Faits Divers
Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 24.01.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 11230 fois

AU PALAIS À La Grand’Combe, il jette la drogue par les fenêtres

La Grand Combe. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

« C’est fou c’qu’on peut voir tomber, quand on traîne sur le pavé les yeux en l’air », chantait Jacques Higelin dans son tube « Tombé du ciel ». Les gendarmes de La Grand’Combe ont dû se faire la même réflexion le 18 janvier dernier…

Ce jour-là, les militaires interviennent à la demande d’un bailleur social qui déplore trop de nuisances dans un immeuble de La Grand’Combe. Devant la porte d’un logement, le chien des gendarmes s’arrête net et renifle une odeur suspecte. Au même moment, l’une des fenêtres de ce logement s’ouvre et il en tombe subitement divers objets comme une balance de précision, un couteau avec un poing américain et quatre blocs de résine de cannabis. L’occupant des lieux, un certain Stéphan, est interpellé. Il comparaissait trois jours plus tard, ce jeudi 21 janvier, devant le tribunal correctionnel d’Alès.

La juge Manon Fauriel. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dans le box, derrière son masque et ses lunettes rectangulaires posées sur le bout de son nez, cet homme de 45 ans reconnait qu’il lui arrivait de vendre de la drogue, mais uniquement aux copains et pour une rentabilité proche de zéro. « Allez, si je gagnais un petit billet, j’étais content », explique-t-il à la présidente Manon Fauriel. Celle-ci semble avoir quelques doutes. Elle s’étonne par exemple que cet homme qui n’a jamais travaillé de sa vie possède deux véhicules d’une valeur totale estimée à plus de 50 000€. « J’ai eu un héritage et on n’est pas là éternellement, on s’est fait plaisir avec ma femme », répond Stéphan. La juge s’étonne aussi de l’impressionnant dispositif de sécurité sur la porte d’entrée de son logement : celle-ci compte 8 verrous ! « Vous sentez-vous menacé ? », questionne la présidente. « Pas du tout, c’est parce qu’il y a beaucoup de cambriolages à La Grand’Combe et avec tout ce qu’on voit à la télé… Je voulais protéger ma femme et mes enfants ».

Me Joris Numa, avocat au barreau d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Mais s’il s’est remis à vendre de la drogue après des années sans y avoir touché, c’est surtout, comme il le répète plusieurs fois avec la voix chevrotante, qu’il voulait réaliser tous les rêves de sa fille de 4 ans gravement malade. « Il y a un an, ma petite est partie à l’hôpital et depuis je ne suis pas bien. J’ai fait ça pour arrondir les fins de mois pour ma fille. C’est la plus grosse erreur de ma vie, je suis stupide », s’effondre ce Grand’Combien qui savait parfaitement ce qu’il risquait pour avoir dix condamnations sur son casier dont trois liées aux stupéfiants. « Sa rechute vient de ce moment-là », confirme son avocat Me Joris Numa qui demande au tribunal de "tendre la main" à son client car il ne s'agit pas là "d'un gros poisson". À l'issue du délibéré, Stéphan écope d'une peine de 2 ans de prison, dont 15 mois avec sursis. Il est maintenu en détention pour la partie ferme.

Tony Duret

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