Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 24.11.2021 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 18747 fois

NÎMES Avez-vous vu Miss Monaco en pyjama et babouches sortir du commissariat ?

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Tribunal. Il y avait du people ce mercredi 24 novembre à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes. Une femme élégante, âgée de 33 ans, ex-Miss Monaco, était poursuivie pour ''outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique'' et ''rébellion''.

Les faits datent du 9 novembre 2020. La mère de la prévenue appelle ce jour-là le commissariat de Nîmes. Elle souhaite que sa fille, alors âgée de 32 ans, quitte son domicile. Un équipage de police secours se rend dans le centre-ville de Nîmes pour savoir ce qui se passe réellement dans cette famille. Alors qu’ils sonnent à la porte de l’appartement indiqué, une jeune furie les accueille.

Selon la version des policiers, elle les agresse verbalement. La jeune femme, agitée, est très difficilement maîtrisable. Elle fait de grands gestes, paraît monter en pression. Les forces de l’ordre indiquent qu’il était impossible de lui faire entendre raison et de la calmer. Sur les procès-verbaux, ils expliquent que cette femme s’est adressée à une policière en lui disant « vous êtes une grosse vache de merde ». Elle aurait également ajouté « j’emmerde la police de France et j’aime celle de Monaco ». Lors de sa garde à vue, elle aurait essayé d’intimider les policiers en déclarant qu’elle connaissait du monde et notamment le prince Albert.

Respect

« Vous pensez que vous êtes respectueuse madame ? », lui demande la juge après avoir relu à l’audience les procès-verbaux. « Mais les policiers m’ont insultée, humiliée car j’étais miss Monaco. Ils m’ont dit tu n’es qu’une pute bonne à montrer ses fesses », soutient, encore un an après les faits, la prévenue à la barre du tribunal.

« Une policière m’a attrapée le bras et m’a frappée », ajoute celle qui fut vraiment miss Monaco il y a quelques années. Aujourd’hui, elle se présente comme influenceuse-comédienne, parfois en tournage dans une série à Las Vegas.

« Elle a probablement des troubles du comportement, elle a manqué de délicatesse, plaide son conseil maître Aoudia. Mais vous pensez que c’est délicat et respectueux de profiter de la position de faiblesse d’une femme menottée et interpellée, pour ensuite l’embarquer pour une garde à vue, dénudée, sans culotte, sans soutien-gorge ? »

« Grosse vache »

« Madame est encore aujourd’hui totalement incapable d’entendre le moindre message. Elle a l’impression, car elle est miss Monaco, que les forces de police doivent tout accepter et se faire insulter de ''grosse vache'' et de ''sales smicards'' », dénonce pour sa part maître Jean-François Corral, le conseil des quatre policiers. Miss Monaco égratigne d’ailleurs encore un peu plus les forces de l'ordre ce mercredi 24 novembre face à la juge. « Lorsque je suis sortie de garde à vue, j’ai demandé que l’on appelle un taxi. Ils ont refusé, dénonce-t-elle. Je suis rentrée chez moi en pyjama et en babouches. »

Délicatesse

À l’audience, elle interrompt tout le monde alors qu’elle n’a pas la parole. Elle interrompt même le procureur qui se voit contraint de stopper quelques instants ses réquisitions. Son avocate est obligée de la ramener à la raison. « Si elle est miss Monaco, elle devrait savoir qu’il y a des obligations de respect et de délicatesse, estime dans ses réquisitions le procureur adjoint. Il n’y avait qu’une seule manière de ramener madame au commissariat c’était le menottage. Elle a refusé, elle s’est énervée. » Il réclame des jours amendes contre cette jeune femme jusqu’alors inconnue des autorités. La présidente du tribunal correctionnel de Nîmes n’a pas sorti le tapis rouge pour annoncer la condamnation de la reine de beauté à 90 jours-amende à 10 euros et à payer des dommages et intérêts aux quatre policiers.

Boris De la Cruz

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