Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.11.2021 - abdel-samari - 8 min  - vu 4034 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

Antoine Roger, le souffre-douleur ? Avec sa frêle silhouette, ses costumes trois pièces et ses petites lunettes rondes, le Nîmois le plus Anglais du territoire est une cible facile. Depuis quelques temps, certains se plaisent à médire sur son compte, le surnommant le « plagiste ». Ces mauvaises langues prétendent que ce collaborateur est incompétent et qu’il n’a pas la poigne d’un Jean-Albert Chieze, du nom de l’ex-directeur de cabinet des grandes heures de la municipalité Fournier. Peut-être... Apparatchik Les Républicains, Antoine Roger a collaboré plusieurs années avec Jean-Paul Fournier lorsqu’il était au Sénat, puis avec Pascale Bories. La politique locale, il a commencé à la toucher du doigt au Pays de l’Or dans l’Hérault. D’où son surnom de plagiste qui fait référence à sa précédente fonction auprès du maire de la Grande Motte « qui avait proposé d'embaucher des personnes pour placer des gens sur la plage pendant la crise Covid », nous dit-on. Sauf qu’Antoine Roger n'est pas bête. Entre le sévère - pour ne pas dire rigide - directeur des services de la Ville, Christophe Madalle, et le conseiller très spécial, Gérardo Marzo, qui entretient une relation père-fils avec le maire, il a compris que toute guerre de testostérone est à proscrire. L’ancien collaborateur Philippe Debondue l’a d’ailleurs appris à ses dépens. En le recrutant, Jean-Paul Fournier, 76 ans, avait peut-être senti l’apaisement que sa jeunesse pouvait apporter au cabinet. Il ne se doutait sans doute pas des attaques qu'aurait à subir Antoine Roger de la part de sa propre famille politique, que ce soit à l'Agglomération de Nîmes comme auprès des élus de la Ville. Ils n'hésitent pas à lui faire porter le chapeau des dysfonctionnements réguliers entre les services ou sur le manque de répondant du cabinet sur des dossiers d'actualité polémiques. On pense à la gestion du Nîmes Olympique, mais pas seulement. Le marché des monuments historiques a laissé des traces aussi. Sans compter les télescopages réguliers entre l'agenda du maire et le service communication, toujours les derniers prévenus. La question, ce dimanche, est de savoir à qui profite le crime ? En s’attaquant à son collaborateur, ces médisants s’attaquent en réalité à Jean-Paul Fournier sans avoir la force ou le courage de l'affronter. Alors que la première année du 4e mandat est bien entamée, certains se seraient-il lancés dans la bataille de l’après Fournier ? En vacances à Ajaccio, l’édile aura tout le loisir d’y réfléchir…

Le service après-vente des indiscrétions. Dimanche dernier, à la Ville comme à l'Agglo, certains ont failli s'étouffer en lisant le contenu de la rubrique dominicale d'Objectif Gard. Si à la mairie, on a préféré garder le silence ; à l'Agglo, les langues se sont déliées. Admettant "une légère colère justifiée du président" sur l'épisode de la reconnaissance de dette, le cabinet politique de Franck Proust se satisfait toutefois d'avoir mis un peu "le holà dans tout ce bordel." Concernant les 10 millions d'euros auxquels s'ajoutent 7,5 autres millions d'euros que Jean-Paul Fournier avait dit obtenir pour les projets de sa ville, l'Agglo tempère comme pour montrer qu'elle a encore la main, tout en essayant de ne pas se mettre à dos les maires des autres communes : "Ce sera 10 millions d'euros garantis. C'est déjà un montant très important. Après, la ville de Nîmes présente un projet structurant (le palais des congrès). Il pourra y avoir des fonds supplémentaires si par exemple d'autres communes de l'Agglo n'ont pas de projets. Les montants évolueront au fil du temps et des projets." Et les tensions avec Julien Plantier ? "Elles sont normales, chacun défend ses intérêts. Mais Julien sait qu'il faudra de toute façon composer pour l'avenir car la relation entre Jean-Paul Fournier et Franck Proust est très forte et à la fin, c'est Franck qui sera choisi." Enfin, si les échéances judiciaires de 2022 ne viennent pas contrarier tous les plans...

Guerre pour la CCI, épisode 1. L'arroseur arrosé ? L'entrepreneur touche-à-tout, Pierre-Philippe Carpentier, est très actif pour les élections de la CCI Gard. Avec Vincent Martin, l'ancien directeur général sous l'ère Henry Douais, ils l'ont sacrément mauvaise contre le président sortant et veulent en découdre. Ils ont trouvé quelques feuilles de choux ici et là qui tapent fort sur Éric Giraudier. Ce dernier n'a pas beaucoup à s'inquiéter tant tout cela bénéficie d'un assez faible écho. En réalité, ce qui agace probablement les deux opposants, c'est qu'ils devraient vraisemblablement obtenir un poste à la Chambre consulaire en cas de victoire de leur candidat. Ce qui explique tant de zèle... Une chose est sûre : ils commencent sérieusement à chauffer les oreilles à Nîmes. Et particulièrement celles de Gérardo Marzo, le conseiller spécial du maire Jean-Paul Fournier. Quand Pierre-Philippe Carpentier "dénonce" sur les réseaux sociaux des soi-disant histoires d'enveloppes pour justifier une "arnaque", Gérardo Marzo le reprend aussitôt de volée : "M. Carpentier, il faut vraiment avoir un sacré aplomb pour mettre un post comme celui-ci. Hier vous avez arpenté les rues du centre-ville, sans oublier la coupole des halles, en quête de cette fameuse enveloppe, des étaliers peuvent en témoigner. Alors là Monseigneur je dis bravo."

Guerre pour la CCI, épisode 2. Et si le journal en ligne Médiapart entrait dans la danse ? C'est en tout cas ce qu'imaginent certains qui n'ont pas hésité à solliciter Laurent Mauduit, le journaliste cofondateur de Médiapart. Considérant que le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la CCI n'a pas suffisamment trouvé d'écho au niveau local, certains aimeraient en faire un scandale national. À quelques jours de la clôture des votes pour l'élection de la CCI, pas sûr que Laurent Mauduit ait suffisamment le temps. Et encore moins sûr qu'il y voit le même scandale que ceux qui l'alertent. Mais sait-on jamais...

Guerre pour la CCI, épisode 3. Éric Giraudier, à l'insu de son plein gré ? Les campagnes électorales sont parfois sources de quiproquos (voire de petits mensonges ?). Il y a quelques jours, le Cercle Mozart Nîmes organisait un repas pour mettre à l'honneur les pompiers. L'occasion pour le président, Michel De Nays Candau de faire passer un message à l'actuel président de la CCI et candidat à sa réélection, Éric Giraudier. Le premier dit avoir été embêté de découvrir son visage sur la propagande électorale du candidat sortant. Son organisation ne souhaitant pas prendre parti entre les deux têtes de listes, Giraudier et Broche, par ailleurs membres de l'organisation. La main sur le cœur, Éric Giraudier a juré ne pas être au courant de la photo... « Pour être honnête, je n’ai même pas encore lu le document… », a expliqué le président sortant de la CCI. On nous prendrait pas pour des zozos ?

Guerre pour la CCI, épisode 4. Le texto qui fait mal. Éric Affortit qui vient d'essuyer une défaite aux élections de la Chambre de métiers et de l'artisanat n'a pas trop envie qu'on en rajoute. Alors quand il a eu accès au courriel adressé par Pascal Lacosta, président de la FFB du Gard, son sang n'a fait qu'un tour. La FFB rappelle qu'elle ne souhaite pas s'immiscer dans l'élection de la CCI qui se déroule actuellement, mais surtout qu'elle regrette "la présence d'un certain nombre de candidats adhérents à la CAPEB et l'U2P sur l'une des deux listes"... L'U2P dont Éric Affortit est le président. Sa réaction ne s'est pas fait attendre et elle est savoureuse : "Pascal Lacosta devrait regarder les traces qu'il laisse un peu partout au lieu de s'occuper de l'U2P. Sachant que j'avais annoncé depuis des mois que nous aurions des adhérents sur cette liste, cela n'a pas l'air de lui faire plaisir. Pourtant, cela ne le dérange pas d'avoir des élus de la FFB au sein de la mairie, de Nîmes métropole et à la CMA." Jean-Marc Campello, vice-président de Nîmes métropole délégué aux Mobilités et infrastructures de transports, par ailleurs élu à la Chambre de métiers et de l'artisanat, doit avoir les oreilles qui sifflent...

Cadène et Dumas dînent avec Macron. Emmanuel Macron a participé, il y a quelques jours à Paris, à un dîner de bienfaisance organisé par un réseau d'entrepreneurs protestants, en présence du président de la Fédération protestante de France (FPF). Plusieurs gardois étaient là : Olivier Abel (philosophe et membre de l’académie de Nîmes), Alain Penchinat (entrepreneur, patron des Villégiales et également membre de l’Académie de Nîmes), Elsa Bouneau (urbaniste, ancienne présidente du scoutisme français). Mais aussi, Françoise Dumas et Nicolas Cadène. À la fin du dîner, alors qu'ils n'étaient pas à la même table, la députée a pris soin de saluer l'ex-rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité et d'échanger quelques mots. Rien de fou, les deux Nîmois ne sont plus vraiment sur la même longueur d'onde depuis que la Nîmoise a participé à l'éviction de Nicolas Cadène de l'Observatoire de la laïcité justement...

Le plaquage. En général, quand un élu prend la parole lors d'une inauguration, c’est que la collectivité qu’il représente a mis au pot. Mercredi dernier, on aurait donc pu croire que le Département avait participé au financement des nouvelles tribunes du stade de rugby du Refuge, à Uzès, lorsque la conseillère départementale Bérengère Noguier a pris le micro pour souligner « l’accompagnement » du Département. Il n’en est rien : le maire Jean-Luc Chapon précisera ensuite que c’est bel et bien la commune qui a mis 100 % des financements, 280 000 euros pour les tribunes. Et ce pour la bonne et simple raison que la mairie n’a rien demandé à personne. « J’ai bien aimé quand elle a dit que le Département avait participé, nous glissera le maire. Mais il y aura d’autres projets, si le Département veut participer, ce sera avec plaisir. » Un petit plaquage viril, mais correct. Ça joue !

Gérardo Marzo, toujours dans le coup ! Depuis quelques semaines, on sait que l’élue départementale d’Alès, Léa Boyer, est référente du candidat Michel Barnier au congrès Les Républicains du 4 décembre. Sur le terrain, la jeune femme informe l’équipe du candidat à Paris et prévoit aussi ses visites dans le Gard. Mais elle ne sera plus la seule. En effet, l’un des plus proches collaborateurs de Jean-Paul Fournier, Gérardo Marzo, vient également d'être nommé co-référent. Une pierre de plus pour bâtir sa candidature aux législatives sur la première circonscription du Gard ?

Un nouveau logo sinon rien. Au Département du Gard, les logos, c'est comme les directeurs de cabinet, on aime bien en changer régulièrement. Le dernier date d'à peine quatre ans, mais il ne plaît plus à Vincent Teissère, l'actuel directeur de cabinet, et ses équipes. Comme la dernière fois, c'est l'agence de communication MGT Quidam qui devrait assurer l'exercice. Et notre petit doigt nous dit que le Pont du Gard devrait y trouver une belle place..."Faire et défaire, c'est toujours travailler vous me direz", se moque un élu du Département. "Ce logo, il va coûter un peu d'argent pour soigner l'ego de celui qui veut laisser son empreinte." Pas très gentil pour Vincent Teissère, décrié pour son silence dans les médias depuis son arrivée aux côtés de Françoise Laurent-Perrigot. En matière d'ego, on a connu mieux...

Gérald Darmanin zappe la préfecture. À plusieurs reprises Jean-Paul Fournier a réitéré sa volonté de ne pas signer le contrat de sécurité intégré, tant que l’État n’augmentait pas davantage les policiers nationaux. Agacé par les attaques du maire de Nîmes, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a pris sa plume, en début de semaine, en envoyant un communiqué à la presse locale. Le ministre a répondu que les effectifs avaient déjà augmenté de manière très importante. Une passe d’armes sans en informer la préfecture, représentant pourtant l’État dans le Gard. Pas très classe…

Stromae dans les arènes ? Stromae est enfin de retour ! Neuf ans après son dernier album, l’artiste belge a annoncé sa participation au festival parisien Rock en Seine 2022. Dans le courant de l’été, il se produira aussi aux Eurockéennes, Garorock, Les Ardentes, Les Vieilles Charrues, le Festival de Poupet... Et probablement à Nîmes. "Ça bosse dur pour le faire venir, mais on a un calendrier incroyable l'été prochain, il nous reste que peu de possibilités encore." Les prochains jours seront déterminants.

Ils sont doués nos confrères ! Dans la vie, il faut savoir s'incliner : certains de nos confrères ont des talents que nous n'aurons jamais. C'est dur à accepter, mais c'est comme ça. Ils sont par exemple capables de livrer à leurs lecteurs un compte-rendu d'audience complet d'un procès qui s'est tenu à Nîmes sans même y assister... On le sait car nous étions les seuls journalistes dans la salle ! Même si le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, est très volontaire sur la question, les débats ne sont pas encore télévisés. Du coup, on s'interroge sur leur étonnante capacité à retranscrire des échanges qu'ils n'ont ni vus, ni entendus... À moins, en réalité, qu'ils ne se contentent de "pomper" Objectif Gard sans citer leur source. Pas très glorieux... Une pratique hélas généralisée dans la presse locale mais là, franchement, on commence à toucher le fond.

La rédaction

Abdel Samari

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