Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 05.10.2016 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 209 fois

DÉPARTEMENT La droite pose ses « exigences » pour le budget 2017

Laurent Burgoa et Thierry Procida. Photo : CM.

Les deux groupes d’opposition (Le Bon Sens Républicains / UDI et Indépendants) ont listé, ce matin, « six exigences » vis-à-vis de l’exécutif, dans le cadre de l’élaboration du budget 2017. Des revendications qui ne semblent pas très éloignées de la politique conduite par le Président Bouad. 

Conférence de presse de rentrée pour l’opposition. Ce matin, les deux présidents de groupe Laurent Burgoa (Bon Sens Républicain) et Thierry Procida (UDI et Indépendants) ont réuni leurs élus à la Maison du Département. Dans leur viseur : l’élaboration du budget 2017 qui sera soumis au vote les 13 et 15 décembre. Une nouvelle fois, l’exercice est difficile, la collectivité devant dégager entre 20 et 25 M pour présenter un exercice à l’équilibre. Farouche partisan de « l’opposition constructive », le président des centristes entend bien « peser sur les choix à venir. La situation financière de notre Département reste préoccupante, malgré quelques avancées grâce à la Majorité relative… ». Mais selon lui : « la politique réformiste n’est pas encore suffisante ».

Les revendications de la droite 

Ainsi, l’opposition - qui peut rejeter le budget avec les voix du FN - a listé « six exigences » au président du Département, le socialiste Denis Bouad. La première : « la non-augmentation des impôts, qu’ils soient directs ou indirects », insiste Laurent Burgoa. Avec ses élus, le chef de file sera particulièrement vigilant « à ce que les 18 M, issus de la hausse de la taxe foncière de 2016, soient consacrés à l’investissement, comme c’était prévu ». Sur ce terrain-là, les velléités de la droite semblent être en corrélation avec la politique de l’exécutif départemental.

Deuxième revendication : « l’application des trois audits (financier, organisationnel et immobilier) à la lettre. Pour l’instant nous n’avons pas de lisibilité sur leur application », poursuit Laurent Burgoa qui enquille directement sur le troisième souhait : « la réduction du train de vie de la collectivité (dépenses de fonctionnement liées au budget général, NDLR)».

Le contrôle sur le versement des prestations sociales est le quatrième impératif de la droite. « Chaque année, nous récupérons plusieurs centaines de milliers d’euros... On souhaite que ces contrôles soient renforcés et que nous y soyons associés », expose Laurent Burgoa. En juin, l'exécutif PS a accédé à la demande de Thierry Procida de siéger au CODAF (Comité Organisationnel départemental Anti-Fraude). En 2014, le Département a récupéré, à travers 33 200 contrôles, 6,6 M d’€ de RSA indûment perçus. Toutefois, les agents se sont aperçus que certains bénéficiaires ne touchaient pas la totalité de leur droit : 4,9 M ont donc été reversés à des bénéficiaires. Au final, le Département n'a récupéré que 1,7 M d’€.

Cinquième exigence, l’effort sur le personnel : « toutes les collectivités doivent prendre ce type de décision. Nous souhaitons que sur trois départs à la retraite, deux ne soient pas remplacés. Il faut faire preuve de courage ». Un courage dont fait preuve visiblement le Département : la décision modificative du 13 octobre prévoit de supprimer entre 70 et 100 postes jusque-là gelés. Enfin, la droite demande que « le Département s’engage davantage dans les grands projets futurs d’investissements dans le Gard : gare TGV de Manduel, rocades, Très haut débit ».

Rencontres prévues avec Denis Bouad 

Voilà pour le fond. Concernant la méthode, Laurent Burgoa martèle : « En 2016, le président Bouad avait associé nos deux groupes à la confection du budget et nous avions pu exprimer nos propositions, dont certaines ont été prises en compte ». Alors pour la droite « on ne change pas une méthode qui gagne ». Deux rencontres distinctes sont prévues avec l’opposition : le groupe UDI et Indépendant ce vendredi et Le Bon Sens Républicain, le 25 octobre. Au vu de ces premières déclarations, il semblerait que la droite ne donne pas trop de fil à retordre à l’exécutif PS-PCF-EELV…

Coralie Mollaret

Et aussi : 

Les sapeurs-pompiers. « Il y a eu cette année 16% de départs de feu en plus », constate Thierry Procida, « notre département reste très exposé en matière de risques (inondation, accidents routiers et ferroviaires…). Le SDIS doit pouvoir accomplir ses missions avec des moyens suffisants. Les économies ne doivent pas se faire dans des domaines aussi prioritaires ». En 2016, le Département a baissé d’1,5 M sa contribution de fonctionnement (passant de 42 à 40,5 M) au SDIS. Les 4 M d’€ investissement n'ont, pour l'heure, toujours pas été débloqués… Achevée en 2015, le Département renégocie actuellement une nouvelle triennale avec les pompiers du Gard.

Contrats territoriaux. Si les élus de droite ont avalisé le nouveau dispositif d’aide aux communes, ils n’en restent pas moins vigilants. Gérard Blanc, élu du canton de Redessan, s’inquiète « les contrats territoriaux qui seront soumis à notre vote (commission permanente de novembre, NDLR) prendront en compte ceux qui ont été déposées en 2015 jusqu’au 31 janvier 2016 ». Ce qui, pour certaines communes « correspondra à une nouvelle année blanche ».

Vidéo-protection dans les collèges. Thierry Procida est revenu sur ce thème de campagne cher à la droite : « si les conseils d’administration des collèges le demandent comme aux Oliviers ou à Jules Valès, le Département devrait avoir la volonté politique de financer cet équipement notamment en faisant appel au FIPD (Fonds interministériel de prévention de la déliquance) ». Invité à prendre la parole, le conseiller départemental Richard Tibérino par ailleurs élu à la sécurité de Nîmes aura eu cette réflexion judicieuse : « le seul problème, c’est qu’il n’y a plus un centime dans ce fonds ». Et à William Portal d’enchaîner : « attention, parce que les collèges en milieu rural ne souhaitent pas de ces caméras… ». Les soutiens ne sont parfois pas là où on les attend…

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio