Si les faits ne sont pas d’une gravité exceptionnelle, la personnalité et le casier judiciaire du prévenu ont fortement irrité les magistrats du tribunal correctionnel de Nîmes.
Le samedi 3 avril, un peu après minuit, les policiers nîmois décident de contrôler un véhicule en raison du couvre-feu et d’une étrange marche arrière réalisée par le conducteur. Au volant, c’est Anthony, 32 ans. Ce soir-là, le trentenaire a un taux de 0,45mg/l d’alcool dans le sang. « On s’est réuni avec des amis parce que deux jours avant un autre ami à nous est décédé. Et je me suis engrainé avec des collègues », explique-t-il pour justifier sa consommation d’alcool.
Ce qui serait un dossier complètement banal, qui n’aurait peut-être même pas été correctionnalisé dans un autre contexte, prend une tournure particulière en raison de la personnalité d’Anthony. Il a 17 mentions sur son casier judiciaire et il est sorti de détention le 6 février, moins de deux mois avant les faits. « Comment peut-on vous faire comprendre qu’il ne faut plus recommencer ? », questionne le juge, Jean-Michel Perez. Anthony assure que cette fois il a compris, qu’on ne l’y reprendra plus : « J’ai déconné, j’ai fait une erreur ». Le procureur, Éric Maurel, bondit : « Arrêtez de dire que c’est une erreur. Une erreur, c’est la première fois. Vous en êtes à 17, monsieur ! »
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public n’est pas beaucoup plus tendre avec le chauffard récidiviste : « Achetez un pipeau. Personne ne vous croit. Je vous signale qu’il y a 60 morts sur les routes du Gard chaque année et 300 blessés graves », rappelle-t-il avant de réclamer un an de prison et une annulation du permis de conduire. Pour la défense d’Anthony, maître Victoria Morgante plaide « la clémence » et demande « une dernière chance ». Le tribunal prononce 6 mois ferme, la confiscation de son véhicule et l’annulation de son permis de conduire.
Tony Duret