ALÈS Le torchon brûle dans les cuisines de l'hôpital
Premier scandale fin 2015, après la suspension d'un salarié des cuisines. Un an plus tard, le syndicat Force ouvrière appelle à la grève pour dénoncer un manque d'équité de revenus entre les agents.
L'affaire remonte à 2006. A l'époque, l'hôpital d'Alès construit une cuisine neuve qui ne sera plus ouverte tous les jours, mais seulement 5 jours/7. Certains agents perdent donc 90 € de primes dimanches et jours fériés par mois, et un protocole d'accord est signé pour une compensation de perte de salaire. Déjà, ça avait frité derrière les fourneaux.
11 ans plus tard, début janvier 2017, le nouveau directeur tente de supprimer cette indemnité. En effet, les fonctionnaires embauchés après 2006 n'en bénéficient pas et Roman Cencic reconnait un "problème d'équité" à travail égal. Les neuf employés concernés montent alors au créneau et la direction fait marche arrière.
C'était sans compter sur le reste du personnel du service, qui ignorait jusqu'ici cette différence. "Nous demandons le même traitement pour tous !", martèle Marie-Brigitte Firaguay, secrétaire FO. Lundi 23 janvier, le rendez-vous est donc pris avec la responsable des ressources humaines. Elle annonce une modification des modalités. "On va leur demander des heures supplémentaires qu'ils devront faire", annonce la direction.
Mais FO n'y croit pas. "Ces heures ne seront pas faites!", escompte Tania Pasquelin, secrétaire adjointe. Le syndicat vient donc de déposer un préavis de grève reconductible "tant qu'il n'y a pas de nouvelle réponse". Selon l'administration, elle a été suivie ce jeudi par 40 agents, et seulement 6 n'ont pas travaillé à cause des assignations.
Derrière ce conflit se cachent des problèmes récurrents "de personnes" à l'intérieur du service. "Certains veulent garder la main-mise et il y a du harcèlement", insiste Grégory Gorniak, membre du bureau. "La plupart sont syndiqués CGT et auraient dû se battre pour nous aussi, pas uniquement pour eux", fustige Tania. Geoffrey Rabier, secrétaire CGT, se défend : "On y a réfléchi, mais j'ai relu les textes, et ils ne nous le permettaient pas". Une bataille interne qui n'est pas sans conséquence sur le moral de plusieurs agents...