Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 22.10.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 572 fois

BAGNOLS/CÈZE Cancer du sein : un traitement oui, un accompagnement aussi

L'équipe de la "clinique du sein" est aux petits soins avec les patientes. (Marie Meunier / Objectif Gard)

En France, plus de 50 000 cancers du sein sont diagnostiqués chaque année. De l'annonce découle un parcours de soins plus ou moins long, plus ou moins complexe. Si la chirurgie, la chimio ou la radiothérapie sont nécessaires pour guérir, les soins de support sont capitaux pour cicatriser à l'intérieur.

"Au quotidien, on met souvent en avant les chirurgiens. Mais il y a des choses extras qui sont faites à côté et que l'on ne voit pas", introduit Elena Dajbog, médecin spécialisée dans la chirurgie et la reconstruction mammaire au centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze. Ces "choses extras", ce sont les soins de support. Pas de rayons ou de scalpel mais des moments d'écoute, d'accompagnement pour les patientes.

Au centre hospitalier de Bagnols, infirmières, psychologue, diététicienne, nutritionniste, assistante sociale sont là pour assurer le suivi des patientes au coeur de la "clinique du sein". "On laisse le choix entre différentes propositions. Elle peuvent en avoir besoin ou ne pas s'en saisir. Mais on veut qu'elles se sentent accompagnées dans un cadre le plus accueillant possible", poursuit Elena Dajbog.

L'annonce d'un cancer est forcément un choc dans l'existence des femmes. Il y a donc tout un travail mental à mener pour "montrer que la vie continue et que ce n'est qu'un incident de parcours." Cette volonté d'accompagner au mieux les patientes a commencé à émerger en 2008 dans le service. D'abord de manière officieuse puis officielle. Les moments avec les patients au détour d'un soin, avec d'autres personnes autour, ont été remplacés par des entretiens seul à seul avec une des trois infirmières habilitées du CH de Bagnols. C'est le moment pour les malades de refaire le point sur leur parcours de soins, de parler de leurs angoisses, de leurs antécédents... Tout est fait pour offrir un cadre prompt à la confidence.

Le réseau "Rester femme" pour favoriser l'échange

"L'hôpital n'est pas une entreprise. Il y a aussi de l'humain", insiste Elena Dajbog. Les patientes atteintes de cancer du sein apprécient aussi l'échelle humaine du service. "Il y a seulement trois fauteuils ici alors qu'à Nîmes, elles sont dix dans la même salle", explique la responsable du service. Ce dernier reçoit par an plus de 80 patients atteints de cancer dont la moitié ne sont que des cancers du sein.

Les patients peuvent ensuite s'entretenir avec la nutritionniste. Surtout en cas d'important surpoids ou d'obésité. Cela peut être un facteur de risque de récidive. C'est l'occasion aussi d'orienter vers une activité physique adaptée, voir s'il faut de la kiné... Les personnes prises en charge peuvent aussi aller voir Johanna Di Ruocco, assistante sociale, qui dressera un état des lieux complet sur la situation familiale, financière, émotionnelle. Ces entretiens sont aussi l'occasion d'orienter les personnes en fonction de leur demande. Par exemple, aller en cure de revitalisation pour celles qui ont la peau tiraillée, la texture des cheveux modifiées...

Toutes ces options sont complétées par un partenariat étroit avec l'antenne locale de la Ligue contre le cancer qui propose aussi des soins de support tels que de la socio-esthétique, de la sophrologie, du yoga, de la réflexologie plantaire... Depuis quelques années, le service du centre hospitalier a aussi créé le réseau "Rester femme". Il permet des moments d'échange entre celles qui ont traversé cette épreuve et celles qui n'en sont pas encore sorti. La dernière réunion de mercredi soir a rassemblé énormément de femmes. Il faut dire que c'est la première depuis bien longtemps à cause de la crise sanitaire.

Marie Meunier

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