressé par l'État ni par la Police ! Je ne comprends même pas pourquoi ils disent qu'ils se battent pour nous... Nous sommes grands et quand nous en aurons marre de vivre notre vie nous la changerons nous-mêmes ! Nous n'avons besoin de personne pour vivre la vie que l'on veut mener. Eux, ils ont connu quelque chose, nous, nous connaissons autre chose. Est-ce pour autant moins bien ? "

Anthony Maurin

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio