Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.05.2021 - abdel-samari - 4 min  - vu 11238 fois

NÎMES OLYMPIQUE Le centre de formation en sursis ?

(Photo Anthony Maurin) - Anthony MAURIN

Rani Assaf (Photo Corentin Corger)

Info Objectif Gard. La ville bruisse depuis quelques heures de rumeurs les plus pessimistes sur l'avenir du centre de formation du Nîmes Olympique. Rani Assaf (*) aurait-il encore frappé ? Depuis son arrivée à la tête du Nîmes Olympique, un sujet revêt une véritable importance pour l'homme d'affaire : les économies ! Il semble avoir trouvé une nouvelle source pour en faire...

Selon nos informations, le président du Nîmes Olympique a annoncé en milieu de semaine à l'association Nîmes Olympique son intention de se séparer du centre de formation d'ici la fin de la saison. Selon lui, l'apprentissage sportif 100% nîmois représente un coût trop élevé dans la situation financière du club en cette fin de saison 2020-2021.

Pour rappel, l’association gère jusqu’aux U15 inclus (le club donnant une redevance annuelle). C’est ce qu’on appelle la préformation. La section professionnelle de son côté gère le centre de formation, c’est à dire à partir des U16 jusqu'à la réserve. Le tout pour un coût annuel qui avoisine les 2 M€. Et c'est cette partie de la formation qui appartient à la société Nîmes Olympique que Rani Assaf veut arrêter.

"Depuis quatre ans Rani Assaf veut fermer le centre de formation. Sa décision aujourd'hui est aussi liée à la perspective d'une descente en Ligue 2 et de son budget difficile à boucler pour la saison prochaine", explique une source bien informée au club.

"Fermer le centre de formation, c'est dire adieu à la génération Nîmes Olympique"

En effet, à la fin du mois de juin, en raison de la crise sanitaire et des droits TV bouleversés par le départ la queue entre les pattes de Médiapro, Nîmes Olympique devrait finir l'exercice 2020/2021 avec une perte de 10 millions d'euros. "Et ce n'est rien comparé à la saison prochaine où la masse salariale et les charges seront bien au-dessus des revenus potentiels." Se défaire du centre de formation, c'est donc un moyen pour la direction des Crocos de faire une économie de 2 millions d'euros. De là à penser que ce n'est finalement qu'une ligne sur un budget à construire pour la saison prochaine...

Renaud Ripart avec les jeunes du Nîmes Olympique (Photo archive DR)

Cela n'empêche pas d'inquiéter la planète football de Nîmes. "Fermer le centre de formation, c'est dire adieu à la génération Nîmes Olympique. Sans compter que l'apprentissage a plusieurs vocations. Détecter des pépites dans tout le Gard, donner la chance à de nombreux jeunes. Et c'est aussi du personnel, des éducateurs, etc. On ne peut pas arrêter tout du jour au lendemain", explique un cadre de l'association.

Rani Assaf aurait donné trois semaines à l'association Nîmes Olympique pour lui faire des propositions. Est-ce que ce sera suffisant pour Yannick Liron, à la tête de l'entité associative, pour trouver les ressources afin de reprendre ces sections détenues jusque-là par la société ?

"Je ne comprends pas la stratégie", nous indique un élu de la ville de Nîmes. Rani Assaf a un projet fantastique autour du nouveau stade et dans le même temps, il démantèle ce qui fait l'âme du Nîmes Olympique."

Faire rentrer le Nîmes Olympique dans une nouvelle ère

Il est vrai que le club nîmois arrive à un tournant de son existence. Avec son projet Nemausus, Rani Assaf veut faire rentrer le Nîmes Olympique dans une nouvelle ère. Avec 230 millions d'euros sur l'ensemble du projet qui comprend la destruction du stade actuel et la construction du nouvel équipement, c'est aussi 1 000 emplois à la clé pendant les travaux et 1 500 emplois sur la durée. Sans compter les 8 millions d'euros de revenus foncier annuel pour la ville de Nîmes. Et les 6 millions dans les caisses du club chaque année, un véritable revenu autonome qui assurerait plus favorablement l'indépendance financière des Crocos.

Aujourd'hui, tout pourrait être remis en question. Et ce d'autant que, toujours selon nos informations, Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, et Julien Plantier, son premier adjoint seraient "abasourdis" par la nouvelle concernant la fin du centre de formation. "Nous allons demander à Rani Assaf de venir nous voir la semaine prochaine car nous avons besoin de comprendre. Pour nous, il est hors de question que la formation soit une variable d'ajustement. Juridiquement il nous faut vérifier également si la vente passée des terrains de la Bastide à la société Nîmes Olympique n'était pas assujettie au maintien d'un centre de formation", explique Julien Plantier, contacté par notre rédaction.

Une autre question s'impose : est-il possible de rester sous statut professionnel quand on n'a plus de centre de formation ? "Légalement c'est possible mais aucun club en France ne fait cela. Stratégiquement, c'est très compliqué de ne pas s'appuyer sur un vivier de futurs professionnels issus du territoire", complète un spécialiste du football professionnel.

En tout état de cause, en ces temps de disette, l'économie de ces 2 millions d'euros semble être la seule solution de Rani Assaf. Reste à connaître le devenir de tous ces jeunes joueurs, des éducateurs, des installations de la Bastide, etc.

Abdel Samari

* Contacté par téléphone, le président du Nîmes Olympique, Rani Assaf, nous fait savoir qu'il ne souhaite pas faire de commentaire sur la fermeture envisagée du centre de formation.

Abdel Samari

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