Publié il y a 1 an - Mise à jour le 31.07.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 14671 fois

HOMME DE L’OMBRE Julien Plantier et Rachid Benmahouz : le duo redoutable de la ville de Nîmes ?

S’ils ne sont pas élus, ces hommes et femmes de l’ombre ont une grande influence auprès des décideurs politiques.

Rachid Benmahouz, collaborateur rattaché au premier adjoint de la ville de Nîmes, Julien Plantier (Photo : Coralie Mollaret)

Depuis deux ans, Rachid Benmahouz est le collaborateur sur lequel s’appuie le premier adjoint Julien Plantier. Discret, travailleur et sympathique, ce Nîmois adoucit les traits de son élu qui malgré ses compétences et sa force de travail souffre d'une image encore dure. 

En politique, il y a les grands hommes. Ceux que l’on voit, qui prennent les décisions et en récoltent les lauriers. Et puis, il y a tous les autres. Ces collaborateurs discrets qui œuvrent dans l'ombre à la réussite de leurs édiles. Dans cette vie politique cafie d’incertitudes demeure toutefois une règle : pour gagner, il faut être entouré. Ces dernières années à Nîmes, l'ambiance fin de règne inhérente au dernier mandat du maire Jean-Paul Fournier multiplie les rivalités internes. Le premier adjoint, Julien Plantier, aura fort à faire s'il veut rallier à lui l'ensemble des élus de la majorité, sachant qu'une partie est plutôt acquise à la cause du président de Nîmes métropole, Franck Proust.

David Tebib : « Rachid est précieux, discret et efficace »

Après les élections municipales 2020, Julien Plantier s’est arrogé les services de Rachid Benmahouz. Ce jeune Nîmois d’origine algérienne est titulaire d’un master en droit pénal et sciences criminelles. Il est rattaché au premier adjoint mais peut également offrir ses services aux autres élus de la majorité qui en expriment le besoin. « Au départ, ce n’était pas facile… On sentait bien qu’il y avait des regards méfiants en raison de son origine », commente l’une de nos sources. Il en faut plus pour décourager Rachid Benmahouz ou le laisser succomber aux affres de la virulence. Ses yeux en amende et son large sourire ont fait taire les médisants avant que sa capacité de travail ne les convainc définitivement d'accorder leur confiance.

« Cherchez bien mais personne ne vous dira du mal de Rachid ! », commentent à l’unisson plusieurs élus nîmois. Paraît-il même qu’au sein du cabinet du maire, certains désirent le récupérer... L'adversité, Rachid Benmahouz sait de quoi il s'agit. Issue d'une famille de quatre enfants, le Nîmois est élevé par une mère célibataire, Zineb, qui travaille dure pour scolariser ses fils dans le privé : « Parfois pendant nos vacances d'été, on allait l'aider au travail. Elle se levait très tôt et finissait très tard. C'est une femme très combative, elle m’a toujours dit : 'Rachid, si tu as le moindre problème, tu viens me voir !' » Pour le reste, l'étudiant fait des petits jobs étudiants, dans les bars, restaurants et livre même des sushis.

Son profil se heurte à celui d'un Julien Plantier plus aisé. Leur rencontre s’est faite sur les bancs de la fac : « Julien était mon responsable de travaux dirigés. Ça a toujours été un professeur exigeant », se souvient Rachid Benmahouz. Après avoir raté son concours d'avocat, il entre au Conseil national des activités privées de sécurité au ministère de l’Intérieur à Paris : « On délivrait des agréments de sécurité pour les convoyeurs de fonds, les entreprises de gardiennage… » Dans la capitale, le Nîmois a le mal du pays. Le hasard faisant souvent bien les choses, il croise Julien Plantier pendant les fêtes de Noël et lui fait part de son envie de rentrer dans le Gard.

Un atout pour l’avenir de Julien Plantier ?

« J’ai senti chez lui une vraie volonté de travailler dans ce type de métier. Collaborateur est une tâche harassante. J’ai aussi aimé sa fraîcheur : il n’avait jamais travaillé dans ce domaine et pourtant, il connaissait bien le territoire », raconte Julien Plantier. Un apprentissage politique amorcé pendant la campagne municipales au cours de laquelle Rachid Benmahouz rejoint le président de l'Usam, David Tebib. Aujourd'hui, celui-ci confie : « Rachid est devenu plus qu’un copain, c’est un proche. Il est très précieux, discret et efficace. Il a une grande compréhension de toutes les situations et fait preuve de beaucoup d’empathie. »

Une empathie qui fait encore défaut à Julien Plantier pleins d'ambitions. À la mairie, les pro-Plantier voient ce duo de manière positive : « Sa bonhomie et sa bienveillance viennent compléter l’aspect dur et distant de Julien Plantier ». Depuis bientôt deux ans, les deux hommes passent le plus clair de leur temps ensemble. « On a réussi à créer un lien de confiance », confie le premier adjoint Nîmois, du genre autonome pour ne pas dire solitaire. « Julien est quelqu’un de très rigoureux qui a une connaissance poussée des dossiers. Les élections départementales lui ont fait gagner en assurance », vante pour sa part Rachid Benmahouz.

Ce duo complémentaire ne semble pas être menacé par des ambitions électives qu'auraient pu avoir le collaborateur : « Moi, mon truc, c’est plutôt la discrétion ». Le jeune nîmois sera-t-il un atout pour l'avenir de Julien Plantier ?  « Pour l’instant, Julien est premier adjoint. Il applique très bien sa fonction. On verra en 2026. Pour l’instant, le maire c’est Jean-Paul Fournier et j’ai beaucoup de respect pour lui », rétorque Rachid qui connaît déjà bien les rouages du monde politique.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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