Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.05.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 1810 fois

FAIT DU JOUR À Pont-Saint-Esprit, le projet Hôtel-Dieu repart de zéro

Vue aérienne du site de l'Hôtel-Dieu de Pont-Saint-Esprit (Photo : Mairie de Pont-Saint-Esprit)

Sur le site de l'Hôtel-Dieu de Pont-Saint-Esprit (Photo : Mairie de Pont-Saint-Esprit)

Coup dur pour la mairie de Pont-Saint-Esprit dans son ambitieux projet autour de l’Hôtel-Dieu : l’opérateur Somifa, avec lequel un protocole d’accord de cession avait été signé en 2020, jette l’éponge. Tout est à refaire pour la mairie, avec un risque : celui de devoir verser 1,66 million d’euros en fin d’année. 

« C’est une grosse déception pour nous, c’est un échec, il ne faut pas avoir peur des mots », souffle la maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, ce mardi lors d’un point presse, la mine des mauvais jours. Le contraste est saisissant avec ce début février 2020, lorsque la commune avait enfin trouvé un porteur de projet pour mener son grand projet autour de l’Hôtel-Dieu, l’ancien hôpital vide depuis 2009, en la personne de l’entreprise Somifa. À l’époque, l’entreprise, filiale du groupe immobilier Fayat, s’engage à racheter le lot pour 3,5 millions d’euros hors taxes.

Avec une idée : créer un nouveau quartier sur cette friche à l’entrée du centre-ville de cette commune d’un peu plus de 10 000 habitants, porte d’entrée de la région. Le projet devait comporter du logement social, du logement loi Malraux, des commerces et un hôtel de trois ou quatre étoiles. La commune a donc racheté l’Hôtel-Dieu à l’hôpital local par le truchement de l’Établissement public foncier Occitanie pour 2,3 millions d’euros en 2014 et a rédigé un règlement de consultation pour décider de ce qui figurerait sur le site, inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, et ses 13 000 m2. 

« À chaque réunion, nous avions le sentiment de ne pas vraiment avancer »

Charge ensuite à l’opérateur, en l’occurrence Somifa, de réaliser le projet. C’est ce dernier qui a fini par jeter l’éponge il y a quelques jours. « À chaque réunion, nous avions le sentiment de ne pas vraiment avancer, rembobine l’adjoint aux Grands projets, Hervé Ginot. Ça nous a alerté, nous nous sommes dit qu’il fallait un plan B et nous avons commencé à réfléchir à une autre solution. » Finalement, il y a quelques jours, l’intuition des élus se confirme et Somifa jette l’éponge, pressé par la mairie de donner des nouvelles car « nous avons des comptes à rendre à la population », rappelle la première édile. 

« Il y avait un hôtel dans le projet, or ce secteur est en berne avec la crise sanitaire et Somifa n’arrive pas à trouver un opérateur pour le projet », poursuit l’adjoint. En attendant, il va falloir tout refaire pour la mairie : remplacer Somifa et aussi revoir le projet, alors que de nombreuses heures ont été passées dessus depuis des années par les élus et les services. « Nous avons une idée de plan B, pour l’instant il est trop tôt pour en parler », affirme Hervé Ginot.

La maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, et son adjoint aux Grands projets, Hervé Ginot (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Néanmoins, la commune est entrée « en contact avec un opérateur global et/ou avec plusieurs opérateurs, avec la mairie en coordinateur », avance l’élu qui l’assure : « Nous avons plutôt tendance à être sollicités que l’inverse. » L’hôtel, compris dans le projet initial, est sans surprise sur la sellette. Mais « nous sommes au début de la fin de la crise, veut croire Hervé Ginot. Je pense que certains opérateurs qui avaient regardé le projet sans y aller se disent aujourd’hui qu’ils ont besoin de faire travailler leurs équipes ».  « Nous avons de très bons espoirs. Je suis certaine que ça va aboutir, dans quels délais je ne sais pas », ajoute la maire. 

L’épée de Damoclès

Le plus tôt sera le mieux : la convention avec l’EPF Occitanie prend fin le 20 décembre prochain. Concrètement, ça signifie que la mairie va devoir rembourser la partie avancée par l’EPF à cette date, soit 1,66 million d’euros. Si l’Hôtel-Dieu n’a pas été vendu d’ici là, ce sera à la commune de sortir cette somme. Tout sauf une bagatelle pour Pont-Saint-Esprit, qui traîne encore une lourde dette depuis un long moment. Alors revoir la convention avec l’EPF, « on y travaille », assure la maire, qui aimerait bien obtenir un petit délai pour mener à bien les négociations avec le ou les futurs opérateurs. 

Car si, question délai, « le 19 décembre avant minuit ce serait bien », plaisante Hervé Ginot, il est improbable qu’un compromis soit signé à cette date, surtout que « l’idée c’est aussi de bien vendre pour ne pas mettre en péril les finances de la commune », rappelle Claire Lapeyronie. Car, précisons-le, même si aucune solution n’est trouvée d’ici la fin de l’année et que la commune doit rembourser l’EPF Occitanie, une vente ultérieure viendrait évidemment garnir les caisses municipales, avec l’idée que Pont-Saint-Esprit y retrouve ses petits. Là aussi, le plus tôt sera le mieux. 

Thierry ALLARD 

thierry.allard@objectifgard.com

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