Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.03.2021 - abdel-samari - 4 min  - vu 386 fois

DÉPARTEMENTALES À Nîmes, Marianne Bernède propose d’expérimenter le revenu universel

Halles Nîmes 3-1-2021 (photo Norman Jardin)

À 59 ans, Marianne Bernède est coréférente du mouvement de Génération.s. de Benoît Hamon. En pleine négociation avec les partis de Gauche, la Nîmoise a candidaté pour se présenter aux élections Départementales des 13 et 20 juin.

Objectif Gard : Génération.s. a été créé après la Présidentielle de 2017. Le candidat du Parti Socialiste (PS), Benoît Hamon, avait alors récolté 6% des voix. Avez-vous de ses nouvelles ? 

Marianne Bernède : Je ne le connais pas personnellement (rires) ! Il a beaucoup été interviewé parce qu’il a sorti un livre, il y a quelques mois, sur le revenu universel Ce qu’il faut de courage. Benoît Hamon est toujours conseiller régional d’Île-de-France et sera numéro 2 de la liste de l’écologiste Julien Bayou dans les Yvelines.

Que représente Génération.s dans le Gard ?

Honnêtement, je ne connais pas le nombre de militants. Nous sommes un mouvement jeune. On a quelques élus depuis les dernières municipales : une adjointe à Tornac, un élu à Codognan qui est aussi conseiller communautaire et puis moi, élue à la Ville de Nîmes.

Un membre de votre parti, Frédéric Deschamps, vient d’être embauché dans le cabinet de la présidente Françoise Laurent-Perrigot. Une bonne nouvelle pour Génération.s ?

C’est surtout une bonne chose pour lui. Je n’ai pas davantage de relation avec le Conseil départemental.

« Candidate à la candidature sur les cantons de Nîmes 1 ou 3 »

Comment êtes-vous entrée en politique ?

Je suis une militante dans l’âme. J’ai voté la première fois Mitterrand en 1981. Mes premières actions consistaient à tracter pour boycotter la Coupe du monde en Argentine sous Pinochet ! J’ai été militante dans différentes associations, mais la lutte contre le SIDA au sein d’Act up a vraiment marqué mon engagement. À l'époque, il n’y avait pas une semaine où je n’allais pas à l’enterrement d’une personne victime de cette maladie...

Quand êtes-vous arrivée à Nîmes ? Et comment vous êtes-vous retrouvée en politique ?

Je suis arrivée ici en 2002, j’avais quelques amis. Je souhaitais élever mes enfants dans un environnement plus calme que Paris. Je suis journaliste indépendante, spécialisée dans la santé. Je travaille beaucoup pour des associations de patients (...) Concernant la politique, j’étais une ancienne adhérente du PS. Quand j’ai découvert Benoît Hamon, ces idées m’ont de suite séduite et je suis revenue en politique. Aux dernières municipales, Génération.s. a rejoint la liste du candidat Vincent Bouget. C'est comme ça que j'ai été élue à Nîmes.

Aux prochaines départementales de juin, vous êtes pressentie pour vous présenter sur un canton nîmois. Lequel ?

Génération.s participe aux réunions avec nos différents partenaires de Gauche. Le but est de construire des équilibres afin de se présenter unis les 13 et 20 juin. Je vous confirme que je suis candidate à la candidature sur les cantons de Nîmes 1 ou 3. Toutefois rien n'est fait, on discute encore… Une chose est sûre : je ne serai pas candidate sur Nîmes 4. Je ne m’y estime pas légitime. Ce territoire se compose principalement des quartiers de Pissevin et Valdegour. Or, je n’ai pas de liens forts avec ces derniers.

Les élections départementales se déroulent sur 23 cantons. Les électeurs élisent un binôme homme-femme pour chaque territoire. Combien d’élus espère obtenir Génération.s ?

On n’est pas gourmand… Toutefois, nous représentons quand même quelque chose. On aimerait bien avoir un titulaire et deux suppléants.

Si d’aventure vous étiez investie et élue en juin, que comptez-vous apporter au Conseil départemental ?

D’abord, un renouvellement démocratique. Il y a des gens qui font de la politique depuis 50 ans.

Comme la présidente PS du Conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot…

Non, je ne pensais pas à elle. Je ne vais évidement pas parler d’elle, c’est une femme intéressante. Je pensais plutôt à des gens de Droite (...) Concernant votre question initiale, le projet est en train de se construire. Mon dada, c’est la lutte contre le sexisme et les violences faites aux femmes. Ensuite, notre point fort, c’est le revenu universel.

Comment l’instaurer dans le Gard et, surtout, comment le financer ?

On voudrait partir sur une expérimentation. Il y a beaucoup d’hypothèses : cibler une catégorie de population, un tirage au sort… Là-aussi, sur le montant, tout est possible. D’un montant de 750€, ce revenu universel remplacerait le RSA et les allocations familiales. Il serait en revanche non-cumulable avec la retraite, le chômage ou encore le salaire. On pourrait aussi verser 100€ par mois pour un enfant de 0 à 18 ans. De l’argent sur un compte bloqué que ce jeune toucherait à sa majorité pour l’aider à démarrer dans la vie. Il s'agit d'une mesure de justice sociale pour rétablir un peu d’égalité. Nous n’avons pas tous les mêmes chances à la naissance.

« Le député Olivier Gaillard nous pose problème »

Enfin, dans le cadre des négociations avec vos partenaires de Gauche, comptez-vous soutenir l’ensemble des 14 élus sortants du groupe PS et apparentés ?

Le député Olivier Gaillard nous pose problème sur le canton de Quissac. Je ne le connais pas en tant que personne, c’est peut-être quelqu’un de très bien. Le problème, c’est qu’il a été élu sous l’étiquette En Marche et qu’il vient de voter la loi sur le séparatisme ou pour la prolongation de l’utilisation du glyphosate. En politique, il faut avoir de la cohérence, on ne peut pas aller un coup à Droite, un coup à Gauche.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Abdel Samari

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