Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.06.2021 - corentin-migoule - 5 min  - vu 659 fois

UN JOUR, UN CANTON Sur Alès 3 : dix candidats pour deux fauteuils

Sur le canton d'Alès 3 un peu plus qu'ailleurs, la bataille s'annonce féroce les 20 et 27 juin prochains. L'union de la Gauche, le binôme RN, une liste Divers droite et une sans étiquette : tous espèrent chiper les deux sièges occupés par les sortants réunis sous la bannière du "Bon sens gardois", Marie-Christine Peyric et Frédéric Gras.

Redéfinies en 2015, les limites du canton d'Alès 3 ont dessiné un territoire qui rassemble 14 communes, mêlant à la fois l'urbanité illustrée par le centre-ville d'Alès, la péri-urbanité symbolisée par la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas, et la ruralité que rappellent les nombreux villages de moins de 500 habitants, dont celui du conseiller départemental sortant, Frédéric Gras.

Ce dernier, maire LR de Saint-Césaire-de-Gauzignan donc, a été élu avec Marie-Christine Peyric (UDI) en 2015 à la suite d'un duel au deuxième tour avec un binôme Rassemblement national. Un vrai coup de force à une époque où, profitant des divisions de la Gauche, l'union de la Droite et du Centre avait stoppé l'hémorragie en réduisant l'écart au Département. Pour cette nouvelle échéance électorale, une liste divers Droite et une liste citoyenne s'agrègent à la bataille.

Les sortants pour parachever le travail

Les sortants Marie-Christine Peyric et Frédéric Gras. (Photo C.M / DR)

Après avoir pris les clés du canton en 2015, le binôme de l'union de la Droite et du Centre entend bien les garder. Soutenu entre autres par Max Roustan, maire d'Alès, le tandem capitalise sur son bilan du mandat écoulé au cours duquel l'Ehpad Jean-Lasserre, espéré depuis plus d'une décennie, a ouvert ses portes à Euzet-les-Bains, en partie grâce à une contribution financière du Département (1,6 M d'euros pour la structure, puis 537 000 euros pour les équipements, NDLR).

"Très engagé depuis six ans", Frédéric Gras, maire saint-césairois depuis 2008, met en avant les "nombreuses permanences dans les communes" pour justifier sa "disponibilité" et sa "proximité" au service du territoire. Avec l'adjointe à la ville d'Alès à ses côtés, le conseiller départemental sortant a la douce sensation d'avoir œuvré "dans le sens de l’intérêt général" en "approuvant les propositions qui allaient dans ce sens" et en "s'opposant aux autres".

Au registre des priorités, le duo souhaite renforcer la sécurité des Gardois dans tous les domaines de compétence du Département que sont les collèges, les pompiers, les routes et le handicap notamment. Mais aussi rétablir une politique de droits et de devoirs en renforçant les moyens de lutte et de contrôle contre la fraude aux prestations sociales tout en sanctionnant sévèrement les abus pour plus d’équité. Enfin, le soutien à l’économie locale dans les domaines de l’environnement, de l’agriculture, de la viticulture, du tourisme, et de l’artisanat figure aussi parmi les grandes lignes du programme du "Bon sens gardois".

La Gauche enfin unie

De gauche à droite : Salima Aissaoui, Philippe Gasser, Jean-Michel Perret et Evelyne Herbau. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Évincé dès le premier tour avec sa partenaire Roselyne Bécue en 2015, Jean-Michel Perret (divers gauche) s'avance conquérant auprès de l'Insoumise Évelyne Herbau. Tirant des enseignements de ses divisions passées infructueuses, la Gauche est désormais unie et veut éviter un nouveau duel opposant l'union de la Droite et du Centre à l'extrême-Droite. Pour y parvenir, le binôme brandit son "bouclier social" alimenté entre autres par une aide à la création de centres de santé pluridisciplinaires, le respect des quotas de logements sociaux et le développement de structures d'inclusion pour l'accueil de personnes en situation de handicap.

"Sensible au respect de la biodiversité" autant qu'à celui des circuits courts et des ressources en eau, le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, réélu au printemps 2020, ne peut que constater "la perte de souveraineté du Département" dans plusieurs domaines dont l'alimentaire et entend y remédier en cas d'élection. "Mettre de l'humain au cœur de tous les projets" figure aussi parmi les principales intentions du duo qui prévoit également d'assurer la formation aux gestes de premiers secours aux élèves et aux personnels dans les collèges, ainsi que tout un panel de propositions en faveur des mobilités.

Le RN en trouble-fête

Brunot Guisset et Christiane Richard, candidats RN sur Alès 3. (Capture d'écran affiche de campagne RN)

Battu pour 10 petites voix sur ce canton au premier tour il y a six ans, le Front national, qui a changé d'appellation pour devenir Rassemblement national, garde la même ambition. Celle de jouer les trouble-fête en s'immisçant au second tour avec une hypothétique triangulaire. Certes les visages ont changé, Régine Bernard et Jérémie Boulet cédant leur place à Christiane Richard et Brunot Guisset, mais le credo reste peu ou prou le même qu'en 2015.

Réunis sous la bannière "Fiers d'être Gardois", l'ex-secrétaire de mairie à la ville d'Alès et le retraité de la police luttent contre l'accueil des migrants et la fraude sociale afin que les aides profitent davantage aux Français. Sécuriser les collèges et leurs abords, ainsi que favoriser la culture et l'identité du département figurent aussi sur la profession du foi du binôme.

Parce que depuis 2015, aucun parti n’a de majorité au conseil départemental du Gard, les élus Rassemblement national avaient il y a six ans proposé leurs voix aux élus de "la Droite la plus bête du monde" qui les a refusées, renouvelant ce refus en novembre dernier quand le socialiste Denis Bouad a laissé sa présidence pour devenir sénateur. Une manœuvre laissant penser aux candidats du RN que "voter LR c'est voter PS-PC".

Un binôme Divers droite pour "un bon compromis"

Le binôme Couderc-Sussel, au centre, et leurs remplaçants aux extrémités. (Photo Corentin Migoule)

Natif d'Alès, ayant grandi à Méjannes-les-Alès, "au cœur du canton Alès 3", Lionel Couderc a quitté la région une dizaine d'années pour raisons professionnelles avant d'y revenir en 2007. À 50 ans, le responsable commercial régional chez Elis est associé à Nathalie Sussel, plus jeune d'un an, professionnelle de santé et administratrice dans une structure médico-sociale.

Le duo estampillé "divers Droite" s'avance avec six priorités pour le Département après en avoir constaté "le déclin" à plusieurs niveaux : économiques, sociaux, sécuritaires et environnementaux notamment. Ainsi, identifier les gaspillages et les supprimer pour garantir zéro augmentation d'impôts pendant six ans figure parmi les propositions.

Tout comme "une préférence aux entreprises gardoises qui emploient des Gardois" pour tous les marchés publics, ou encore le fait de garantir les ressources en eau de la collectivité en créant des bacs de stockage. Aussi, Nathalie Sussel milite pour l'installation de panneaux photovoltaïques sur "tous les bâtiments publics" afin de viser "l'autoconsommation". Le binôme évalue sa candidature comme "un bon compromis" à celles du Rassemblement national et du duo sortant dont l'opposition au Département aurait été "un peu accommodante" et "pas suffisamment combative".

Les non-affiliés pour "un nôtre monde"

Sébastien Brothier (en haut à gauche) et Alice Georget (en bas, quatrième en partant de la gauche). (Photo DR)

Résidant tous les deux à Vézénobres, Sébastien Brothier, céramiste de 44 ans, et Alice Georget, éducatrice et naturopathe, 36 ans, ont uni leurs forces pour former une liste citoyenne apolitique bâtie autour de six valeurs : la co-construction, la démocratie, l'écologie, l'éthique, la transparence et la paix.

Une candidature spontanée de "vrais gens" s'inquiétant d'une montée du RN qui résulterait d'une "défaillance du système". "La démocratie est mise à mal du fait que le peuple est très peu consulté", indique Alice Georget, regrettant que "des gens prennent des décisions pour les autres sans se soucier de leur avis". Ainsi, le duo se positionnant en "gardien du vivant contre le mondialisme libéral sauvage", n'a pas de programme strictement défini et milite pour l'élaboration d'une démocratie participative opérationnelle.

Aussi, afin que "les mêmes" ne soient pas toujours aux commandes, le tandem prévoit de ne faire qu'un seul mandat en cas d'élection. À l'heure où un abstentionnisme massif est annoncé, Alice Georget et Sébastien Brothier entendent redonner aux électeurs l'envie de se déplacer aux urnes pour, à terme, "faire démocratie autrement, faire démocratie réellement".

Corentin Migoule

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