Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.08.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 13408 fois

NÎMES À Montaury, un projet immobilier inquiète les riverains

Le quartier Montaury vu du ciel. Les flèches représentent les parcelles pour lesquelles un compromis de vente a été signé (Photo DR)

Après le rachat de deux maisons dans le quartier pavillonnaire de Montaury à Nîmes, les riverains s'inquiètent du futur projet immobilier d'un promoteur qui pourrait comprendre deux immeubles de quatre étages. Ces derniers ont décidé de monter le comité Viala et actionnent tous les leviers possibles pour annihiler cette construction. 

Reconstruire la ville dans la ville n'est pas facile, surtout à Nîmes où il y a un manque criant de logements. Dans le quartier pavillonnaire de Montaury, situé à Nîmes à proximité du lycée Albert-Camus, un promoteur s'est positionné sur deux parcelles et un compromis de vente a été signé. Les deux maisons devraient être détruites et un projet de plus grande envergure devrait voir le jour. "Les constructions peuvent atteindre du R+4 avec 85% d'emprise au sol", reproche Anne, porte-parole du comité Viala, créé pour s'opposer à ce projet et qui regroupe une trentaine de propriétaires habitants dans ce lotissement Pichéral bâti dans les années 1930.

Ces derniers sont avant tout inquiets pour la qualité de leur cadre de vie avec cette nouvelle urbanisation. Le comité expose plusieurs raisons en mettant d'abord en avant la bétonisation du quartier et la disparation d'un poumon vert. "La végétalisation de la ville ne semble pas être une préoccupation dans ce quartier mixte. Dans notre quartier, des bâtiments tout béton poussent comme des champignons et contribuent à détruire l'identité de ce quartier", poursuit Anne qui craint aussi la fin de l'exposition au soleil pour certaines maisons.

Les riverains ne sont pas favorable à voir la population du quartier augmenter. Des familles, personnes âgées, retraités, femmes seules, qui ont peur pour leur tranquillité et la présence de nouvelles nuisances. Le comité Viala insiste particulièrement sur le fait que la voie principale d'accès n'est pas adaptée pour un trafic plus dense. "L'accès à pied dans la rue Montaury en l'absence de trottoirs n'est pas sécurisé, le trafic et les embouteillages s'intensifient", assure la porte-parole avant d'ajouter, "les habitants subissent la pression quotidienne des agents immobilier, travaillant pour le promoteur qui cherche à élargir l'accès."

"On appuie sur tous les boutons !"

La question de l'architecture et d'un manque d'homogénéité avec ces nouvelles constructions est aussi évoquée. Le comité a saisi les Bâtiments de France jouant la carte de la préservation de la mémoire historique et de ces maisons reconstruites après la Première Guerre mondiale. "N'y a t-il pas un devoir de mémoire à préserver cet habitat de la reconstruction d'après-guerre tout comme c'est le cas dans de nombreuses villes de France ?", s'interroge Anne.

Les riverains ont également sollicité Julien Plantier, premier adjoint à la ville de Nîmes et Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Ils aimeraient que la Région, gestionnaire des lycées, rachète les parcelles en question pour agrandir le lycée Albert-Camus situé juste à côté. "Les structures scolaires existantes arriveront rapidement à saturation et ne pourront pas accueillir tous les enfants du quartier. Il n'y a pas de crèches, pas d'espace vert ou de jeux d'enfants, aucun lieu de rencontre et de convivialité", prévient le comité.

"On appuie sur tous les boutons !", lâche Anne déterminée à faire en sorte que ce projet ne sorte pas de terre, "une fois que le permis est validé, c'est mort." Cette habitante tente d'instaurer une certaine cohésion dans le comité tout en espérant que certains propriétaires ne vont pas céder aux sirènes des agents immobiliers et vendre.

Corentin Corger

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