Publié il y a 1 an - Mise à jour le 20.05.2022 - pierre-havez - 2 min  - vu 1508 fois

PUJAUT Ouvrier rendu hémiplégique : une entreprise de béton condamnée à 50 000 euros d’amende

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Le 24 avril 2014, vers 6h55 du matin, un intérimaire de 30 ans est gravement heurté à la tête par un câble rompu dans un entrepôt de coulage de béton de l’entreprise KP1, à Pujaut. La tension du câble brutalement sectionné perfore le casque de sécurité de l’ouvrier qui s’effondre au sol, la tête ensanglantée. Inanimé, il est hélitreuillé vers l’hôpital de Marseille. Hémiplégique, la victime a perdu la parole et se déplace difficilement en fauteuil roulant.

Matériel usé et ancien

« Plusieurs ouvriers indiquent qu’ils travaillaient avec du matériel usé et ancien, et que des contraintes budgétaires empêchaient leur renouvellement, pointe le président Jean-Michel Perez. En outre, il y avait déjà eu des accidents de rupture de câbles auparavant, sans faire de blessé, mais aucune mesure n’avait été prise. » Le directeur industriel de l’entreprise, en place après le drame, décrit les changements que l’accident a provoqué dans les procédures de sécurité de l’entreprise. « Ce qui avait été mis en place à l’époque n’était pas suffisant au regard de cet accident, admet-il. Mais depuis, un tiers de notre budget est consacré à la sécurité. Nous avons notamment mis en place un treillis qui empêche les câbles de sortir du ban, en cas de rupture éventuelle. »

Fauteuil roulant

Le procureur demande 30 000 euros d’amende contre l’entreprise. « Tous se doutaient que tôt ou tard un accident se produirait, et la société KP1 en était informée, avance le représentant du Parquet, Mathieu Debris. La faute consiste en cette négligence de l’entreprise. Le lien entre les manquements et l’accident est parfaitement établi. Cela a eu des conséquences dramatiques, la victime est devenue hémiplégique et handicapée à 70%. » Dépassant les réquisitions du Parquet, le tribunal condamne la société à 50 000 euros d’amende et 8 000 euros de dommages et intérêts.

Pierre Havez

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