Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.06.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 528 fois

PAYS D’UZÈS Avec le Parlement des liens, chercheurs et habitants planchent ensemble pour l’avenir du territoire

Le PDG des Liens qui libèrent Henri Trubert, Armelle Pasco de l'agence Comuna, la conseillère communautaire Sophie Marinopoulos et le président de la CCPU, Fabrice Verdier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« C’est une initiative nouvelle, totalement atypique. » Les mots du président de la communauté de communes du Pays d’Uzès, Fabrice Verdier, pour évoquer le Parlement des liens, qui se met en place dans le Pays d’Uzès, disent l’originalité du projet porté par la maison d’édition Les Liens qui libèrent et l’agence Comuna.  

Car c’est bel et bien d’un projet innovant autour de la démocratie locale dont il s’agit. L’idée est de faire phosphorer des chercheurs de renom et les habitants et forces vives du territoire autour de cinq grandes questions : « travailler à la construction d’un territoire de pleine santé ; la perma-économie, à savoir comment créer de la richesse compatible avec la santé de l’écosystème ; une estimation du système agraire du territoire dans dix ans ; une cartographie de l’eau, et créer une bande son du territoire », détaille Henri Trubert, PDG des Liens qui libèrent. 

Le tout en faisant travailler des chercheurs de renom, comme l’économiste enseignant à Sciences Po et à l’université de Stanford Éloi Laurent sur le territoire de pleine santé, et le territoire, sa population et ses associations. Le premier Parlement des liens a été lancé en 2021 à Paris Beaubourg et a donné lieu à un recueil, le second et premier hors de la capitale est donc pour le Pays d’Uzès. 

« C’est une magnifique occasion de travailler ensemble », souligne l’élue uzétienne et communautaire Sophie Marinopoulos, « le début d’une nouvelle approche pour le territoire », pour Fabrice Verdier. La CCPU, la Ville d’Uzès, le Département et la Région accompagnent aussi l’initiative, prévue pour du « long terme », disent les protagonistes, qui veulent ainsi « essayer ensemble de penser le territoire », résume l’élue. 

De quoi aussi tenter de répondre à la mère de toutes les crises actuelles, « la crise de sens », pour Henri Trubert, qui pense que la réponse « ne peut se faire que sous le prisme des liens et de l’interdépendance. Si on n’arrive pas à répondre aux crises actuelles, c’est qu’on a des réponses du temps d’avant ». Pour faire avancer les choses, l’éditeur est convaincu qu’un travail croisé entre les chercheurs et la population est la clé. « Réconcilions les savoirs et les pratiques », résume-t-il. En partant des territoires, c’est encore mieux. 

Le Pays d’Uzès, « un laboratoire »

L’idée est donc de faire du Pays d’Uzès « un laboratoire pour repenser la manière dont on agit sur un territoire », avance Henri Trubert. Ça passe par « deux temporalités : une enquête à l’année dans le Pays d’Uzès, et tous les ans en octobre un événement pour partager l’avancée de la réflexion », précise Alain Thuleau de Comuna, en « mobilisant la population ». Le premier de ces événements se tiendra les 14 et 15 octobre à l’Ombrière. Il s’agira d’un forum-débat ouvert au public soutenu par le journal Libération en présences de chercheurs de renom. 

Il y sera notamment question du projet piloté par l’économiste Éloi Laurent autour du territoire de pleine santé. Un économiste chevronné, défenseur de « l’économie du XXIe siècle », qu’il voit comme interdépendante de tous les autres domaines, à commencer par l’environnement et la santé. Avec ce projet, l’idée est que « le territoire s’empare de la santé de ses habitants », et le travail d’enquête commence par un questionnaire (à retrouver ici) établi en collaboration avec les acteurs de la santé du territoire. De quoi, à condition de recevoir un certain nombre de réponses, « identifier l’état de santé de la population sur le territoire pour pouvoir améliorer les choses », affirme Éloi Laurent. Un travail sera également mené auprès de lycéens uzétiens à la rentrée sur la thématique du langage. 

Quant aux élus, leur rôle est d’accompagner la démarche. « On la facilite, mais on ne la phagocyte pas », formule Fabrice Verdier, l’idée étant de laisser le plus de place possible aux chercheurs et surtout à la population dans l’espace démocratique que veut être ce Parlement des liens. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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