Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.05.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1311 fois

UN JOUR, UN CANTON La Droite et le Centre s'éclatent sur Nîmes 1

Chaque jour à 11h30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte la situation politique d’un des 23 cantons du Gard à l’approche des élections départementales. Place aujourd’hui au canton de Nîmes 1. Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a envoyé deux de ses adjoints pour tenter de déloger le conseiller départemental sortant, Thierry Procida. Leurs adversaires espèrent tirer partie de cette division.

Au nord ouest de Nîmes, le canton 1 est l’un des plus aisés. Il regroupe les quartiers de Vedelin, Castanet, ou encore du Carreau de Lanes. Depuis 1988 et la victoire de Jean-Paul Fournier, le territoire est détenu par la Droite et le Centre. Pourtant cette fois, les alliés partent divisées. Une résurgence de la guerre que se sont livrés aux Municipales le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et son rival centriste Yvan Lachaud.

Plantier-Roulle, un binôme « Majorité municipale »

Julien Plantier, premier adjoint de la ville de Nîmes, et Sophie Roulle, adjointe en charge de la Culture (Photo : droits réservés)

Élu sortant, Thierry Procida s’est attiré les foudres de la mairie qui entend lui faire payer son soutien à Yvan Lachaud. Pour assouvir sa vengeance, Jean-Paul Fournier a envoyé son premier adjoint, Julien Plantier, et son adjointe à la Culture, Sophie Roulle. Candidats « Majorité municipale», ils entendent surfer sur la quatrième victoire du maire. Ils mettent en avant la complémentarité de leur fonction avec celle de conseiller départemental. Sur le parc Meynier de Salinelle par exemple, Julien Plantier propose de créer des activités sportives adaptées, en coopération avec l’office des seniors de la Ville. Sa binôme, Sophie Roulle, aimerait étendre la future «biennale d’art contemporain» de Nîmes à l’ensemble du Gard « en mettant en place des parcours avec des œuvres d’art inspirées du Voyage à Nantes ou de l’œuvre de Varini à Carcassonne. »

Thierry Procida joue son va-tout

Audrey Carbo et Thierry Procida (Photo : droits réservés)

Sans le soutien des Républicains, Thierry Procida est affaibli. Pour sauver son siège, il mise d’abord sur sa sympathie (très important en politique) et son bilan. Ces cinq dernières années, la Droite et le Centre se sont voulus constructifs. En situation de majorité relative, l’opposition a demandé des gages à la Gauche pour permettre à cette dernière de voter ses budgets : « Avec Le Républicain Laurent Burgoa nous avons contribué à faire des économies. » Aujourd’hui, si la capacité de désendettement du Département est redescendue à 5,4 ans en 2020, « c’est un peu grâce à nous ». Comme le Rassemblement national, le Nîmois défend l'idée d'un contrôle accru des bénéficiaires du RSA et des mineurs non-accompagnés. Enfin, Thierry Procida a surpris tout le monde, début mail, en choisissant Audrey Carbo comme binôme. Une commerçante reconnue à Nîmes, ancienne vice-présidente de la chambre de commerce et d’industrie.

La Gauche veut profiter de la division

Marianne Bernède et Bruno Vasa (Photo droits réservés)

Face à la division de la Droite, leurs adversaires se frottent les mains. C’est le cas à Gauche du binôme composé de la militante Génération.s Marianne Bernède et de l’écologiste Bruno Vasa. Ces candidats ne sont pas très connus. Toutefois, ils espèrent l’emporter avec leur « union historique » : « En 2015, si nous avions été unis, nous aurions gagné les élections. » Reste que la politique n’est pas qu'une question d’arithmétique... Alors le duo mise sur « la cause écologique à laquelle sont sensibles les électeurs de ce territoire ». Sur le Parc Meynier de Salinelles,  Marianne Bernède soutient le projet de parc public de l’actuelle présidente PS du Département, Françoise Laurent-Perrigot. Sur la création de la rocade nord - autre projet soutenu par la présidente -, elle se veut moins enthousiaste : « Les habitants des Garrigues n’en veulent pas. Nous devons faire une vraie concertation et voir si on ne peut pas trouver des alternatives. »

L’extrême-Droite en embuscade

Laenny Brito de Sousa et Georges Pigeonneau (Photo : Anthony Maurin)

Le Rassemblement national espère lui-aussi profiter de l'éclatement de la Droite. Le parti a envoyé au front un militant de 84 ans, retraité de la police nationale, Georges Pigeonneau. À l’inverse sa binôme, Laenny Brito de Sousa, a 20 ans et est étudiante en droit. Les candidats portent des revendications nationales en lien avec les compétences du conseil départemental : « L’État est bien gentil d’avoir transféré l’accueil des mineurs étrangers au Département, mais cet argent pourrait servir à nos personnes âgées. Les mineurs marocains qui viennent sur notre territoire seraient mieux chez eux auprès de leur famille ! »

Debout La France veut mobiliser ses électeurs

Jacques Armando et Brigitte Guérenne (Photo : droits réservés)

Enfin, les candidats Debout La France, Jacques Armando et Brigitte Guérenne sont le cinquième binôme de ce canton : « Nous voulons mobiliser nos électeurs sur ce que nous défendons autour de la relocalisation des entreprises, des chercheurs qui quittent le pays… La crise sanitaire nous a donné raison », estime Jacques Armando, même si « je sais que nous n’allons pas gagner ». C'est dit. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Lire aussi : GARD Découvrez l’intégralité des candidats aux élections départementales

Coralie Mollaret

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