NÎMES Pour une histoire de stationnement, il traîne un homme sur 50 mètres avec sa voiture
Le lundi 1er février, à 8h30 dans le quartier des Oliviers à Nîmes, un quadragénaire se gare devant le portail d’une habitation pendant quelques instants, le temps d’aller déposer ses enfants à l’école. Quelques secondes plus tard, l’homme qui vit dans la maison veut sortir de chez lui et se retrouve bloqué. La situation va dégénérer…
« On a frôlé la tentative de meurtre », tonne le procureur Willy Lubin quand il évoque les faits à l’audience qui s’est tenue mardi matin devant le tribunal correctionnel de Nîmes. 24 heures plus tôt, dans le quartier des Oliviers, les passants et automobilistes ont assisté à une scène complètement folle filmée par les caméras de ville. On découvre un homme en train de se stationner illégalement devant un portail. Problème, quelques secondes plus tard, un véhicule tente de sortir de cette maison et se retrouve bloqué.
Les deux conducteurs finissent par se croiser. Ils s’expliquent. Le ton monte. Le père de famille qui vient de déposer ses enfants à l’école vrille complètement. Il remonte dans son voiture, fait une marche arrière, puis enclenche la première et vient coller son capot juste devant le portail pour encore mieux bloquer sa victime. Celle-ci proteste et se positionne devant le chauffard. Nouvelle manœuvre du conducteur qui, cette fois, percute le piéton et le traîne sur son capot sur plus de 50 mètres ! Alors qu’on se demande si l’homme est encore en vie, on le voit se relever. Mais le répit est de courte durée puisque le chauffard fou tente maintenant de le percuter à plusieurs reprises, comme pour finir le travail. Effrayant !
Six mentions sur son casier judiciaire
Les faits sont tellement saisissants et disproportionnés que le président de l’audience, Jean-Michel Perez, estime que le dossier ne peut pas être jugé en l’état. « Je souhaite une expertise psychiatrique », indique-t-il. Comme si elle coulait de sens, personne ne s’y oppose. Ni le procureur, qui trouve que « le comportement du prévenu est incompréhensible », ni son avocate, Me Laurence Aguilar, qui tente de faire en sorte que son client reste libre en attendant la prochaine audience.
« Il est bien inséré, il est marié, il a un logement et il ne ménage pas ses efforts pour trouver du travail », explique-t-elle. Tenant compte de la gravité des faits, et probablement des six mentions figurant sur le casier judiciaire de l’accusé, le tribunal a décidé de le maintenir en détention dans l’attente de l’expertise psychiatrique et de la prochaine audience qui aura lieu le 23 février.
Tony Duret
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