
La soirée du 15 mars 2020 a fini tard pour les candidats aux Municipales. Certains festoyant pour fêter leur victoire, d’autres se réjouissant d’être en tête, d’autres encore admettant la défaite ou réfléchissant déjà aux bonnes alliances pour le second tour. 22 communes de plus de 1 000 habitants auront droit à un second tour ainsi que 25 communes en-dessous de ce seuil tandis que les premiers contentieux électoraux font déjà du bruit à Vallabrègues et Saint-Laurent-des-Arbres.
Mais l’élan municipal est stoppé net par l’allocution du président de la République qui a décidé de reporter le second tour des élections. Emmanuel Macron annonce qu’il met en stand-by les réformes en cours notamment sur les retraites. L’action du Gouvernement est désormais focalisée sur la lutte contre le virus. Le reste est suspendu.
Suspendu, c’est peut-être le mot qui a été le plus répété dans les communiqués de presse reçus ce jour-là. Les déchetteries du Grand Avignon, le marché de Bagnols/Cèze, le conseil des Prud’hommes d’Alès, les entraînements du Nîmes Olympique et de l’USAM : tous suspendus… Les hôpitaux du territoire mettent en place des « mesures exceptionnelles ». À Bagnols, les opérations non-urgentes sont reportées ultérieurement, tout comme à Alès, où le niveau 2 du "Plan blanc" est enclenché.
Les trois premiers morts du covid-19 en région Occitanie
La ville de Nîmes passe au niveau 3 de son plan de sauvegarde communal. Les équipements sportifs, les jardins, les bibliothèques, les musées sont fermés. La présidente de Région, Carole Delga, annonce que 10 millions d’euros seront débloqués pour aider les entreprises impactées par le covid-19. Des premiers fonds d’urgence qui seront les premiers à creuser le fossé de la dette.
Quelques éclaircies persistent dans le ciel obscurci de ce nouveau quotidien de crise. Les Grands jeux romains continuent leurs répétitions alors que les restrictions pleuvent et que les annulations de spectacles sont... légion. Ils seront finalement annulés quelques mois plus tard.
Au 16 mars 2020 matin, l’éventualité d’un confinement général de la population était évoquée. Elle sera confirmée par le Président de la République le soir-même. « L'inquiétude est légitime mais il ne faut pas tomber dans un excès qui consisterait à rester cloîtré chez soi et à ne plus rien faire. Il faut bien sûr faire des courses alimentaires, c'est la moindre des choses », confiait le matin le préfet de l'époque, Didier Lauga. Dans la région, on comptait trois personnes décédées du covid-19 et 27 cas de covid dans le Gard. Le début d'une longue série noire toujours en cours.
Marie Meunier