Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.03.2021 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 1186 fois

FAIT DU JOUR Le patron des Républicains, Franck Proust : « Le Gard est une terre de mission »

Le secrétaire départemental "Les Républicains du Gard" et président de Nîmes métropole, Franck Proust (Photo : droits réservés)

Le secrétaire départemental "Les Républicains du Gard" et président de Nîmes métropole, Franck Proust (Photo : droits réservés)

Aux élections municipales et sénatoriales, la Droite a sauvé les meubles en conservant ses grandes communes et deux sièges de sénateur. À trois mois des Départementales et Régionales, la partie s’annonce plus dure, le Gard et l’Occitanie étant historiquement à Gauche. Entretien avec le patron des Républicains du Gard, Franck Proust. 

Objectif Gard : Comment la Droite aborde-t-elle les élections Départementales ?

Franck Proust : On nous promettait l’enfer aux Municipales et Sénatoriales. Sauf qu’aujourd’hui, les grands vainqueurs restent ma famille politique ! Concernant les Départementales et Régionales, ce n'est pas pareil. Le Gard et l'Occitanie sont des terres de mission. Ces collectivités sont historiquement gérées par la Gauche. Il y a donc un travail à mener. Il y a une semaine, nos élus départementaux ont discuté de la stratégie et du programme. Il nous faut trois, quatre idées fortes. On s’est donné jusqu’à début avril pour finaliser les candidatures.

En parallèle, le parti Les Républicains prépare ses élections internes…

Oui, elles se tiendront probablement le 12 avril. Ces élections serviront à renouveler nos instances. Cela passe par la réélection du président de la fédération. Notre président sortant, Christophe Rivenq, a de nouveau déposé sa candidature. Nos militants auront également à choisir leurs délégués de circonscription et leurs conseillers nationaux. Tous ces élus composeront le nouveau comité départemental LR. C'est lui qui, in fine, validera nos candidats aux Départementales.

« L’élu départemental est une sorte de maire d’arrondissement »

Dans ce département, le clivage Droite-Gauche est assez marqué. C’est d’ailleurs l'un de vos arguments de campagne, non ? 

Ce clivage est historique puisque nous n’avons jamais été au pouvoir dans ce département. En 2015, on a failli l’emporter à un canton près…

Justement, la Droite et le Centre ont 14 conseillers départementaux élus sur 9 cantons. L'enjeu de votre campagne sera de les conserver, d’autant que la Gauche aujourd’hui s’avance en front uni…

L’erreur serait de réfléchir avec les anciennes données. À Nîmes, qu’il y ait une Gauche unie ou pas, l’élu départemental est une sorte de maire d’arrondissement. Ces six dernières années, nos élus ont mené une opposition constructive sous la houlette de notre leader, Laurent Burgoa. À nous de porter notre bilan mais aussi de faire campagne pour convaincre. D'ailleurs, c'est un vrai problème... Faire campagne, c’est aller à la rencontre des gens. L’utilisation des réseaux sociaux a ses limites. 

Comme en 2015, vos candidats partiront-ils sous la bannière du Bon sens gardois ?

Les candidats nîmois auront à mener une double campagne. D’abord départementale derrière notre tête de liste (Richard Tibérino, ndlr). Ils développeront leur vision à travers de la politique sociale, l’aménagement du territoire ou la dépendance des personnes âgées. Puis, dans les grandes villes comme à Nîmes et Alès, l'élu sera aussi membre d'une majorité municipale. Pour nous, c’est un atout supplémentaire. Dans ces grandes villes, il y a une sorte de réflexe électoral. 

Y aura-t-il une alliance entre Les Républicains et l’UDI (Union des démocrates et indépendants) comme en 2015 ?

Oui. Nous sommes en train de constituer l’équipe et de chercher une agence de communication.

Cette union est assombrie par la division sur le canton de Nîmes 1... 

Oui, les adjoints nîmois Julien Plantier et Sophie Roulle affronteront l’élu sortant Thierry Procida (le nom de sa binôme n’est pas encore connu, ndlr). Ce sera une sorte de primaire. Vous savez, moi aussi j’ai été élu aux Départementales dans le cadre d’une primaire. Ça a aussi été le cas en 2015 sur le canton de Marguerittes.

Puisque vous en parlez, qui soutiendrez-vous sur le canton de Marguerittes ? Le maire, qui est aussi votre vice-président à Nîmes Métropole, Rémi Nicolas, est candidat... 

Il faut être cohérent. J’ai ma casquette de président de Nîmes métropole mais je suis aussi secrétaire départemental de Les Républicains. Je soutiendrai les candidats de ma famille politique soit Jean-Jacques Granat et Marie-Pierre Tronc. 

« On ne s’improvise pas candidat deux mois avant une élection »

Dans les Cévennes, sur les cantons du Vigan, de La Grand’Combe ou de Rousson, ces territoires sont particulièrement difficiles à gagner pour la Droite…

Oui, il y a toujours des cantons qui posent problème. Ces terres sont historiquement à Gauche. Il y a aussi des personnalités qui dépassent les clivages politiques. Le problème, c’est que l’on ne s’improvise pas candidat deux mois avant une élection. Il faut parfois accepter de perdre. Faire campagne, c’est un engagement et un investissement. Les gens doivent apprendre à vous connaître et ça prend du temps. 

Vous êtes secrétaire départemental depuis 2017. Pourquoi le travail n’a-t-il pas été fait avant ?

Nous n'avons pas pu tout faire. N'oubliez pas qu'il fallait recoller les morceaux après la défaite de la Présidentielle. Ensuite, nous nous sommes polarisés sur les Municipales et Sénatoriales. Sans compter que les réunions thématiques que nous avions lancées ont été stoppées par la crise sanitaire…

Quels cantons sont-ils gagnables d’après vous ?

Il y a une ouverture à Calvisson. Nous allons investir le nouveau maire de Saint-Geniès-de-Malgoirès, Jean-François Durand-Coutelle, et l’élue de Sommières, Sylvie Royo. Après, je n’ai pas de boule de cristal… Le canton de Roquemaure est prenable, surtout si le nouveau maire de Laudun part avec nous. Sur le canton de Nîmes 2, Marc Taulelle et Carole Solana est un bon binôme. 

« Aurélien Pradié, un bel ambassadeur de la Droite aux Régionales »

Passons aux élections Régionales qui se tiendront en même temps que les Départementales. Le député du Lot, Aurélien Pradié, a été désigné tête de liste de la Droite. Un bon choix ? 

Il fait partie des nouveaux talents de notre famille politique. Il sait faire passer et défendre nos idées. C'est un bel ambassadeur de la Droite. Il est aussi courageux et fait partie de ceux qui pensent que les combats politiques méritent d'être menés. On le sait tous, Aurélien Pradié ne joue pas le confort en Occitanie. La partie sera difficile. L’important, c’est de faire un score pour préparer l’avenir. Le meilleur score possible pour être un parti d’opposition solide qui prépare l’avenir.

Dans le Gard, vous avez trois conseillers régionaux. Combien d'élus espérez-vous ?

Le but là aussi, c’est d'abord de les conserver. Après, si une bonne campagne est menée on pourrait espérer obtenir un quatrième élu dans le Gard. 

Quelle sera la stratégie pour la campagne en Occitanie ? Surtout, de quel espace politique dispose la Droite ? 

L’espace des républicains, tout simplement. Je compte sur le panache d'Aurélien Pradié. Il devrait être présent dans le Gard, début avril. Il commencera sa campagne par une rencontre des élus et des acteurs de la viticulture. 

Enfin d'après un sondage Ifop commandé par Les Républicains, vous êtes plus populaire que Christophe Rivenq. Votre passage au Parlement européen marque encore les esprits ? 

Ça fait toujours plaisir (sourire). Toutefois, je regarde ça avec distance... C’est une satisfaction oui, mais une fois que je l’ai dit, je l’ai déjà oublié !

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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